κεφάλαιο έντεκα

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Gaïana,

Je me préparais afin de rejoindre Ryad. Je lui envoyais un message pour savoir où il préférait qu'on se rejoigne, mais je n'obtenais aucune réponse. Je ne m'inquiétais pas, il n'avait peut-être pas son téléphone à proximité de lui dans l'immédiat. Je m'asseyais sur mon lit et à ma plus grande surprise Ambrosios entrait dans ma chambre.

- Ça va ? me demandait-il.
- Oui et toi ?

Il haussait les épaules.

- Est-ce que les gens disent vrai ?
- Que disent les gens ?
- Que tu fréquentes Ryad.
- Eh bien, nous sommes amis, oui.
- Merde Gaïa, soufflait-il, tu sais qui il est au moins ?
- C'est quoi le problème ?
- Il est comme moi, comme eux. T'as jamais été dans ces délires, t'es trop innocente.
- Ce n'est pas parce que je suis amis avec Ryad que je vais finir en bas des immeubles.
- Je sais. Mais même, c'est pas un type que tu devrais fréquenter. Tu sais où il est là ?
- Non, on devait se voir justement, j'attends.
- Tu l'verras pas. Il est en garde à vue. C'est exactement pour cette raison que je refuses que tu le vois, que tu le fréquentes ou même que tu lui parles. Tu vas sombrer avec lui et c'est ça que j'veux éviter. T'es ma p'tite sœur et même si j'suis loin d'être présent pour toi, j'te l'dis, fréquenter Ryad est la plus grosse connerie que tu ait pu faire.
- Comment ça en garde à vue ?
- Uzmir m'l'a dit.
- Peu importe ce qu'il fait, je m'entends bien avec lui. Il est gentil, je ne vois pas pourquoi je devrais arrêter de lui parler.
- Tu vas finir comme lui.
- Tu t'entends parler ? Tu es exactement comme lui. Depuis que je suis petite, je fais tout pour ne pas te ressembler, pour ne pas finir comme toi. Ce n'est pas en fréquentant Ryad que ça va arriver.
- J'fais ça uniquement pour que tu puisses bouffer à ta faim, crois pas que ça m'éclate de passer mon temps dehors, de rentrer à pas d'heure et de me dire qu'à tout moment j'peux finir en taule, Ambrosios commençait à perdre patience, mes mots l'avaient touché plus que je ne le voulais, ou pire, j'pourrais finir comme Sahale.
- Ce n'était pas un reproche. Je sais que si tu pouvais, tu ferais autre chose.
- Ouais, peu importe.

Il soufflait et je soupirais. Ryad était en garde à vue. Qu'avait-il fait pour aller là-bas ? Je me doutais que c'était lié à ses affaires, mais je ne voyais pas à quel moment il avait pu se faire prendre.

- Il... Il a fait quoi ?
- Ryad ?
- Oui.
- J'sais pas et j'men tapes. Tout ce que j'veux c'est que t'arrêtes de lui parler. C'est pas un mec bien et même si vous êtes seulement amis, j'refuses que tu l'fréquentes. Est-ce que tu m'as compris ?
- Je ne le ferais pas parce que tu me le demandes, disais-je en me levant, me positionnant devant lui, j'apprécie Ryad et ce n'est pas parce que toi tu ne l'aimes pas que je ne vais plus lui parler. Je n'aimes pas tes amis, et ce n'est pas pour autant que je te dis d'arrêter de les voir. Et pourtant, on sait tout les deux que si tu te retrouves dans ces affaires, c'est à cause d'Uzmir et des autres. Remets-toi en question avant de me dire quoi faire, de me dire qui je dois fréquenter ou non.
- J'suis ton grand-frère, mon rôle c'est de te protéger.
- Oui, mais je me suis débrouillée sans toi depuis tout ce temps, je peux continuer.
- Mais qu'est-ce qu'il t'arrives ? Putain on dirait que tu me détestes ou un truc du genre.
- Tu n'es jamais là. Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas parlé et le premier sujet que tu abordes c'est Ryad. Je ne détestes pas, mais si c'est pour me dire comment vivre, je préfères que tu ne me parles pas.

Je quittais ma chambre, Ambrosios me suivait.

- Tu ne peux pas réagir comme ça Gaïana, je fais ça pour ton bien, tu le sais autant que moi.
- J'arrête de parler à Ryad si tu arrêtes de fréquenter Uzmir et les autres.
- Tu sais très bien que ce n'est pas possible.

Mon téléphone sonnait au même moment. Waël m'appelait, je répondais immédiatement.

- Oui ?
- Je te déranges ?
- Non, qu'est-ce qu'il y a ?
- Y a moyen que tu viennes chez moi ?
- Maintenant ?
- Oui.
- J'arrives.

Je raccrochais. Je mettais mon manteau sous le regard de mon frère.

- Tu vas où ?
- Chez Waël.
- Ok. Tu rentres quand ?
- Je ne sais pas.
- J'ai besoin d'une heure.
- Mais c'est quoi ton problème ? Tu ne t'es jamais autant intéressé à ma vie !
- Je veux juste savoir à l'heure où tu vas rentrer, c'est tout.
- Je ne sais pas, dix-huit heures peut-être. Je t'envois un message quand je pars de chez lui sinon.
- Ok, ça me va.

Je quittais l'appartement et rejoignais mon ami. J'entrais dans son immeuble, sonnait à sa porte, il venait m'ouvrir, nous nous faisions la bise et il me laissais entrer.

- Ça avait l'air urgent quand tu m'as appelé.
- J'vais chez ma grand-mère la semaine prochaine, donc j'dois faire mes devoirs, mais j'y arrives pas. Et comme tu es la fille la plus intelligente que je connaisse, j'me suis dis que tu pourrais m'aider.
- Oui, pas de soucis.

Il me souriait et nous allions dans sa chambre. Je prenais place sur son lit, assise en tailleur tandis qu'il était assis à son bureau. Nous travaillions durant plusieurs heures ensemble, nous faisions quelques pauses pour discuter de choses et d'autres. A dix-huit heures, je me préparais à partir étant donné que nous avions finis.

- Je vais rentrer, disais-je.
- Merci pour ton aide Gaïana.
- C'est normal. Et puis, c'était cool.
- Ouais.

Je lui faisais la bise et quittais son immeuble. Je ne savais pas quand la garde à vue de Ryad avait débuté, j'espérais qu'il allait bientôt être relâché.

Je passais la porte de mon immeuble, rentrais chez moi, Ambrosios n'était pas à la maison, et je riais jaune. Lui qui semblait si inquiet était finalement retourné à ses occupations. Je lui envoyais tout de même pour lui dire que je venais de rentrer, au cas où ça l'intéresserais.

Je passais finalement la soirée seule, sans nouvelle de Ryad. 

Relation interdite | RKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant