Sans Aucun Doute

28 : CHOIX

28

Il y a des choix difficiles dans la vie,
Comme prendre le bon, du mauvais

• Mardi 28 Septembre 1993

~ Christopher ~

Nassreen était encore dehors ce jour-là. Elle était sûrement dans le terrain vague vu qu'on venait de sortir de l'école, comme à son habitude.
Moi, je ne revenais pas de l'école, mais plutôt de mon job. Chaque jour, je partais de chez moi et ne revenais que lorsque les cours étaient finis pour ne pas avoir à déranger maman. Grand-mère Shelby n'était pas là non plus, elle travaillait dans le supermarché de la ville d'à côté, et travaillait comme elle pouvait.
Elle allait devoir arrêter bientôt, les aller-retours à pied la fatiguait plus qu'il ne fallait.

— Maman, c'est moi, lançai-je dans le vide.

J'ouvris la porte et la fenêtre pour laisser aérer les pièces, et en même temps, y faire pénétrer de la lumière. Je m'approchai de son lit en éponge et m'assis à ses côtés.

— Chris, dit-elle d'une voix plus affaiblie que jamais. Tu pourras le lui donner ?

Elle parlait de son collier en or, qu'elle gardait désormais dans sa petite boîte au fond d'un tiroir. Nassreen le lui prenait toujours en cachette pour s'admirer avec.

— Elle arrive bientôt, je lui dirais.

—  .  .  .

— Je vais préparer tes médicaments, attends moi deux secondes.

Elle me rappela, après une quinte de toux, et me demanda de rester à son chevet.

Sa respiration déjà anormale l'était plus en cet instant.

— Ce n'est pas la peine, je te veux près de moi au moins, avant que je m'en aille.

— Maman dit pas n'importe quoi, blaguais-je nerveusement.

Mais je fus effroyablement surpris de découvrir, en prenant sa main, qu'elle perdait de ses forces, qu'elle perdait de sa chaleur, prenant au fur et à mesure un froid de mort.

— J'arrive, j'appelle Nassreen ! m'empressai-je de déballer encore ébahi. Elle n'est sûrement qu'à quelques mètres de la maison.

Elle m'effleura la main avant que je ne me lève, m'interdisant alors de la prévenir. Et si je pars avant ? y avais-lu dans ses yeux.
Il y avait du vrai là-dedans, mais je ne savais pas si c'était une bonne décision de laisser Nassreen loin de tout ça, fallait-il que j'écoute mon instinct ou plutôt le sien ? Je me suis contenté d'acquiescer, et de m'asseoir, me disant qu'en ces temps, mieux valait au moins écouter les volontés de maman.
Elle me regarda, puis souri comme elle put et me serra ma main fermement épuisant encore un peu plus ses forces avant de me chuchoter de sa voix à peine audible.

— Tu es un gentil garçon Christopher...

Une simple phrase qui me fit ressentir un frisson effroyable, car je prenais tout à coup conscience de ce qui se passait réellement.

Non... Pas ça...

J'attendais de revoir sa cage thoracique se relever, signifiant qu'elle respirait encore, ou voir ses lèvres me murmurer d'autres paroles, mais rien ne vint...
Je suis resté ainsi silencieux, ma main dans la sienne, guettant le moindre mouvement de sa part. Ses paupières closes, elle donnait l'impression de s'être juste endormie et pendant un temps je m'efforçais à me graver cette idée dans le cerveau, que ma mère faisait une simple sieste, qu'elle n'était qu'endormie, pour ne pas avoir à faire face à la réalité.