Chapitre 17

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Souleymane

Putain ! C'était quoi ce truc ? Il me fait quoi là mon guelb (cœur) à battre comme si j'avais couru un marathon ? Eh, je te préviens, t'arrêtes ça tout de suite. C'est qu'une gamine bon sang. Une gamine blanche raciste en plus. Bon, pour le racisme, je pense qu'elle ne l'est plus et qu'elle écoutait juste les propos racistes d'une personne de son entourage dont elle doit être proche, enfin bref, je m'en fous. C'est qu'une gamine. Ouais c'est vrai qu'elle m'amuse avec ces petites manières et tout mais c'est juste ça. Compris mon guelb (cœur)? Ouais j'espère bien. En plus, elle déteste les maths, la matière la plus cool du monde (😱🤢🤮 désolée, je pouvais pas m'en empêcher). Elle et moi, on n'est clairement pas fait pour être ensemble.

Qui a parlé d'être ensemble ? Vous ne faites que jouer non ? Me dit une voix dans ma tête.

Vas-y, je ferais mieux de me concentrer sur la route.

*****

J'entrai dans mon appartement et fut surpris d'y trouver quelqu'un.

_Salut mec; me salue Charles qui mattait un match de foot il y'a encore deux secondes.

_Salut.

Et il continua tranquillement à machouiller son chewing-gum et à matter la télévision.

_Tu fous quoi ici ? Pourquoi tu m'as pas prévenu ? Lui demandai-je en me dirigeant vers la cuisine ouverte.

_Je t'ai envoyé un message.

Je fourrai ma main dans ma poche et en effet, il m'avait prévenu. Je profitai que mon phone soit entre mes mains pour envoyer un message à Lou. Un sourire m'apparut en pensant à elle. Ils sont quand même bizarre ces parents. Déjà qu'ils lui donne une écharpe comme nom de famille, ils lui ajoutent un nom d'animal comme prénom.

Charles me rejoins dans la cuisine et fronce les sourcils en me voyant m'esclaffer tout seul.

_Il t'arrive quoi mec ? Et puis, c'est quoi ce t-shirt ?

Je baissai mon regard sur mon torse et découvrit avec horreur que je portais toujours le t-shirt blanc avec cette prétendue princesse que Lou a gagné et m'a obligé à porter. Je l'ôtais avec rapidité et le jetai dans un coin. Charles déjà, était tordu de rire, et je sais que je vais en entendre parler pour encore longtemps.

_Tu... Tu...

Il n'arrivait même pas à articuler une phrase. Deux minutes plus tard, il riait encore. A la troisième minute, je lui donnais une tape au dos, ce qui le calma un peu.

_Putain !!

Et il recommença.

_Tu arrêtes de rire ou tu dégages de chez moi; le menaçai-je.

Pas de résultat.

_Et je ne partagerai plus les plats de ma mère avec toi.

Ça, ça me donna un résultat.

_Désolé mec, c'est juste que...

Il voulut rire mais se retint in extremis.

_Mais pourquoi tu portais ça ? Et puis, t'étais où ?

_Je dois aller prier.

Je le plantai là et me dirigeai vers ma chambre, mais Charles n'était pas de cet avis.

_Réponds mec. Depuis quand on se cache des choses hein ?

Je continuai mon chemin vers ma salle de bain et dit, en voyant que Charles ne compte pas me lâcher :

_Tu veux peut-être connaître sa longueur ?

Il se figea en comprenant l'insinuation et je fermai la porte de la salle de bain. J'en ressortis des minutes après, je fis mes prières et trouvai Charles au salon, avec mon téléphone en main.

_Putain mec. T'étais avec la petite blanche ?

Je récupérai le téléphone à une rapidité déconcertante , mais il était déjà trop tard. Bon sang.

_Tu la kiffes ?

_Non.

_Ah ouais ? Et pourquoi t'as passé toute la journée avec elle alors ?

_C'est elle qui voulait.

_Et pourquoi t'as accepté ? Tu voulais lui faire plaisir ?

_Je voulais la taquiner.

_Ah oui ? Et pourquoi tu portais ce t-shirt de princesse tout-à-l'heure ? Même pour ta sœur, tu ne le faisais pas.

Oh bon sang !

_Elle m'a obligé.

_Obligé ? Depuis quand quelqu'un peut t'obliger à quelque chose mec ? Une fille ? Une fille blanche raciste en plus ?

_Elle n'est plus raciste.

_Hein ? Rétorque mon ami, étonné de mon affirmation.

_Elle était juste influencé par quelqu'un ou son entourage mais elle n'est plus dans ses inepties maintenant.

_Oh oh.

_Quoi ? Demandai-je en voyant qu'il ne comptait rien ajouter.

_Oh rien. Rien du tout; me répond-il en souriant.

Et il continua de matter son match, dans un silence qui ne lui est pas habituel et un sourire trop grand. Je n'aime pas ça. Pas du tout.

La petite bourgeoise.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant