πρόλογος

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Gaïana,

Parfois, la vie se montrait injuste envers ceux qui ne le méritaient pas. Des humains souffraient à cause de d'autre humains. Ce matin, une amie de maman pleurait parce que son fils venait de mourir dans un règlement de compte. C'était la chose la plus triste, horrible qu'une mère pouvait vivre. Et, j'avais une pensée pour la mienne. Se relèverait-elle après la perte de son fils ? Je me détestais pour avoir songée, ne serait-ce qu'une fraction de seconde à cette situation. Mais Ambrosios était comme lui, il était en bas des immeubles, faisait ses affaires et rentrait tard le soir. Alors certes, il ramassait un sacré paquet d'argent, mais il se mettait en danger. Je savais pourquoi il agissait de la sorte, et je savais qu'il ne le faisait certainement pas par plaisir. C'était un moyen de gagner de l'argent facilement. Il le fallait bien, parce que dans ce monde, tout était question de pognon. Sans fric, il était impossible de vivre. On survivait. Et mon frère, faisait en sorte qu'on ne ressente pas cette chose si oppressante. Maman travaillait, mais ça ne suffisait jamais, les factures s'accumulaient, et puis les activités, c'était si compliqué. Heureusement, nous sommes en France, il y a des administrations pour obtenir des aides, mais malheureusement, ça ne suffisait pas. Mais, nous étions reconnaissants.

Ambrosios était rentré dans la pièce, et avait baissé les yeux devant Madalena, l'amie de maman. Il n'avait prononcé aucun mot et s'était réfugié dans sa chambre. Il n'avait même pas osé regarder notre mère dans les yeux. Je quittais la pièce et entrais dans la chambre de mon frère.

- Comment tu te sens ? demandais-je doucement.
- Bien et toi ?

Je haussais les épaules.

- Tu le connaissais ?
- Un peu.
- Moi non. Mais ça me brise le cœur. Tu crois que ceux qui lui ont fait ça s'en veulent ?

Il haussait les épaules à son tour. J'ignorais s'il ne répondait pas à ma question parce qu'il ne connaissait pas la réponse ou parce que ça me ferait du mal. Je le regardais un court instant et quittais sa chambre.

Je retournais dans la cuisine où Madalena pleurait toujours. Maman la regardait, avec cet air triste sur le visage, elle essayait de la réconforter, mais elle était inconsolable et nous ne pouvions pas la blâmer pour cela.

Je décidais d'aller dans ma chambre, je m'allongeais sur mon lit et soupirais. Quelle journée affreuse, pensais-je.

Le lendemain, la vie avait déjà repris son cours ou presque. Pour certaines personnes, c'était plus dur que pour d'autre. L'état de Madalena ne s'était pas amélioré, elle pleurait toujours son fils, ce qui était normal.

Il était presque huit heures, je marchais rapidement pour rejoindre le lycée. J'allais être en retard, et je voulais absolument réduire le nombre de minutes. Heureusement pour moi, je n'étais pas la seule de ma classe à l'être, puisque Waël l'était aussi.

- Quelle surprise, Gaïana est en retard, disait-il en ricanant.
- Quoi, ça t'étonnes ?
- C'est quoi ? La deuxième fois en un mois ?
- Oui. 
- Fais gaffe, faut pas que ça d'vienne une habitude.

Je ricanais. Nous passions à côté de deux garçons. Je ne les connaissais que de vue, mais l'un d'eux nous avait fixer. Quand je relevais la tête vers Waël, ce dernier ne semblait pas avoir vu, alors je pensais que c'était moi qui avait mal vu.

Si seulement j'avais su que les choses tourneraient dans ce sens, je me serai méfiée davantage.

Relation interdite | RKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant