46 : UN SIMPLE ACCIDENT

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On aime penser qu'il existe le hasard et le destin, tout comme chance et malchance pour ne pas avoir à endosser la responsabilité lorsqu'un accident survient
Mais lorsque tu crois le contraire et que tu réalises que tout est tracé...

Vendredi 02 Août

~ Christopher ~

00 h 02

Je reçus un énième coup de poing cette fois-ci au niveau de l'abdomen qui me mit à terre, mon crâne rencontra le sol abruptement. Sergio reprit son souffle. Il s'était beaucoup trop défoulé. Quelques secondes plus tard, une sonnerie mit terme à ce silence malaisant. Il décrocha.
Vu le ton qu'il avait pris, on devinait qu'il avait reçu de mauvaises nouvelles.

— Merde ! hurla-t-il en se précipitant à la porte qu'il claqua aussitôt dehors.

Pour cette fois, il n'avait pas pris la peine d'éteindre les lumières. Mais pas que. Il avait simplement claqué la porte.

— Ha ! Ha ! ricanais-je comme Nelson.

Je me déplaçai bien que difficilement vers le coin de la pièce aussi vite que possible. Derrière un carton disposé dos au mur, se trouvait un couteau laissé là, alors, aveuglement, je découpais les liens qui me limitaient et profitais enfin d'une mobilité oubliée. Triomphant, je me relevai, debout, puis me dirigeais vers la porte avec une rage m'animant, prêt à en découdre.
















Plus tôt ce matin...

Zach était venu me rendre visite. Surpris, je restai sans voix.

— Comment tu te portes ? ironisa-t-il.

Je ne répondis même pas. J'avais préféré refermer les yeux. S'il était là, c'était pour s'excuser, m'avait-il expliqué. Il savait pour Nassreen et moi, son enfant disparu tout cela, alors il déversa toutes les informations qu'il avait à propos de cette histoire.

Il me raconta ce que je devais savoir, que deux guignols de la bande étaient tombés sur Sarah il y a quelques jours lors d'un malencontreux accrochage. Les mêmes guignols que j'avais croisés au motel, au Sea Side Inn. Ces derniers l'avaient contacté à propos de leur trouvaille, mais lui n'en avait que faire : Nassreen et Sarah n'étaient pas dans son plan, il ne voulait pas s'encombrer d'une autre affaire.

Cependant, eux voyaient cela autrement. Ils avaient décidé de tirer profit de cette offrande et s'étaient servis de leur nom, de la réputation de l'Araignée pour réclamer, sans en aviser à Zach, une somme d'argent à Sarah, mais cette dernière n'allait pas se laisser prendre Luke aussi facilement et passa avec eux un deal donnant donnant. Monter une machinerie qui allait satisfaire les deux camps.

— Nous n'avons pas l'enfant, m'avoua-t-il.

C'est bien ce que nous pensions. Ce n'était pas dans les principes du cartel. Quant aux malfaiteurs, Zach s'en était chargé de lui-même en allant les retrouver la veille. Après qu'il m'eût raconté les événements passés, il sortit un couteau de sa poche, s'avança vers un coin de la pièce et le déposa derrière un vieux carton.

— Sa femme est morte, il m'a dit, prononçais-je après un long moment de silence. Il a dit que c'est de ma faute... Que c'est moi qui l'ai tuée.

Zach soupira. Et comme mon conteur privé, il me raconta ce qu'il y avait à savoir derrière cette phrase.

— À la base Christopher, tu allais vivre une vie tranquille à la seconde où tu avais quitté le pays. Tu avais les faveurs de l'ancien boss, et tu en étais conscient... Ou plutôt, vous en étiez conscients, n'est-ce pas ?

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