Cold (SOPE)

601 46 51
                                    

Le lit est devenu froid

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Le lit est devenu froid. Ou bien est-ce moi qui le suis. Froid de l'intérieur, le sang glacé, le cœur meurtri. Je suis frigorifié alors que tu m'enlace. Je rêve silencieusement que ce geste puisse me réchauffer, que ton corps réussisse à me redonner vie. Mais ce n'est pas le cas. Plus maintenant. Tu m'a laissé seul et maintenant le froid a pris ta place. Et aucun pull, aucune couverture n'arrive à inverser cet effet. Tout vient de l'intérieur. Ce vide est douloureux, insupportable. Combien de temps vais-je encore tenir ainsi ? Dans ce silence poignardant. Tu es là sans l'être, incapable de t'apercevoir de ce qui est en train d'arriver. Incapable de comprendre que tu es en train de me perdre. Ou bien peut-être que tu le vois mais que ça t'es égale.

Mais ce soir j'attends. Quand tu sombres enfin dans le sommeil je ne peux me résoudre à rester dans le même lit que toi, à tes côtés, toujours aussi frigorifié. Je me lève et quitte l'appartement. La nuit m'accueille les bras ouverts, m'offrant une petite brise d'air frais qui me fait du bien. Je resserre mes bras autour de moi en frissonnant et je marche. La tête basse, toutes mes pensées m'accompagnant durant ce long chemin et lorsque que je daigne enfin relever la tête en entendant de la musique, je suis devant une boîte de nuit. L'entrée est belle, colorée et accueillante mais j'hésite à entrer. Je suis bien trop déprimé pour ce genre d'endroit. Et puis je vois soudainement le bar, ce bar qui me promet de me tenir compagnie ce soir. Je cède. Qu'ai-je à perdre ? Tout ce que je veux c'est avoir chaud à nouveau. Et j'entrevois le remède à travers l'alcool.

Je vais donc m'asseoir, commandant l'alcool le plus fort sans faire attention au reste. Je suis là, face à mon verre, les larmes aux yeux, la gorge serrée, ton visage me hantant, m'intimant de rentrer, mais je n'en peut plus. J'étouffe en ta présence, je meurs tous les jours un peu plus.

Et puis il y a cette voix qui me sort de mes pensées, me permettant de souffler un instant. Je fixe l'homme, n'ayant pas écouté ce qu'il vient de me dire. Il sourit et a ce moment-là, quelque chose d'étrange se produit. Je souris aussi. Depuis combien de temps n'avais-je pas souris franchement ?

-- Est-ce que je peux m'asseoir, me  redemande l'homme sans me quitter des yeux.

Je hoche simplement la tête, me reconcentrant sur mon verre et ce liquide incolore qui y flotte.

-- Tu espères y lire l'avenir ? M'interroge l'homme avant d'ajouter face à mon expression perdu : dans ton verre.

Il rit et je comprend enfin. Je secoue la tête.

-- Je suis sûr qu'il ne me montrerait rien de bien joyeux.

L'inconnu ne dit rien alors j'en profite pour l'observer tandis qu'il regarde son propre verre. Les cheveux un peu ondulés et blond, des yeux bridés remplis de fougue et des lèvres pulpeuses et brillantes. Je le soupçonne un instant d'avoir mis du gloss pour leur donner un effet brillant. Il a une longue boucle d'oreille, avec à son extrémité, une simple étoile argentée. Je reste un moment fixé sur cette étoile qui bouge légèrement avant que mes yeux ne se perdent sur sa nuque. Je détourne le regard lorsque l'homme tourne la tête vers moi et me rend compte d'à quel point il est beau lorsqu'il sourit à nouveau. Il a des fossettes adorables et des joues rondes que quiconque aurait envie de pincer. Et tout ça contraste avec sa voix incroyablement grave tandis qu'il me dit :

OS BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant