27 : TOI ET MOI

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Je me noierais dans les ténèbres,
Pour te voir nager dans la lumière

Mercredi 03 Février 1993, à Sao Paulo, au Brésil

~ Christopher ~

Nash m'avait déposé chez un ami, je lui avais indiqué cette baraque pour ne pas me faire cramer par Nassreen et ma mère. Je m'étais réveillé avec des douleurs aux jambes à cause du gros proprio de la boutique, heureusement qu'on m'avait extirpé de là, je ne saurais dire comment j'aurais fini.

— Il fallait m'appeler mec, m'avait critiqué Nathan. J'aurais pu t'aider à t'en sortir.

— J'avais pas prévu de voler des Budweisers en chemin en vrai, me défendai-je.

Son père m'aimait comme son fils, il ne m'avait posé aucune question concernant mes blessures, ne voulant pas trop en savoir, à moins qu'il s'en battait simplement les couilles.

— Je m'occupe seule de maman depuis ces trois derniers jours, se plaignait Nassreen.

Elle venait pour vider son sac et ses frustrations sur moi... C'est comme ça que je voyais les choses du moins.

— Je suis désolé, mais vu mon état, je ne voulais pas que maman s'inquiète pour un rien... Comment elle va maintenant ?

— Toujours aussi mal. On n'aura plus d'argent pour pouvoir payer les médicaments régulièrement... l'hôpital ne veut vraiment plus d'elle. Ils savent qu'on n'a pas les moyens de payer.

— Je vois, je vois...

Maman souffrait d'une maladie neurodégénérative, la SLA, communément appelée maladie de Charcot. Toutes les économies que la famille possédait étaient parties en fumée au bout d'un trimestre. Le centre médical ne pouvait plus se permettre de mettre autant d'effort pour une personne qui n'avait pas les moyens d'assurer ses traitements.

— Je vais voir ce que je peux faire de mon côté, mais sans argent, on ne va pas tenir longtemps.

Le quartier lui-même était pauvre, on n'aurait pas pu demander à un quelconque voisin de nous donner un peu d'argent, chacun avait ses propres problèmes. Nous étions donc seuls, face à ce problème. Heureusement que grand-mère Shelby était là pour s'occuper de nous, mais elle aussi se faisait vieille et allait bientôt être obligé de prendre sur elle.

— J'ai une idée, mais je pense que ça ne va pas te plaire. Mais vu notre situation, on n'a plus trop le choix.

— N'y pense même pas, on trouvera un autre moyen.

— Je te laisse une semaine alors, si rien ne va, on n'aura pas le choix.

Elle repartit avec un grain de colère en elle, mêlée à du chagrin. Elle avait toujours considérée maman comme son modèle, une guerrière. Malheureusement, cette guerrière allait bientôt devoir ranger son épée.















Trois semaines plus tard...

— Viens par ici fils.

Je me rapprochai de lui et attendis de recevoir ma part pour le travail effectué. Je mis l'argent dans ma poche avec plein d'étoiles dans les yeux.
C'était la plus grosse somme que j'avais reçue depuis mon enfance. À mesure que les semaines avançaient, les billets s'accumulaient et s'empilaient comme des legos.

Sans Aucun DouteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant