Chapitre 38

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Lou-Anne

Le soir arriva avec une rapidité déconcertante, comme pour me narguer. Je fixai l'horloge du salon avec anxiété. Ma mère me regardait sans piper mot. Elle ne semblait pas très rassurée quand je lui ai dit ce que je compte faire, mais elle a dit que c'était la chose à faire,que c'est mieux qu'il l'apprenne maintenant que plus tard.

_Mon amour ? Entend-on.

Il est là.

Ma mère alla à son encontre pour l'embrasser. Tandis que moi je restai figée à me triturer les doigts.

_Tu ne viens pas m'embrasser ma chérie ?

Je lui dis un sourire que je dû forcé pour faire apparaître avant de m'avancer vers lui à pas hésitants. Mon père me regarda, suspicieux, et enfin je trouva l'énergie de vite arriver à sa hauteur avant qu'il ne me demande ce qu'il se passe.

Je lui fis un rapide baiser sur la joue et m'écartai. Il fronça les sourcils face à mon attitude inhabituelle. Et quand il entre-ouvrit la bouche...

_Tu viens manger mon chéri ? Intervint ma mère. Je t'ai fais ton plat préféré.

Il voulut rester mais ma mère le tira par le bras avec un sourire avant de me lancer un regard que je compris très bien. Il faut que je me reprenne.

Après avoir plusieurs fois inspiré et expiré, je retrouvai mes deux parents dans la cuisine. Mon père questionnait ma mère sur mon état.

_Sois patient, elle finira bien par te le dire.

Mon père hocha la tête avant de me demander:

_Tu ne manges pas ma chérie?

_Non je n'ai pas faim.

Ma mère non plus ne semblait pas avoir faim.

_Bon, maintenant dites-moi qu'est-ce qui ne va pas; s'impatiente t-il.

Ma mère et moi échangeâmes un regard.

_Promis je t'en parle quand tu finis de manger.

Il nous regarda toutes les deux un moment, avant d'abdiquer. Et quand il eut fini de manger, je débarrassai la table, je voulus même faire la vaisselle, à la main, juste pour retarder le moment fatidique.

_Lou, laisse ça et dis-moi enfin ce qu'il se passe; dit mon père, un tantinet énervé.

_Je... Il faut que.... Enfin c'est...

Je n'arrive pas à parler. Je ne sais pas comment aborder le sujet.

Plusieurs minutes passèrent où je ne faisais que bégayer et je voyais bien que mon père commençait à vraiment s'énerver.

_... C'est que... Tu... Tu sais le garçon que tu veux euh... rencontrer ?

_Oui ?

_Je... Tu vas le détester.

_Et pourquoi le détesterai-je ? Il t'a fait du mal.

La petite bourgeoise.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant