02 : DÉCLIC

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02










C'est fou comme un petit déclic,
Peut engendrer une énorme explosion

Vendredi 05 Juillet 2019

La mélodie de la pharmacie à notre entrée provoqua en moi un sentiment quasi-enfantin.
Il régnait dans la pièce, une odeur enivrante mêlant de l'alcool à des produits ménagers au jasmin.

Pour le moment, on s'occupait d'abord d'une mère qui était venue demander des pansements, de l'alcool et quelques anti-douleurs. Elle avait l'air sacrément énervée et dépassée par les événements. Sûrement à cause d'un de ses fils qui lui menait la vie dure.
On lui tendit son sac en plastique où étaient tenus les produits qu'elle était venue chercher.
La pharmacienne la gratifia d'un sourire qu'elle renvoya sans âme.

Elle se retourna ensuite puis me dévisagea du regard et fronça les sourcils.

— C'est toi la mère d'Adam ?!! m'aboya-t-elle.

— Euh... Oui... Pourquoi ? demandai-je perdue.

— À cause de ton sauvage de fils, mon pauvre Marcel est revenu à la maison avec des bleus au visage ! Comment tu éduques ton enfant ?!

— Pardon ?

Je ne comprenais pas encore de quoi parlait-elle avant que je ne me souvienne de la blessure d'Adam puis je fis le lien entre les deux.

— Ne me fais pas répéter, tu as très bien entendu !

Légèrement plus petite que moi, elle devait lever la tête pour pouvoir me parler.
Son corps arrondi n'arrangeait pas les choses et sa robe large, motif Hawaï, la faisait paraître plus petite.

— Je suis désolé pour votre fils... mais... c'est sûrement Marcel qui a ouvert les hostilités. Pas Adam.

Bien que je ne connaissais point la situation, il fallait que je prenne sa défense.

— Qu'est-ce que tu racontes, mon fils est sage comme une image, c'est un ange.

Chaque mère défendait sa progéniture.

Je n'avais pas le temps de me prendre la tête avec elle, j'avais autre chose à faire.

Au moins, il ne se laisse pas faire.

— Eh ! Toi là ! Tu m'écoutes quand je te parle !

J'avançai vers la pharmacienne et commençais à lui déverser les salutations habituelles, qu'elle répondait bien sûr avec sympathie et de toute l'hospitalité que demandait ce travail.

— Alors c'est comme ça se conduire en adulte ?! Madame est très adulte à ce que je vois. Bravo.

Elle me tapait sur les nerfs, mais je décidai de me calmer. C'était la meilleure solution.
Je voyais que sa petite mascarade avait attisé le regard des curieux présents dans la pharmacie. Mais bien sûr, il ne faut pas céder à la colère.

Colère qui n'existe pas bien sûr.

— Que puis-je faire pour vous madame ? m'interpella la pharmacienne.

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