48 : EDEN

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J'ai vu la Terre reprendre tous mes êtres chers
La mort a fait de moi son complice
#Damso, Vivre un peu

Vendredi 02 Août

~ Nassreen ~

Dans cette sombre forêt, menacée par une arme, j'essayais de garder mon sang-froid afin de trouver un moyen de sortir de ce pétrin. Sarah n'avait pas l'air de vouloir capituler, comment allais-je m'y prendre ?
J'essayais de me redresser pour avoir l'air confiante et c'est à cet instant qu'une balle siffla à quelques mètres de moi, effrayant mon cœur qui se mit à cogner contre ma poitrine, demandant à être fortement éloigné de tout ce bordel.

C'était bel et bien Sarah.
Elle venait d'appuyer sur la détente, mais n'avait heureusement visé qu'un lieu aléatoire derrière moi.
Était-ce une menace ? Ou m'avait-elle plutôt ratée ?

— J'appuierais de nouveau ! me prévint-elle bien que terrifiée elle-même par la déflagration.

Elle mit un pas assumé en avant pour se donner un peu plus confiance et se calibra un peu mieux qu'auparavant, perdant petit à petit ses tremblements.

J'entendis au loin le vrombissement d'une voiture qui passait non loin. J'aurais espéré qu'il puisse voir cette barrière qui avait été pulvérisée et qu'il se douterait d'un accident, qu'il verrait des traces de pneu, qu'il s'inquiéterait et viendrait dans cette contrée.
J'aurais espéré qu'il remarque cette fumée, ces deux lumières absorbées par la brume en pleine forêt. Mais... c'était impossible... Qui y ferait attention réellement ? Tout ce dont ils avaient envie désormais, c'était d'arriver à leur destination au plus vite.

Face à la menace de l'arme, je levais de gros yeux vers elle.

— C'est mon fils Sarah... tentais-je de la raisonner, une paume sur la poitrine accompagnant mes paroles.

Elle s'était indubitablement attachée à lui, à Luke. Elle ne voulait pas le laisser filer vers une autre personne, pas même sa génitrice. Comme une mère protectrice, elle voulait éliminer les nuisibles qui convoitaient d'un peu trop près son précieux.

Suite à cette phrase, ses mains se remirent à trembler, alors je me mis à discourir calmement pour essayer de lui faire comprendre, lui pousser à baisser l'arme qu'elle tenait, lui convaincre de me rendre mon fils sans hostilités.
Je lui décrivais ces moments de tristesse que j'avais ressentis après sa disparition, des maux et des descentes aux enfers que j'avais connus.
Je lui décrivais le nombre de fois que j'avais voulu, ne serait-ce que le savoir en vie, le tenir dans mes bras, l'enlacer, le faire sourire, le voir grandir.

Sarah avait désormais les yeux humides qu'elle plissa aussi vite qu'une larme apparut. Elle secouait la tête de gauche à droite pour chasser ce que je lui avançais, ne voulant pas écouter ce que j'avais à dire. Elle baissa légèrement ses bras ce qui me fit espérer un peu plus. Je continuais alors ma démarche et m'approchais délicatement vers elle.

— Je suis désolé Nassreen, se reprit-elle en tendant ses bras.

Elle soupira et dirigea l'arme vers moi. Cette fois-ci elle ne tremblait plus, du moins, elle donnait une apparence plus sereine, plus déterminée.
J'écarquillai ensuite les yeux face à la scène invraisemblable qui se présentait à moi.

— Luke... chuchotais-je d'abord.
Luke ! criais-je ensuite.

Entre elle et moi, en figure étoile de mer, Luke s'interposa.

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