5. But leave, leave time.

797 32 0
                                    

- Pourquoi tu ne la laisses pas ?"

Dit la petite rousse en train de m'aider à ranger mon studio. Je me serais bien passé de ses conseils à deux balles mais, j'avais franchement besoin que quelqu'un me motive à ranger ce bordel sans nom. A part mes livres, rien n'était rangé.

"- Il me semble que tu as assez de plan cul super sympa pour te satisfaire non ?

- C'est pas la même chose May... Je veux une copine pas cinq plan cul en une semaine."

La rousse désespère de me voir si déprimée. Elle préparait un repas vite fait pour manger en rangeant. On couchait ensemble de temps en temps mais nous sommes amies principalement. Je connais son petit-ami, c'est un idiot qui ne sert qu'à apporter des sommes monstrueuse sur le compte en banque. Leur relation est morte depuis des années, la seule chose qui reste c'est l'envie de stabilité. Aucuns des deux ne veulent se retrouver célibataire et en quête de l'amour.

"- Oublie la alors ?

- Merci May, je n'y avais pas pensé."

Elle lève les mains en l'air, signe de défaite, avec une mouvette dans la main. Elle es adorable comme femme mais pas une super stratège en matière de couple ou de relation humaine. Il suffit de voir l'état de son couple. Elle avait quand même réussi à faire accepter à son copain, la relation libre. Elle est autorisée à coucher avec n'importe qui à deux conditions: premièrement, pas de sentiments, deuxièmement, pas d'enfant. Simple et efficace.

"- Je sais plus quoi faire.

- Mais... Tu l'as invitée ? Tu lui as parlé de façon ambigu ? Tu as bougé ton cul au moins ?"

Mes joues devenues légèrement rouges, je secoue la tête négativement. Je suis une idiote, je me plains de ne pas me faire remarquer par la femme qui me hante mais je n'ais jamais osé faire quoi que ce soit. Après tout, avec les autres femmes, que j'ai côtoyées, je n'ai jamais compté sur autre chose que mon charme naturel. Parfois sans aucunes paroles, avec un seul coup d'œil, je finissais par embrasser toutes les femmes présentent aux after de mes amis.

Chose que la rousse savait car elle avait déjà succombé à quelques baisers et parties de sexe avec moi, accompagné de quelques bouteilles d'alcool sans oublier.

"- Oublie-la ou laisse le temps te séparer définitivement d'elle.

- J'habite littéralement en face d'elle, ça va être difficile.

- Tu as choisi cet appartement en le sachant, tu ne comptes absolument pas te séparer d'elle, on le sait toutes les deux."

Je ne peux pas donner tort à May. Je continue de ranger mes vêtements dans le dressing à côté de ma salle de bain, enfin rangée elle aussi. Il ne me restait que ça à faire. May préparait des pâtes dans une sauce dont elle a le secret, je pense surtout qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle fait mais par chance, elle n'a jamais rater un seul plat depuis que je la connais.

"- Fini !

- J'ai fini aussi, viens manger."

Je m'empresse de me lever du sol pour aller rejoindre May sur mon lit pour manger. Devant une série, le repas se déroule en silence puis le dessert. Sans s'en rendre compte, la soirée avait pointé le bout de son nez. C'est en fumant la cigarette que je vois en contre bas, la femme de ma vie. Rentrant tout juste du travail. Habillée d'un tailleur noir, un léger maquillage. Je regrette presque de ne pas être plus près pour voir les détails de son visage.

"- Fais gaffe du bave.

- Très drôle."

May ricane. Elle devait rentrer, elle allait passer la soirée avec sa belle-famille sans possibilité d'esquiver.

"- Des emmerdeurs de première classe ! Je te jure que s'ils pouvaient s'étouffer avec leur friques, ils le feraient, ces enfoirés !

- Je te ferais dire que tu profites de cet argent aussi.

- Oui, mais, je ne joue pas à la série américaine dans les banlieues !"

Je rigole. May a toujours vu le côté rentabilité de tout. Avec moi, elle avait la tranquillité et le sexe. Avec son copain, elle avait l'argent et la liberté. May peut paraître opportuniste mais, elle est honnête sur ses envies et ses intentions. Elle ne m'a jamais caché quoi que ce soit. C'est peut-être pour ça que je l'apprécie autant.

The 13th StreetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant