Lou-Anne
Plusieurs jours passèrent depuis ma petite sortie avec Souleymane, on ne s'est pas vu très souvent mais on parlait tous les jours au téléphone. D'ailleurs, on n'est censé se voir aujourd'hui. Inutile de vous dire à quel point je suis excitée. Après ces quatre heures de tortures et les heures que je ferai avec mon devoir de maths, j'aurai bien besoin d'un peu de bonne compagnie.
_Tu vas enfin me dire pourquoi t'es aussi guillerette ? Insiste Laura.
Et non, elle ne sait pas que je suis en contact avec Souleymane.
_J'ai un rendez-vous ; décidai-je de lui dire.
_Un rendez-vous ? Avec qui ?
_En fait, c'est pas vraiment un rendez-vous. On se voit juste, on parle un peu et puis...
_Et puis ? Demande-t-elle en ne m'entendant pas achever ma phrase.
Je lui souris et terminai:
_Et puis, c'est tout.
J'éclatai de rire à la vision de la tête qu'elle me faisait. Je susi sûre qu'elle s'attendait à un truc de ouf.
_Très drôle ; boude-t-elle.
Je lui pinçai les joues et murmurai, sourire aux lèvres :
_Tu sais que tu es magnifique quand tu boudes ?
Elle secoua son visage pour se débarrasser de mes doigts et demanda:
_C'est avec qui sinon ?
_Un jour peut-être, tu le sauras ; lui répondis-je avec une pointe de mystère.
_T'es sérieuse là ?
Je hochai la tête et elle me fusilla du regard. Je lui souris avant de porter mon attention sur mon téléphone qui vibra dans mes mains. Oh, c'est lui.
_C'est lui qui vient de t'écrire là ? T'as les yeux qui brillent.
_Oui et je dois y aller. Je t'aime coco.
Je lui plantai un bisou sur la joue et me précipitai vers la sortie du lycée. Je le retrouvai au même lieu que la première fois et je montai au siège passager. Ouais, je me commence à prendre la confiance.
_Salut; le saluai-je.
_Salut; me répond-il.
_Ça a été ta journée ; le questionna-je, sourire aux lèvres.
_Ouais et toi ?
_Eprouvante ; soufflai-je.
_Ah oui ?
_Oui. Quatre heures d'affilées de maths. T'imagines le calvaire ?
_J'imagine le bonheur oui; rétorque-t-il avec un petit sourire.
Il m'avait manqué ce sourire.
_Non. Le calvaire. Vraiment, j'arrive pas à comprendre ce que vous aimez dans les mathématiques.
_La même chose que vous voyez dans la biologie.
J'ouvrai la bouche et mis ma main sur ma poitrine , scandalisée. Comment ose-t-il comparé mon petit paradis à cet enfer ?
_Comment oses-tu ? Elles sont incomparables ok ? Incomparables. La biologie est la meilleure matière qui puisse exister. La meilleure. C'est une science formidable, exceptionnelle et bien plus encore.
Il haussa les épaules et ne me défia pas, comme s'il avait compris que ça pouvait aller loin quand on parle de mon petit bébé.
_Si tu le dis.
_Et en plus, le prof nous a donné des devoirs; ajoutai-je en boudant.
_Combien ?
_Six exercices.
_C'est petit ça ; commente-t-il.
Le regard que je lui lançai le fit se concentrer sur la route.
_Tu sais quoi ?
_Quoi ? Lui demandai-je.
_Tu vas faire ces devoirs; annonce-t-il.
_Bah, j'ai plutôt intérêt.
_Et je vais t'aider.
_Hein ?
_Tu viens chez moi, je sors mes anciens cahiers et on fait ton devoir.
Je le regardai avec insistance. Et non, il ne blaguait pas. Je le regardai avec un air blasé.
_Ce n'est pas ce que j'avais prévu.
_Eh bien, changement de programme.
Il semble vraiment déterminer et heureux à l'idée de m'aider à faire mon devoir et c'est peut-être pour ça que j'abdiquai aussi facilement.
_Chez toi ? C'est un rencard ? Le taquinai-je.
_Peut-être; sourit-il.
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La petite bourgeoise.
RomanceUne petite blanche aux parents riches qui habite dans le cinquième arrondissement de Paris, belle, magnifique même, intelligente, souriante et qui garde toujours la tête haute. Oui, c'est moi. "Les noirs, ne sont que des esclaves, nos esclaves. Ils...