Lou-Anne
A dix-neuf heures, nous nous trouvions déjà devant chez moi et malgré ces heures passées ensemble, je n'avais toujours pas envie de le quitter. Mais bon, je ne vais pas devenir collante non plus.
_Tu m'envoies un message quand t'arrives ? Lui demandai-je, mes yeux plongés dans les siens._Ouais t'inquiètes.
_A demain !? Dis-je.
Sentant une question présente dans ses deux mots, il décida de me taquiner:
_Quoi ? Tu veux encore me voir demain ?
_Je pensais plutôt au téléphone mais si tu veux me voir, tu peux le dire et je verrais dans mon emploi du temps si je peux me libérer pour toi ; lui répondis-je en lui lançant un regard malicieux.
_J'avoue que j'aimerai te revoir demain, après demain et tous les autres jours aussi.
Je ramenai mon regard ~que j'avais détourné entre temps~ dans le sien. Il est sérieux ou...? Ah non, il a toujours son fameux sourire en coin. Pff. Et dire que j'ai failli me faire avoir.
_Je penses pouvoir me libérer Samedi soir; dis-je après avoir fait semblant de réfléchir.
_Hmm... devrais-je me sentir honoré que vous m'accordiez un peu de votre temps, mademoiselle ?
Un petit sourire mutin se dessina automatiquement sur mes lèvres à l'entente de sa voix quelque peu différente, et il ne peut que s'élargir à la vue de son sourire que je trouve étonnament craquant.
_En effet. J'ai tellement de choses à faire que chaque personne à qui j'accorde ne serait-ce qu'une minute de mon temps devrait se sentir honoré; répondis-je en prenant des airs de grande dame.
_Je m'en réjouis alors de jouir de cet estime.
_Vous devriez. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Mes plans pourraient changer d'ici Samedi.
_J'en prends note; me sourit-il.
Je lui rendis son sourire et mon cœur se serra un peu en l'entendant dire:
_A plus tard...
Je gardais mon sourire pour ne pas lui montrer que je voulais rester un peu plus longtemps et lui rendis son salut avant de descendre de la voiture avec mon sac et ma nouvelle poupée. Et juste avant de refermer la porte, je l'entendis murmurer :
_... Ma petite bourgeoise.
C'est le sourire aux lèvres que je m'avançai vers mon chez moi. Qui aurait cru qu'un jour je me sentirai aussi bien avec un homme noir. Quoi qu'il en soit, il est clair que j'aime être avec lui. Sa présence me rassure tout comme elle me fait peur. Je voulais jouer avec lui mais j'ai comme l'impression que je finirai par tomber dans mon propre piège.
Ce frisson qui parcoure mon corps quand il me touche, l'accélération de mes battements de cœur quand il me sourire ou me regarde tout simplement, cette façon que j'ai de me comporter en sa présence... Tout ceci ne trompe personne. Et je ne suis pas assez stupide pour ignorer que si je continue ainsi, je pourrais tomber amoureuse de lui.
Je me retournai pour le voir allumer le moteur et démarrer.
J'espère pour toi que tu sais ce que tu fais jeune fille; m'admoneste une voix dans ma tête.
VOUS LISEZ
La petite bourgeoise.
RomanceUne petite blanche aux parents riches qui habite dans le cinquième arrondissement de Paris, belle, magnifique même, intelligente, souriante et qui garde toujours la tête haute. Oui, c'est moi. "Les noirs, ne sont que des esclaves, nos esclaves. Ils...