Abyss (JinKook)

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nda : Il est conseillé d'écouter Abyss pendant la lecture ♥

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nda : Il est conseillé d'écouter Abyss pendant la lecture ♥

Jin a pris l'habitude de sortir le soir, à une heure où il est sûr que le monde est endormi. Ça lui donne toujours l'impression que le temps s'est arrêté, que la nuit lui accorde une pause. C'est devenu son rituel, un rituel lui permettant de faire le vide, de pouvoir laisser tomber le masque qu'il tente de maintenir tout au long de la journée. À chaque fois il se rend au même endroit, sur cette crique qui surplombe la mer, cet océan noir et terrifiant mais qu'il a appris à apprécier au fil de ses promenades nocturnes. Il s'assit toujours face à lui, fermant les yeux pour laisser le bruit des vagues l'envahir jusqu'à ce qu'il se retrouve dans un état second et qu'il puisse méditer.

À ce moment-là, il s'imagine toujours partir retrouver une part de lui au fond de cet océan. Il est là, dans un silence de plomb, loin de tout, loin du monde au-dessus. Dans les abysses, il ne voit pas ce qui se passe à la surface. Il est seul. Seul face à lui-même, seul face à ses propres pensées et ce n'est qu'en se rencontrant, qu'il s'autorise enfin à retirer son masque.

Dans les abysses, il est Kim Seokjin. Le vrai. Celui qui est parfois triste et rongé par un tas de pensées, par le stress et la peur. Ici il peut montrer sa noirceur, la laisser prendre possession de lui, cohabiter avec elle. À la surface il n'est qu'une pâle copie de lui-même, souriant, jovial et drôle. Alors tous les soirs lorsqu'il part de cet endroit, il laisse la "mauvaise" partie de lui au fond de cet océan, lui promettant de revenir la voir bientôt, lorsqu'il n'en pourra plus.

Il se sent mieux dans les abysses, car c'est là qu'il se sent entier. La plupart du temps, quand il rouvre les yeux et sort de son état second, ses joues sont humides mais son cœur est plus léger.

Ce soir-là, alors qu'il marche vers cette crique, son cœur est lourd. Il ne pense qu'au moment où il sera enfin seul, enfin dans cet abysse qui est devenu son refuge, là où son autre lui l'attend patiemment. Il presse le pas, la tête baissée, emmitouflant le bas de son visage dans son col roulé. Et lorsque le son des vagues lui parvient, il relève enfin la tête et sourit. Il n'y a pas de lumière ici, juste la lune qui permet de voir où il marche, éclairant l'océan de sa belle lumière blanchâtre. Au contraire du soleil qui peut parfois se montrer violent, la lune, elle, est toujours douce. Sa lumière est pure, hypnotisante, et il se sent chanceux de pouvoir la rencontrer aussi souvent.

Il descend sur les galets, appréciant cette fraîcheur que la nuit lui apporte et l'odeur caractéristique de l'océan. Il est seul, seul face à cette immensité noire, seul face à ce monde oppressant et enfin, pour la première fois de la journée, il soupire. Il sent ses épaules se détendre, ce nœud au creux de son ventre disparaître et cette unique larme rouler sur ses joues. Et il sourit. Aussi étrange que cela puisse être, il est heureux. Heureux de pouvoir être lui, de pouvoir faire face à la réalité de ses sentiments.

Il s'assit, le regard rivé vers l'océan, dans l'intention de laisser son esprit repartir vers les abysses. Mais un mouvement du coin de l'œil attire son regard. Il tourne la tête pour tomber sur une silhouette, assise dans un coin de la crique.

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