Chapitre 25

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Lou-Anne

Le soir arriva bien plus vite que je ne le pensais. Après que j'ai laissé mes parents, j'ai rappelé Souleymane pour savoir ce qu'il avait bien pu dire à ma mère pour se faire autant apprécier. Moi qui pensait qu'il allait s'en vanter devant moi, je fus bien surprise car il ne me dit pas. Sa seule réponse fut: <Rien d'exceptionnel>. J'ai insisté, curieuse, mais rien. Après, il avait changé le sujet. Après cet appel, je fis le point sur la situation.

J'ai rendez-vous avec Souleymane. Ma mère lui a parlé. Elle est sous le charme ~ce qui est une bonne chose~. Elle lui a demandé de venir me chercher. A la maison.

Le problème ? Il va venir me chercher. A la maison. Avec mon père à l'intérieur. Un père qui ne l'aime déjà pas parce qu'il s'est approché de sa fille chérie. Un père qui ne va pas plus l'aimer en découvrant sa couleur de peau.

Soudain, j'avais trop chaud, malgré la climatisation. Et je crus avoir une hallucination quand, en sortant de ma chambre, prête, j'entendis mon père dire:

_Quelle genre d'urgence ?

_...

Bougonneux, je l'entendis dire:

_Très bien, j'arrive.

_Je vais devoir y aller, mon amour; dit-il en donnant un baiser à ma mère.

_D'accord, sois prudent sur la route.

_Tu t'en vas ? Décidai-je d'intervenir, la mine un peu froissée pour pas qu'il se doute du soulagement que je ressent là tout de suite.

_Oui ma chérie, mis je reviens le plus vite possible ; me dit mon père en me baisant le front.

Ah non. Prends tout ton temps papa.

_D'accord.

_Tu es magnifique.

Son téléphone sonna à nouveau, il jura, donna un autre baiser à ma mère et disparut de notre champ de vision.

_Il a raison, tu es magnifique chérie.

_Merci maman.

_Il ne va qu'encore plus tomber amoureux de toi en te voyant; sourit-il.

Je lui fit un sourire crispé. Faudrait déjà qu'il soit un peu amoureux.

_Il devrait bientôt arriver; signalai-je à ma mère.

_Ton père voulait vraiment le rencontrer.

_Tu sais quoi ? Moi je dis que c'est mieux comme ça ; dis-je en me laissant choir sur le canapé.

Ma mère me regarda, sceptiquement avant de dire une chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout:

_Ne me dis pas que c'est un drogué ?

Les yeux agrandis par le choc, je la fixai. Mais heureusement, elle se rendit elle-même compte de son raisonnement tout à fait... foireux:

_Non. En lui parlant au téléphone, sa voix ne ressemblait pas du tout à celle de ses petits drogués dans les films. C'est un dealer ?

Ou pas.

_... Il peut très bien en vendre sans en consommer. Je suis désolée ma chérie, mais si c'est le cas, il faudra que vous rompiez.

On n'est même pas ensemble.

_... Ton père ne l'accepterai jamais et moi non plus. Il peut se faire emprisonner à tout moment, se faire tuer par des concurrents ou pire, te faire tomber là-dedans, c'est non. Mais attends, il avait l'air d'un très bon garçon...

Là, ça suffit !

_Du calme maman. Je ne parlais pas de ses activités professionnelles, il est clean là-dedans.

Ma mère lâcha un soupir, comme soulagée.

_Pourquoi ne pas l'avoir dit plutôt ? Je commençais à me faire des films.

Hmm.

Mon téléphone sonna depuis mon petit sac à main, c'est lui. Un peu nerveuse, pour une raison inconnue, je répondis à l'appel:

_Oui ?

_Je suis devant chez toi.

_Euh... Ok.

Ma mère devant moi attendais que je lui rapporte ce qu'il m'a dit:

_Il est arrivé ; lui chuchotai-je.

_Dis-lui d'entrer.

Un peu nerveuse, je fis ce qu'elle m'a demandé. Je déverouillais le portail et une minute plus tard, la sonnette de la porte retentit. Ma mère se hâta pour lui ouvrir, sans se douter un seul instant de ce qui l'attend derrière cette porte.

La petite bourgeoise.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant