Sans Aucun Doute

24 : INSIDER

24

Être acculé jusqu'aux derniers retranchements,
Il n'y a que comme ça que l'on progresse

• Mercredi 24 Juillet, à Los Angeles

~ Léo ~

Je revenais de chez un ancien ami à moi, inspecteur de renom lui aussi, pour lui expliquer mon problème. Il s'était porté garant de me donner un coup de pouce durant son temps libre et nous devions nous revoir le lendemain pour s'organiser.
Awa, la directrice de l'agence dans laquelle je travaillais, m'avait trouvé un appartement assez proche du centre-ville, mais bien loin du confort qu'elle m'avait habitué.
À croire qu'elle en avait marre de moi.

Je montai les marches quatre à quatre pressé de m'allonger sur le lit. Arrivé à ma porte, je remarquai qu'elle était déjà ouverte, et me mis sur les gardes, prenant mon ordinateur pour me défendre en cas de mauvaise surprise.

— Qui est là ? lançai-je depuis la porte, mais personne ne répondit.

J'ouvris petit à petit, prenant soin d'être assez loin d'une tentative d'attaque surprise et avançai prudemment malgré la pénombre.

— Qui est là ? relançai-je encore une fois.

— Entre et tu le sauras, fit une voix dans une autre pièce.

Je mis enfin la main sur un contact et allumai la lampe pour éclairer cette pénombre, et découvrais alors ma pièce, sens dessus dessous. Les étagères à terre, des cahiers et livres, par-ci par-là, jonchant le parquet, mes canapés avaient été pris d'assaut par les lames de couteaux. Rien n'avait échappé au cyclone qui venait de passer.
Je fis abstraction de ce qui était devant moi, et allai rejoindre l'homme qui se trouvait à la cuisine qui n'avait pas non plus été épargnée. Il était assis sur un tabouret, une arme à la main, et me fit signe de m'asseoir.

— Vous savez combien ça va vous coûter tout ça ? dis-je en prenant le ton le plus détaché possible.

— Rien à foutre ! répondit-il. Je ne suis pas là pour causer !

— Ah, et c'est pour prendre un thé, ou il y a autre chose ?

— Vos fichiers, donnez-moi vos fichiers, vos notes sur votre pseudo-enquête.

— Ah, mais non, c'est que je n'ai pas très envie de...

Il prit son arme et tira une balle au-dessus de ma tête. Sans pression, sans se soucier des résidents des autres appartements.

— Tout est là, dis-je en lui tendant l'ordinateur.

— C'est tout ce que je voulais savoir, dit-il en prenant l'appareil. C'est mieux pour tout le monde.

— C'est quoi votre problème avec Kyle ?

— Vous posez des questions qui ne vous concernent pas. Retournez d'où vous venez.

Il se leva, emmena l'ordinateur avec lui. Je remarquai qu'il avait un tatouage sur l'avant-bras, celui d'une araignée avec trois points rouges sur son postérieur. Cela pouvait peut-être m'indiquer dans une quelconque piste. À moins que ce soit un simple tatouage, qui sait ?