κεφάλαιο πέντε

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Gaïana,

Je sortais de mon immeuble afin de rejoindre Ryad. Ce dernier était déjà hors de la cité. J'ignorais pourquoi, mais il refusait qu'on nous voit ensemble en pleine journée. Je commençais à me dire qu'il avait honte de moi, ou peut-être qu'il avait une petite-amie. Je ne comprenais pas réellement ce qu'il se passait dans sa tête, mais nous étions amis, alors j'osais espérer qu'il m'expliquerait rapidement.

Je m'avançais vers lui, les mains dans les poches, les températures étaient basses.

- Salut, souriais-je.

Il me faisait la bise et nous commencions à marcher tout en discutant.

- Nous sommes amis, pas vrai ? demandais-je.
- Bah oui, pourquoi ?
- C'est juste que y a que la nuit qu'on se voit à la cité. Tu vois ce que je veux dire ?
- C'est qu'ici les gens parlent vite, les nouvelles circulent rapidement et les rumeurs se créer vite.
- Je sais. Je voulais juste savoir si tu voulais pas qu'on nous voit ensemble parce que tu as une copine ou quelque chose comme ça.
- Non, rien de tout ça.
- D'accord, je lui souriais.

Nous rentrions dans un café. Nous nous installions à une table, avant de m'asseoir, je retirais mon manteau.

- Comment tu m'as dit qu'il s'appelait ton frère déjà ? demandait-il doucement.
- Ambrosios, pourquoi ?
- Et il fait quoi dans la vie ?
- Je ne sais pas trop, pourquoi tu t'intéresses à lui tout d'un coup ?
- Pour rien.
- T'es sûr ?
- Bah ouais.

Je le trouvais étrange. Il semblait s'intéresser à mon frère et je ne savais pas pourquoi. Il buvait une gorgée de sa boisson avant de me sourire. Nous reprenions une conversation basique, basée ni sur nos vies, ni sur nos familles.

J'éclatais de rire à l'entente de l'anecdote que me racontais Ryad. Son sourire s'agrandissait en me voyant réagir ainsi.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- T'es super jolie en fait.
- Q-quoi ? T'es sérieux ? je sentais mes joues chauffer.
- Pourquoi tu m'crois pas ? Pourtant, j'suis sérieux.
- Merci, souriais-je.

Je buvais une gorgée de ma boisson essayant de cacher ma timidité, ma gêne. Son téléphone vibrait, il fronçait les sourcils et soufflait.

- J'vais payer et on y va ?
- Attends, j'ai un peu de monnaie.
- Non c'est bon, t'inquiète.

C'était à mon tour de froncer les sourcils. Il se levait et se rendait à la caisse pendant que j'enfilais mon manteau. Nous sortions du café.

- Je dois aller faire un truc. On peut manger ensemble ce soir si tu veux ?
- D'accord, oui.
- Je t'envoie un message.
- Ça marche.

Il claquait un bisou sur ma joue et s'en allait rapidement. Je me retrouvais sur le trottoir à sourire telle une idiote. Après quelques instants seule, je rentrais à la maison. Je décidais de m'avancer sur mes devoirs afin d'être tranquille pour le reste du week-end et pouvoir profiter pleinement de Ryad si le temps lui permettait.

Il était presque dix-neuf heures. Maman n'était pas encore rentrer, Ambrosios était encore dehors. J'attendais que Ryad m'envoie un message pour que nous aillions dîner, je supposais qu'il était encore un peu tôt pour lui.

A vingt-et-une-heures je recevais un message du brun qui me demandait si j'avais manger étant donné qu'il était tard, je répondais par la négative et il m'invitait à descendre afin de le rejoindre.

Alors que je mettais mon manteau, ma mère rentrait au même moment, épuisée de sa journée.

- Tu sors ?
- Je vais manger avec un ami.
- Il est tard Gaïana, je préférais que tu restes ici.
- Maman, je ferai attention, vraiment.
- Je ne veux pas prendre le risque qu'il t'arrive la même chose qu'à Sahale.

Alors tu devrais songer à enfermer ton fils, pensais-je.

- Je ne traîne pas avec des délinquants, je ne suis même pas une délinquante. Dans une heure je suis rentrée, je te le promets. Deux heures grand max.
- Fais ce que tu veux. Sois prudente.
- Promis.

Je claquais un baiser sur sa joue et quittais l'appartement. Ryad m'attendait en bas de mon immeuble, adossé contre ce dernier.

- Désolée, j'ai mis du temps.
- Tranquille.

Nous nous rendions au restaurant kebab le plus proche. Nous disions notre commande et discutions en attendant. Une fois que nous la recevons, nous le payions et allions nous installer à une table dans un coin tranquille.

- Ça va ? Tu as l'air préoccuper.
- Ouais. Dis, Uzmir c'est un pote à ton frère je crois, tu le connais ?
- Non. Je ne connais pas les amis de mon frère, ils me disent à peine bonjour quand ils viennent à la maison.
- Ils viennent souvent ?
- Ça fait un moment qu'ils ne sont pas venus. Pourquoi ?
- Pour rien t'inquiète.

Je hochais la tête. Je le trouvais de plus en plus bizarre, mais je me taisais.

- J'suis chiant à te parler de ton frère, désolé.
- C'est bon t'en fais pas. Mais pourquoi tu me demandes tout ça ?
- J'sais c'qu'il fait, et ça m'étonne. Tu es tellement différente.
- Ouais... Je ne préfère pas en parler. J'ai du mal à cautionner son comportement.
- Je comprends.

Je lui souriais et nous dînions.

Deux heures après, il me raccompagnait à mon immeuble.

- C'était très agréable, souriais-je.

Ryad souriait à son tour.

- Ouais, j'trouve aussi. Dimanche, je fais rien normalement. On se voit si ça te dis ?
- D'accord.
- On fait comme ça alors. Bonne nuit Gaïana.
- Bonne nuit Ryad.

Je claquais un bisou sur sa joue et je rentrais à la maison. Maman devait certainement dormir car elle n'était pas dans la cuisine ni dans le salon. J'allais prendre une douche rapide avant de me mettre sous les draps. 

Relation interdite | RKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant