000 : ÉPILOGUE

104 5 2
                                    

000












Trois petits points...

Vendredi 02 Août

06 h 13

Un bip régulier résonnait dans cette petite chambre d'hôpital qui indiquait le rythme cardiaque apaisé de la personne convalescente. Un tube tanguait entre son bras gauche et une poche nutritionnelle qui lui administrait les traitements nécessaires. Sa main, son bras tout comme sa tête, étaient recouverts de bandage. Elle avait perdu beaucoup de sang et son cerveau avait préféré enclencher un coma d'urgence afin de préserver le peu d'énergie restant aux organes vitaux.
Depuis combien de temps était-elle dans cet état, se demandait-elle.

Elle essaya de bouger, mais elle peinait à commander, ne serait-ce que son petit doigt. Elle ouvrit alors les yeux lentement pour s'habituer à la clarté qui l'éblouissait, puis tourna légèrement la tête. À ses côtés, un homme d'une quarantaine d'années était assis sur une chaise et avait sa tête reposée contre le mur derrière lui.

— A-Au... Austin...? articula-t-elle faiblement.

Ce dernier écarquilla les yeux à la seconde et se redressa sur sa chaise. Il s'empressa au chevet de l'hospitalisée, un faciès inquiet collé sur son visage, désirant savoir comment elle allait ?

— Nassreen ! s'exclama-t-il soulagé de la voir enfin réveillée.

Cette dernière ne réagissait pas, elle était ailleurs, son esprit divaguait au milieu de nulle part jusqu'à ce qu'une étincelle, une flamme, embrasse plus tard sa conscience.

— Luke ! s'écria-t-elle. Luke ! Ou est Luke ?

Austin posa sa main sur celle de Nassreen pour la calmer, lui demander de ne pas trop bouger.

— Ils sont tous là, ne t'inquiète pas.

Il se releva, s'approcha d'elle avant de déposer une bise sur son front et de partir ouvrir la porte de la pièce. Lauren, la première, fit irruption dans la salle et courut voir sa mère en sanglots. Puis ce fut au tour d'Adam et enfin de Luke qui vinrent autour d'elle. Cette dernière pleura à chaudes larmes.
Puisant sur une énergie retrouvée, elle se redressa sur son lit d'hôpital pour pouvoir serrer son fils dans ses bras. Une réelle consécration pour elle. Il était bel et bien là devant ses yeux, ce n'était plus un rêve d'Oasis dans le désert, ou un de ces mauvais songes, c'était son fils qu'elle tenait enfin dans ses bras.

Un vrai sentiment de bonheur s'empara d'elle tandis qu'elle déversait ses larmes par-dessus l'épaule de son plus jeune fils celui-ci encore un peu timide.
Nassreen ouvrit les yeux, encore émue, le cœur dans les festivals de Rio. Petit à petit quelques bribes de souvenirs lui revenaient, l'accident dans la forêt, le Tokarev, Sarah, Luke qui s'était interposé puis elle qui avait perdu connaissance dans ses bras. Elle questionna Austin du regard pour en savoir plus.

— On m'a dit que c'est Sarah qui t'a ramené à l'hôpital... mais elle n'était plus là quand je suis arrivé...
C'est Kyle qui m'a indiqué où t'étais...

Elle se releva, tourna la tête puis vit au seuil de la porte : deux bonhommes étaient postés là. Nash et Kyle. Ce dernier avait les bras croisés sur sa chemise, le premier avait les siens dans les poches de son Buck Mason, mais tous deux avaient la tête baissée.

— Kyle ?

Il releva la tête vers son interlocutrice, mais avait le visage fermé. Il décroisa ses bras, ferma durant un bref instant ses poings recouverts de bandages autour de ses phalanges, avant de s'approcher lentement du lit et de s'abaisser, accroupis à la hauteur de Nassreen.
Elle paniqua alors intérieurement, ses lèvres tremblèrent ne pouvant prononcer des mots concrets, son esprit focus sur Kyle se demandant pourquoi il prenait un air si vide.
La pièce se fit silencieuse, presque mortuaire.

— Je suis désolé Nassreen, s'excusa Kyle en lui tendant un papier A5 plié en 4.
C'est tout ce qu'il m'a laissé.

Elle tendit ses bras ballants, tremblants, devenus plus mou qu'un ficello avant de récupérer le petit bout de papier que lui donnait Kyle.
Au même moment, ses yeux s'humidifièrent davantage et les larmes de tristesse succédèrent aux larmes de joie pleurées une minute auparavant. Elle secoua la tête ne pouvant y croire. Comment y croire d'ailleurs.

Cela ne pouvait être vrai, se persuadait-elle.

Elle enfouit délicatement le dernier bout de papier dans le creux de sa poitrine, ferma les yeux et resta ainsi silencieuse, se remémorant à cet instant, le cœur lourd, les derniers souvenirs qui lui restaient de lui.

Christopher...































Yams

Sans Aucun DouteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant