9. Even if two queens are not too accepted.

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Les deux jeunes femmes assises en terrasse, se font accoster par deux hommes avec sans le moindre doute l'âge de leurs pères. Je voyais ce genre de connerie sans doute deux à trois fois par jour depuis que je me suis faite engager dans ce café. Un petit bistrot qui prend en masse puis vire à la fin du mois le personnel selon leurs prestations. Il suffit d'être rapide et de sourire.

"- Mademoiselle !"

Dit l'homme à la chevelure poivrée. La belle femme en face de moi ne lui accorda même pas un seul regard. Énervé, il lui attrape l'épaule. La fierté masculine... Je pense que l'humanité est vouée à disparaître à cause de ce phénomène idiot.

"- Oh je te parle !"

Dans l'obligation d'intervenir, je lui pousse l'épaule en mettant mon plateau sous le bras, faisant disparaitre la main poisseuse sur l'épaule de la femme paralysée par la peur. La journée vient à peine de commencer, visiblement certaines personnes ont vraiment du mal à se comporter en société.

"- Monsieur, veuillez m'excuser mais je suis dans l'obligation de vous demander de partir avant que je n'appelle la police."

Je ne suis pas du genre à créer des problèmes, je préfère largement m'en tenir très loin. Ce genre de personne m'énerve profondément. Je respecte le respectable. Cet homme était loin d'être un gentleman. Il était même le type parfait des hommes que je déteste. Je suis sûre que Chris est le même genre de personne derrière ses airs d'homme musclé et équilibré. A-t-il déjà levé la main sur elle ?

"- Je ne te parle pas à toi la goudou !"

Répond l'homme en ricanant avec son ami. Je fronce les sourcils puis sourit, je ne pouvait pas me faire virer pour violence envers un potentiel client ou même un individu. Je vois les deux jeunes femmes se lever et partir en s'excusant. Je leur demande de rester profiter de leurs commandes et de m'excuser pour le dérangement. J'ai horreur de m'excuser pour la connerie des autres. Je fais signe à mon collègue d'appeler les flics.

"- Oh on a à faire à deux gouinasses !

- T'as dit quoi p'tit bite ?"

Vexé, il me regarde et s'approche au point de n'avoir qu'un centimètre avant que la bedaine masculine touche mon torse, j'ai parlé suffisamment bas pour que seul lui et les deux clientes m'entendent. S'il porte la main sur moi, il n'a aucune preuve que je l'ai provoquée, les deux femmes ne le défendront pas. Il lève la main avant de serrer le poingt et de venir s'abattre sur ma joue.

Bordel ! Ca fait un mal de chien !

Mon collègue intervient enfin, même l'ami de cet homme le retient. Il s'excuse en disant qu'ils viennent de sortir du bar et qu'il n'a pas toute sa tête. J'ai atterri sur une des tables vides derrière moi. Heureusement. Je touche ma lèvre ouverte en deux. Dix heures quarante minutes, j'aurais jamais fait une journée de travail si courte de ma vie.

"- Je vais te la foutre tellement profondément dans la bouche, que tu ne pourras plus brouter du minou petite lesbienne !"

Il continue à crier des insultes pendant qu'il se fait emmener plus loin par son ami. Mon collègue m'aide à me relever, il nous a laissé sa carte de visite pour les frais médicaux et un quelconque dédommagement, à condition de ne pas faire intervenir la justice. Je prend la carte en tenant ma joue douloureuse. Les deux femmes me remercient en me donnant un pourboire.

"- Je ne fais que mon travail, nos clients ont le droit de consommer en toute tranquillité."

Elles me sourient. Le patron ne tarde pas à être au courant et me donne la journée pour me reposer. Merci mon Dieu, je ne me suis pas fait frapper pour rien. J'avais besoin de cette journée. 

The 13th StreetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant