κεφάλαιο δέκα

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Gaïana,

La conversation que j'avais eu avec Ryad m'avais apaisée. Je me posais nettement moins de questions qu'avant. Je n'étais pas choquée, ni énervée. J'avais grandi dans ce milieu, je comprenais son comportement. Je n'étais pas comme lui, comme eux mais je pouvais concevoir qu'ils agissent de la sorte.

Je rentrais des cours accompagnés de Waël. Nous étions vendredi soir, c'était les vacances. Je saluais mon ami et entrais dans mon immeuble, le sourire aux lèvres. Ryad était adossé au mur à côté de ma porte d'entrée.

- Salut, qu'est-ce que tu fais là ?
- J'me suis dit qu'on pouvait passer du temps ensemble.
- Génial.
- Qu'est-ce qu'il te rends si heureuse ? Les vacances ?
- Oui.

Il ricanait à l'entente de ma réponse. Il me suivait à travers l'appartement. Nous allions dans ma chambre. Je posais mes affaires dans un coin de la pièce.

- On reste ici ? proposais-je.

Il hochait la tête, ôtait son manteau et ses chaussures. Il venait s'allonger sur le dos près de moi, je me mettais sur le côté. Il me parlait, je le regardais et l'écoutais tandis que ses yeux fixaient le mur. Il ricanait et se retournais vers moi, le sourire aux lèvres. Le voir heureux me comblais.

- Tu m'écoutes ?
- Oui.
- On dirait pas.
- Si, si. Continues.

Il esquissait un sourire et je l'écoutais me parler. Je pouvais le faire durant des heures. Ce qu'il racontait n'était pas particulièrement passionnant, ni d'une importance extrême, mais j'aimais quand il le faisait.

- Gaïa, tu m'écoutes pas.
- Mais si, j'insistais.
- Alors qu'est-ce que je te disais ?
- Euh... Je...

Il claquait l'arrière de ma tête sans me faire mal, je lui rendais la pareille, et nous commencions à nous battre gentiment. Je riais aux éclats, la porte claquait. Nous arrêtions immédiatement.

- Reste ici, ne fais pas de bruit, chuchotais-je.

Je quittais ma chambre.

- Salut maman.

Elle venait m'embrasser la joue.

- Je vais chez Madalena ce soir. Demain je vais au SPA avec elle et des copines.
- D'accord.
- Je vais me préparer, faire mon sac et je files. Tu veux de l'argent pour te prendre un truc ?
- Non merci ça va.
- Je t'en laisses quand même, au cas où.

Je ricanais et la remerciais. Je rejoignais Ryad qui était toujours installé dans mon lit, il tenait son téléphone dans sa main et pianotais dessus. Je fermais la porte et m'allongeais sur lui.

- Tu passes la soirée avec moi ?
- J'sais pas, disait-il avec un sourire en coin.

J'entendais la porte de la chambre de ma mère se fermait, je me relevais rapidement et allais dans le salon.

- A dimanche ma puce.
- Oui, bon week-end.
- Toi aussi. Essaye de passer du temps avec ton frère.
- Je le ferais.

Elle quittait l'appartement et je rejoignais Ryad.

- On est tous les deux, disais-je.

Je m'allongeais de nouveau près de lui, sur le côté, alors qu'il était toujours sur le dos. Sa main gauche se posait sur ma cuisse.

- Tu veux manger quoi ?

Nous nous décidions ensemble, nous décidions de prendre des pizzas. J'appelais pour réserver notre nourriture. Pour faire passer le temps, nous reprenions notre série. La main de Ryad glissait sur ma cuisse, cela ne me dérangeais pas, je le laissais faire, il traçait, à l'aide de son pouce, des petits cercles, ce qui avait le don de m'apaiser. Notre épisode se terminait, je regardais l'heure.

- On va pouvoir aller chercher nos pizzas.

Je me levais et sentais le regard de Ryad sur moi. Je n'y prêtais pas attention, je mettais mon manteau, mes chaussures, le brun faisait de même et nous quittions l'appartement. Nous marchions jusqu'à la pizzeria tout en discutant et riant. Nous récupérions notre commande, payions et rentrions chez moi. Nous allions de nouveau nous installer dans mon lit, devant notre série.

- J'avais pas vu mais tu fais des planning de tes journées ?
- Oui. J'aime bien planifier à l'avance c'est surtout au niveau de mes devoirs. C'est mon frère qui m'a appris à faire ça. Il est super organisé, lui aussi il fait des planning, enfin je ne sais pas s'il en fait encore mais en tout cas, il en faisait.

Je lançais notre épisode, nous nous concentrions sur notre série. Puis, après avoir fini notre repas, nous débarrassions notre « table » et allions nous laver les mains.

- On fait une pause ?
- Ouais.

Je lui proposais quelque chose à boire ce qu'il acceptait. Nous nous asseyions tous les deux autour de la table à manger. Son téléphone sonnait.

- J'peux aller répondre dans ta chambre ?
- Oui vas-y.

Il me remerciait. Je supposais qu'il ne répondait pas devant moi parce que c'était une fille qui l'appelait, après tout nous n'étions pas ensemble, il avait bien le droit, ou peut-être que c'était son « travail ».

Il revenait cinq minutes plus tard, mettait son téléphone dans sa poche, Ryad reprenait sa place, face à moi. Son téléphone émettait un bruit et il soufflait.

- Si tu veux partir, tu peux...
- J'ai pas envie. C'est juste un problème avec les gars, rien de grave.
- D'accord.

Je n'avais pas envie d'en savoir plus parce que ça ne me regardais pas et parce que c'était pas quelque chose dont j'avais envie qu'il me parle, en tout cas si ça concernait son « travail ».

Il pianotait sur son téléphone, laissant un ange passer durant quelques minutes.

- Excuse, disait-il.
- T'inquiètes pas.

Je me levais, je me resservais un verre d'eau, Ryad n'avait pas encore finit son verre. Ce dernier rangeait son téléphone.

- On va dans ma chambre ? demandais-je.

Il acceptait et nous allions dans mon lit. Il me blottissait contre lui. Je pensais qu'il avait besoin d'un contact humain. Je caressais doucement sa joue, il fermait les yeux à mon contact, posait son menton sur mon crâne. Nous restions dans cette position durant un long moment. Je n'avais pas envie qu'il s'en aille, je voulais rester dans ses bras jusqu'à la fin tellement je m'y sentais bien. Mais malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, et il se décalait de moi.

- J'vais rentrer, disait-il.
- Déjà ?
- Ouais, j'suis crevé. Et puis, il faut que je rentres avant ton frère.
- Tu peux rester dormir ?
- C'est gentil Gaïa, mais j'préfères pas. Par contre, on peut se voir demain si tu veux.
- D'accord.

Il mettait son manteau et quand il finissait de mettre ses chaussures je me levais afin de le raccompagner. Devant la porte, il me regardait, je faisais de même.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je.
- J'ai pas les clés pour ouvrir la porte.

Je sentais mes joues chauffer. Le temps d'un instant, je croyais qu'il allait m'embrasser, je me sentais stupide. J'ouvrais le tiroir du meuble, prenais mes clés et ouvrais la porte.

- A demain, je claquais un bisou sur sa joue.

Il embrassait mon front, me prenais dans ses bras et quittait l'appartement. 

Relation interdite | RKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant