κεφάλαιο δεκαέξι

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Gaïana,

Je ne me posais pas de question sur ma relation avec Ryad. Il était évident qu'il y avait une véritable évolution. J'espérais tout de même avoir une conversation avec lui.

Je le rejoignais, comme d'habitude, hors de la cité. J'étais assise sur un banc, heureusement le printemps s'était installé depuis quelques temps déjà. Ne voyant personne au rendez-vous, j'étais étonnée. Je n'étais pas en avance, j'étais même en retard, mais pas de suffisamment longtemps pour que l'attente se fasse trop longue. Je décidais d'attendre, peut-être était-il lui aussi en retard, peut-être qu'il était en chemin et qu'il n'allait pas tarder ou peut-être que ses affaires l'avait contraint de rester plus longtemps.

Une demi-heure était passée. Je n'avais pas de nouvelle de Ryad, alors inquiète, je lui avais envoyé un message et appeler, mais ce dernier ne répondait pas. S'il n'avait pas voulu venir, il m'aurait prévenu, aurait certainement prétexté que son travail le retenait. Mais j'étais désormais sans nouvelle de lui depuis presque deux heures. J'espérais qu'il ne s'était pas encore fait embarquer par la police ou qu'il ait eu quelque chose de beaucoup plus grave.

Je décidais de le rappeler mais en vain. Je soufflais d'inquiétude et décidais tout de même de l'attendre encore un peu.

Mais après une heure et demie d'attente, je décidais de rentrer. Peut-être que j'allais le croiser sur le chemin. Je me levais, soupirais, rangeais mon téléphone dans ma veste en jean.

- Désolé Gaïa, Ryad venait d'arriver en courant, j'ai eu une galère avec les gars.
- J'étais inquiète, tu aurais pu répondre.
- J'sais, désolé.

Il déposait un baiser chaste sur mes lèvres.

- Tu attends depuis quand ?
- Une heure et demie.
- Désolé.
- C'est bon, c'est pénible mais tu es là maintenant.

Il me prenait dans ses bras.

- On profite du beau temps ?
- Carrément.

Je lui souriais. Je m'accrochais à son bras et nous marchions en échangeant quelques banalités.

- On ne se verra pas demain c'est l'anniversaire de mon petit frère.
- Pas de soucis, c'est normal.

Les oiseaux chantaient, des enfants jouaient un peu plus loin, le bruit des vélos qui roulaient sur les petits gravillons rendait le printemps plus présent, et notre balade encore plus agréable.

- Peut-être que pour vendredi soir, on pourrait se faire un ciné ?
- Oui, mais il faudra penser un moment à finir notre série, disais-je en souriant.
- Ouais, pas faux.

Je lui souriais. Nous reprenions notre rythme de marche. Nous passions devant un café et nous nous installions à une terrasse. Un serveur venait rapidement prendre notre commande et ce dernier revenait avec nos boissons, Ryad réglait l'addition.

- Merci, souriais-je.
- C'est pour m'faire pardonner.

Je ricanais.

- Tu veux qu'on mange ensemble ce soir ? proposait-il.
- Avec plaisir.

Il me souriais. Il semblait heureux et ça m'apaisais. Nous buvions notre verre en discutant, et quittions la terrasse du café afin de marcher. Nous n'avions pas de but précis de destination mais nous marchions sans se poser de question. Nous étions ensemble, c'était tout ce qui comptait.

- Tu veux qu'on aille chez moi ? je proposais.
- Pour ?
- Regarder notre série par exemple.
- Ouais.

Nous prenions la direction de chez moi. Nous allions dans ma chambre. Je sentais les yeux de Ryad sur moi, et quand je me retournais, ce dernier ne décrochait pas son regard.

- Tu es super jolie. Cette robe te vas vraiment bien.
- Merci.

Je déposais un baiser sur les lèvres qu'il approfondissait. Mon cœur commençait de nouveau à s'emballer, je n'arrivais plus à penser correctement, mon âme se gonflait de bonheur, d'amour, tout comme mon organe musculaire. Les choses ne s'amélioraient pas quand les mains de Ryad commençait à caresser ma nuque, ou à descendre doucement le long de mon dos. Il restait respectueux, correct envers moi.

Nous nous séparions, à bout de souffle. Nous nous détachions. Je prenais mon ordinateur et nous nous installions sur mon lit. Je lançais notre série, mais aucun de nous deux semblait être captivé par l'épisode qui défilait devant nos yeux. Nous avions tout les deux besoins de contacts physiques. Notre relation avait réellement évoluée. C'était exactement ce dont nous avions besoin tout les deux. Quand nous étions amis, nous avions des contacts physiques mais le fait que nous étions amis nous empêchés d'aller plus loin. Je n'étais pas en train de dire que j'allais couchée avec Ryad, ou avoir des contacts physiques plus approfondis. Seulement, les choses étaient différentes et le fait que nous soyons actuellement en couple pouvait justifier nos contacts.

Il me serrait dans ses bras, nous nous embrassions à plusieurs reprises tout en essayant de suivre les épisodes.

A dix-neuf heures, nous partions en direction d'un restaurant, nous commandions et allions nous installés à une table une fois celle-ci reçue.

- Oh Ryad, t'es bien accompagné à c'que j'vois.

Un garçon s'approchait de mon petit-ami et lui tapait dans la main.

- Salut la miss.
- Salut, disais-je.
- C'est ta copine ?

Je ne sais pas qui était ce garçon, ce qu'il voulait, mais il était envahissant, et il l'était davantage quand il prenait une chaise pour s'asseoir avec nous.

- Ouais. Tu veux quoi Onofre ?
- Rien, j'suis là, t'es là, c'est tout. Je dérange ?
- Non.

Je jetais un œil à Ryad, il n'avait pas l'air ravi de la présence de son ami. Je supposais qu'il n'avait pas osé être honnête avec lui pour lui dire de partir.

- Alors quoi de neuf, les affaires ça roule ? demandait Onofre.

Ryad soufflait. Parler du « travail » devant moi devait certainement l'agacer.

- Pour qui tu te renseignes ?
- C'est juste que par rapport au plan de l'autre jour tu sais, je veux juste savoir, vérifier mes sources et voir si Uzmir est assez con pour parler de ça ou si c'était fait exprès.
- Oh, ça, c'est bon. C'est régler.

Pourquoi parlait-il d'Uzmir ? Et quel plan ? Je savais que je ne devais pas m'en mêler, que ça ne me concernais pas et que ça allait certainement m'attirer des ennuis mais j'avais vraiment envie de savoir.

- J'ai entendu des trucs. J'peux t'en parler maintenant ?
- C'est lié ?
- Ouais.

Ryad me regardait.

- J'te laisse trente secondes, je reviens.

Je hochais la tête. Je n'avais pas le choix de toute façon. Ryad était de retour seul un instant plus tard, il remettait la chaise là où elle était avant et reprenait place face à moi.

- Désolé.
- Ce n'est pas grave.

Ça ne l'était pas mais j'étais quand même agacée. Ryad était préoccupé par ses affaires et maintenant, même pendant nos rendez-vous, son « travail » venait s'immiscer.

- Ça va ?
- Oui, disais-je, et toi ?
- Ouais.

Je sentais qu'il était préoccupé, qu'il n'était pas serein et je me sentais triste car il ne pouvait pas me parler.

Nous finissions de manger tranquillement, en discutant.

- J'peux pas rester avec toi ce soir, disait-il, j'te vois lundi.
- D'accord.

Il tenait quand même à me raccompagner jusqu'à chez moi, ce que j'acceptais. Une fois devant ma porte, Ryad posait ses lèvres sur les miennes, m'offrant plusieurs chaste baisers avant de s'en aller. 

Relation interdite | RKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant