Souleymane
Je ramenai chez elle la petite bourgeoise et décidai de rentrer chez moi par la suite avec une envie nouvelle.
Celle de jouer.
Cette fille m'a redonné une envie perdue depuis des années. Jouer. J'ai arrêté ceci depuis le lycée. C'est qu'une gamine pourtant. Une gamine raciste en plus. Bon, son opinion sur nous, les noirs, semble avoir un tantinet changée si l'on s'en réfère aux dires de ma sœur mais je n'y croirais que quand je l'aurai moi-même constaté. Bien que ce que des racistes pensent de moi et mes semblables m'importe peu. Ils peuvent penser ce qu'ils veulent. Je m'en balance.
Mon esprit revint vers la scène de plutôt. La petite princesse veut tenter de nouvelles expériences? Sortir un peu de son cadre de lycéenne bourgeoise? Jouer aux jeux des grands? Très bien. J'espère juste pour elle que son souhait de me revoir ne cache pas de mauvaises arrières pensées.
*****
Je me retiens de balancer ce fichu dossier contre l'homme devant moi depuis je ne sais combien de temps. Le connard veut une Lamborghini Urus et veut la payer au prix d'une Maserati Quattroporte.
Pour infos, une Lamborghini Urus vaut minimum 223 361 € et une Maserati Quattroporte minimum 103 550 €.
Je dis à cet ignorant ingrat que ce prix est non négociable depuis une demi-heure, mais il fait la sourde oreille. Si t'as pas d'argent, ne viens pas me casser les couilles mec. A bout, je lui dis en prenant soin de ne pas cacher mon agacement:
_Pour la dernière fois monsieur Bernard, ce prix est non négociable. Je ne diminuerais pas même un centime. Maintenant, soit vous l'achetez soit vous arrêter de me casser les couilles et vous prenez la porte.
Il me regarda d'un air outré et fus sur le point de rétorquer avant de se raviser face au regard que je lui lançais. D'habitude, on accepte de négocier le prix pour les acheteurs mais celui-ci m'a non seulement fait perdre mon temps mais il propose un prix que même le plus gros avare n'aurait jamais pas proposé pour une Urus ~enfin, c'est ce que je croyais ça~.
_Alors? Lui demandai-je, au bout de ma patience.
_Je l'achète; ronchonne-t-il bassement.
_Pardon. Vous dîtes? Lui demandai-je juste pour le plaisir.
Il grommela des mots inaudibles dans sa barbe avant de me répondre un peu plus fortement que la première fois.
_Je l'achète.
_Bien, suivez-moi.
*****
Je rentrai chez moi le soir, les nerfs à bout en repensant à la journée merdique que j'ai passé. Les clients que j'ai reçu aujourd'hui sont tous plus ou moins des négociateurs extrêmes, autrement dit, des connards qui voulaient me faire perdre mon temps. A croire qu'ils se sont donnés le mots. Je mis dans le micro-onde le plat que ma mère m'a donné et allai faire ma prière après avoir mis la machine en fonction. Ma prière terminée, j'allai me servir quand la sonnerie de mon téléphone vibra, me signalant un nouveau message. Je fronçai les sourcils en me demandant qui ça peut bien être. Je ne suis pas adepte des messages car je trouve que cela n'est qu'une perte inutile de temps et d'énergie alors qu'on peut passer un coup de fil et en finir rapidement. Et tout mon entourage sait ce que j'en pense. Je m'emparai de mon téléphone et fut surpris de la personne qui m'a écrit.
De la petite bourgeoise.
"Salut."
Tiens, tiens.
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La petite bourgeoise.
RomanceUne petite blanche aux parents riches qui habite dans le cinquième arrondissement de Paris, belle, magnifique même, intelligente, souriante et qui garde toujours la tête haute. Oui, c'est moi. "Les noirs, ne sont que des esclaves, nos esclaves. Ils...