Lou-Anne
Le lundi, j'arrivai au lycée de très bonne humeur. Mon week-end s'est aussi bien fini qu'il avait commencé. Quand mon père a demandé comment était le garçon qui sortait avec sa fille, ma mère s'est chargé de lui répondre. Lui disant tout ce qu'il l'avait inspiré. Et mon père semblait plutôt convaincu.
Faisant attention à ce qui se passait autour de moi, je me rendis compte des regards et des murmures qui se propageaient dès que je passais. J'ai une tâche où quoi ?
Tout en continuant de marcher, je captai quelques mots comme : black, Lou, Cinéma...
Attendez, me dites pas que...
Bien vite, je remarquai Julien à quelques mètres de moi, quelques personnes autour de lui. Les poings serrés, je m'approchai. Au fur et à mesure que je m'approchai, je remarquai que Britney faisait partie du petit groupe. Bien, comme ça je n'aurai pas à me répéter.
_... Il la colla à lui, la main sur ses hanches et il nous dit qu'ils étaient amoureux; raconte Julien.
_...Je ne vous dis pas notre stupéfaction; continua Britney. Lou qui criait partout et à tout le monde qu'elle haïssait les blacks, sortaient en fait avec un black.
Je décidai de faire acte de présence, étant donné qu'ils étaient tellement absorbés par la petite histoire qu'ils ne m'avaient pas remarqué.
_La règle stipule que quand on commence à parler en français, on termine en français, sans ajouter une autre langue, Britney.
Le petit groupe sursauta, surpris de me voir là, devant eux. Avec un sourire tout à fait détaché, j'ajoutai:
_Il a d'ailleurs failli te foutre le ping dans la gueule, Julien. Il est disons... plutôt jaloux et il n'a pas du tout apprécié la façon dont tu me matais.
Tous s'étaient assemblés autour de nous, dans un silence de cimetière.
_Je peux savoir pourquoi tout le monde est au courant de ce que j'ai fait samedi soir ? Demandai-je d'une voix plutôt agressive.
Britney retrouva ses grands airs à l'entente de ma question.
_Bah quoi ? Fallait bien que tout le monde sache qui tu es non ? Une menteuse. Toi qui...
Elle s'arrêta dans sa tirade en m'entendait rire, et j'eus l'impression que tout le monde retenait son souffle. Avec un petit sourire en coin, je m'approchai encore plus des deux colporteurs.
_Je pense que vous avez oublié qui je suis.
Je parcouru l'assemblée du regard, puis plantai mes yeux dans ceux de Britney et de Julien ~à tour de rôle ~ avant de reprendre:
_Je ne suis pas une petite fille sans défense à laquelle vous pouvez vous attaquez, une petite fille que vous pouvez rabaisser et humilier quand bon vous semble. A moi, toute seule, je peux faire de votre vie un putain d'enfer. Alors écoutez-moi bien, parce que je ne me répéterai pas. Oui, je sors avec un homme noir.
Les murmures recommençaient.
_... Figurez-vous que les noirs sont humains comme nous et mérite autant de respect qu'un blanc. Je ne vous jugerai pas sur ce point, étant donné que je pensais comme vous avant. Mais, vous deux. Ma vie privée ne concerne que moi. Je n'ai aucune honte de la relation que j'entretiens avec mon homme parce que toi Julien, ni aucun garçon entre vous, ne lui arrive à la cheville. Mais je n'aime pas entendre parler de ma vie. Alors, je ne veux plus rien entendre, aucune rumeur, je ne veux voir aucun regard de travers que ce soit de vous ou de qui que ce soit d'autre parce que sinon je vous prendrai vous deux comme responsables, parce qu'après tout, vous l'êtes. Et si mon vœu n'est pas réalisé mes chers, je vous rappellerai qui je suis comme vous semblez l'avoir oublié. Je vous écraserai comme des fourmis sous mes talons. J'espère avoir été assez claire.
Sur ce, je leur tournai le dos, les élèves s'écartant sur mon passage. Et le silence qui demeurait me fit comprendre que le message était bien passé. C'est ainsi que j'entrai en classe, avec ce sourire hautain et moqueur que je n'avais pas arboré depuis un moment.
Si ces gosses de riche pensaient que j'allais me laisser faire, c'est qu'il ne me connaissent pas. Je ferai mordre la poussière à quiconque essaiera de me rabaisser ou autres.
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La petite bourgeoise.
RomanceUne petite blanche aux parents riches qui habite dans le cinquième arrondissement de Paris, belle, magnifique même, intelligente, souriante et qui garde toujours la tête haute. Oui, c'est moi. "Les noirs, ne sont que des esclaves, nos esclaves. Ils...