33 : SORTIS DE NULLE PART

88 6 20
                                    

33











Ce sentiment d'impuissance face au danger

Lundi 29 Juillet, à Morrow Bay

~ Christopher ~

00 h 22

— Il faudrait qu'on s'arrête à un endroit, m'interpella Nassreen.

Tout au long du trajet, nous avions longé la côte californienne, profitant d'un air frais marin qui régalait notre sens olfactif. En face de nous, on remarquait des bateaux amarrés au petit port de la ville. La mer et une sorte de colline se tenaient à notre droite, et de l'autre, une infrastructure dotée de 3 interminables colonnes sombres.

— En effet, acquiescai-je.

Je ralentis la cadence et scrutais les environs pendant que Nassreen, elle, recherchait sur le net, un lieu d'hébergement pas loin. J'empruntai une ruelle à gauche d'un croisement, pour pénétrer à l'intérieur du quartier.
À quelques mètres, on tomba sur un motel aux façades beiges, éclairé par le seul lampadaire encore fonctionnel dans le coin, et de leur panneau lumineux sur lequel on pouvait lire Seaside Inn.

— Regarde, y en a un juste là. Plus la peine de chercher.

— Allons-y alors, répondit-elle.

On entra dans le périmètre du motel, dans lequel était disposé quelques variétés de végétation, puis allions nous garer dans le parking mis à disposition à quelques mètres de la bâtisse, avant de couper le moteur de la voiture. On resta un moment à l'intérieur, silencieux, le temps de souffler un peu. Nassreen se pencha et se prit la tête entre les mains un peu fatiguée.

J'attendis encore un peu, puis, la voyant se relever, lui fit signe qu'on y aille. On sortit alors, prit nos bagages, nous dirigeons vers l'entrée avant de pénétrer à l'intérieur.
Dans un coin, des canapés autour d'une table basse en bois, avec quelques affiches sur le mur, des tableaux ou encore, des portraits. Une jeune demoiselle coiffée d'un serre-tête, souriante et chiquement vêtu, dans une photo argentique, avec, en bas de page, son nom, Gladys Walton.

— Oui bonjour, nous accueillit le réceptionniste derrière son bureau.

Il s'arrêta un instant, nous toisant furtivement, puis poursuivit.

— Soyez les bienvenus, que puis-je faire pour vous ?

L'homme, à la carrure avachi, avait son œil gauche quelque peu difforme. Il portait une blouse grise par-dessus un simple polo de couleur plus sombre et avait autour de son cou, ses écouteurs qu'il avait retirés de ses oreilles à notre venue.

— Une chambre, sans grande particularité. Juste une chambre où se reposer et dormir.

— Naturellement monsieur...

Il ouvrit son large tiroir où étaient disposées les clés puis choisit une paire.

— Tenez, dit-il en me les tendant devant mon nez, nous n'avons plus que cette chambre de libre... Pas cher, moins qu'un billet de 100... Mais allez vous reposer tout d'abord, vous pouvez régler la somme due plus tard.

— Ah ouais cool, répondis-je brièvement. Merci bien, et bonne soirée à vous.

— Je vous en prie.

Les clés avec nous, on se dirigea vers la chambre numéro 1.12. Au premier étage donc. On emprunta les escaliers, puis nous longeâmes le couloir jusqu'à trouver la porte en question.
J'eus juste le temps de déposer les valises que Nassreen s'était jetée sur le lit, décidément à bout.

Sans Aucun DouteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant