Lou-Anne
Il me charia pendant tout le déjeuner au sujet de mes pensées à ses propos. J'ai évidemment nié quand il a décrété que je pensais à lui mais il est certain d'avoir visé juste, le bougre. Et mes joues colorées ne pladait pas en ma faveur, les traîtresses.
_Tu veux peut-être que je soulève mon t-shirt pour que tu puisses librement me contempler ? Me demande Souleymane alors que nous venions à peine de monter dans la voiture.
Je sentis mes joues chauffer en même temps que je roulai des yeux. Je sens que je vais en entendre parler pendant longtemps.
_J'aimerai bien; rétorquai-je avec une assurance feinte.
La main sur le point d'allumer le moteur, il se figea un instant, ne s'attendant sûrement pas à ce que je lui répondre, par l'affirmative en plus. Mais il se reprit bien vite.
_Si c'est ce que veut mademoiselle; dit-il d'une voix traînante, avant d'ôter sa main des clés pour lentement la diriger vers l'ourlet de sa chemise.
Attendez ! Il ne va pas faire ce à quoi je pense ? Si, il va vraiment le faire; me répond une voix dans ma tête quand il releva sa chemise avec une lenteur délibérée. Et il y'a moi, qui luttait dans ma tête contre mes yeux qui voulaient profiter du spectacle devant moi. Oh oh ! Je vois déjà son ventre. La vache ! C'est exactement comme je le pensais mais en mieux. Subitement, je me plaquai les mains sur les yeux. Oh mon Dieu ! Depuis quand suis-je aussi voyeuse ?
Un rire grave et affreusement attirant résonna dans l'habitacle.
_Quoi ? C'est la première fois que mademoiselle voit un torse ?
Techniquement, je n'ai vu que le ventre. Mais si, j'ai déjà vu Julien torse nu, plusieurs fois, mais là, c'est différent. Et Julien n'est pas aussi bien bâti que... Chut.
_Bien sûr que si. C'est... C'est juste que ça ne se fait pas de... de...
_De reluquer les gens ? Termine-t-il.
Et je devine déjà son sourire derrière mes mains.
_Ce n'est pas impoli tant que la personne te le permet, tu sais ?
Oh bon sang ! Un rire résonna à nouveau et j'entendis:
_Tu peux regarder, mon t-shirt est en place.
Méfiante, j'écartais d'abord deux doigts avant d'ôter mes mains de mes yeux en voyant qu'il dit vrai.
_Tu ne sais pas la merveilleuse vue que tu viens de rater.
J'ai ma petite idée.
_J'en ai sûrement vu pareille plusieurs fois dans ma vie; ripostai-je.
Un petit rictus aux lèvres, il me dit :
_Oh chérie, ce que tu viens de rater tu n'en verras nullement ailleurs. Parce que tu vois ? C'est unique.
Pourquoi mon corps fut parcourut de frissons quand il m'a appelée chérie ?
_Ta présomption te tuera un jour; soupirai-je.
_Et je ne lui en voudrai pas; réplique-t-il.
Je secouai la tête de gauche à droite, exaspérée, sans pour autant retenir le sourire qui ornait le coin de mes lèvres.
_Vous voulez rentrer ou ma petite bourgeoise veut encore profiter de ma charmante et chaleureuse compagnie ?
Un sourire se dessina sur mes lèvres et je roulai des yeux, masquant par là le plaisir qui m'a submergé à l'entente de ce petit surnom qui malgré tout, je trouve très mignon.
_Ne serait-ce pas plutôt vous qui souhaitez jouir de mon amène présence ? Lui souris-je.
_Peut-être bien...
_Alors quelle dame serai-je si je vous la refusais ?
_Une dame pas très gentille.
_Alors, je suis à vous pour encore un moment.
_Et je ne m'en plains pas; me dit-il en m'adressant un instant, un regard charmeur.
Je tournai la tête vers la vitre pour observer le paysage défiler devant mes yeux, mais surtout pour cacher mes joues rouges. Je ne lui dirai peut-être jamais mais, j'adore nos conversations, surtout celles dans lesquelles on se vouvoie. Ça me fait penser aux messieurs et dames des années quatre-vingt et j'adore les films et histoires sur ces styles.
*****
Finalement, on passa le reste de la journée dans un parc d'attraction, collés comme des pots de colle ~bon, j'exagère peut-être un peu~ même si il a dû me quitter environ dix minutes pour prier. Je ne m'étais plus amusée comme ça depuis des lustres. Manger de la barbe à papa, savourer une glace, faire un tour sur la grande roue... Bon j'avoue, j'ai dû le forcer pour faire toutes ces activités avec moi parce que monsieur pense que ça fait trop couple gaga et qu'il avait juste prévu de me regarder faire. Et au final, j'ai eu raison de le faire parce qu'il m'a gagné une magnifique et grande peluche rose tout mignone.
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La petite bourgeoise.
RomanceUne petite blanche aux parents riches qui habite dans le cinquième arrondissement de Paris, belle, magnifique même, intelligente, souriante et qui garde toujours la tête haute. Oui, c'est moi. "Les noirs, ne sont que des esclaves, nos esclaves. Ils...