الفصل التاسع

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Ryad,

Je passais beaucoup plus de temps avec Gaïana ces derniers temps. J'aimais bien être avec elle. Une journée avec elle signifiait fou rire et bonheur. Je ne pensais pas aux problèmes que pouvait m'apporter mon « travail ». Ambrosios n'était toujours pas passé à l'acte, ce qui me stressais. J'appréhendais énormément et je redoutais le jour où Gaïana comprenait l'histoire.

Je finissais de me parfumer et quittais l'appartement. Je rejoignais mon amie chez elle ce soir. Il n'y avait personne et nous devions finir notre série.

Je sonnais à sa porte et elle m'ouvrait avec le sourire au lèvre, comme toujours. Je la prenais dans mes bras, elle m'apportait du bien-être rien qu'en me serrant contre elle. C'était stupide et je me sentais faible. Les gars se moqueraient sûrement de moi, je l'avoue.

Je retirais mes chaussures une fois que nous étions dans sa chambre. Je m'installais dans son lit pendant qu'elle allumait son ordinateur. Je l'écoutais me parler de sa journée, et bien que ce n'était pas passionnant, j'étais attentif à ce qu'elle me disait.

- Je suis un peu triste, avouait-elle, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas passer de temps avec Ambrosios. Je suis sûre que même si on le faisait, on aurait rien à se dire. Ou peut-être qu'on parlerait des différentes catégories de beuh et des effets.

Je ricanais à l'entente de sa dernière phrase et un sourire triste naissait sur ses lèvres.

- Ton frère est occupé, mais j'suis sûr qu'il voudrait passer du temps avec toi.
- Parfois, c'est horrible ce que je vais te dire, mais j'ai l'impression qu'il va finir comme Sahale ou que c'est mon frère qui est mort.

Je ne savais pas quoi lui dire. Ça me brisais le cœur qu'elle pensait de cette façon. Je faisais la même chose qu'Ambrosios, mais à la différence c'est que je pouvais passer du temps avec ma famille. Le plus étrange, c'est que je passais beaucoup plus de temps avec sa sœur que lui ne le faisait.

- Enfin bref, c'est pas intéressant, on s'en fiche.
- Gaïa, si tu m'en parles c'est que ça compte un minimum pour toi, et c'est normal que tu ressentes ça.
- Je ne veux pas t'embêter avec mes problèmes alors que...
- J'suis là pour ça.

Elle me regardait venir se blottir contre moi.

- Merci.

Elle prenait son ordinateur et lançais notre série. Ma main glissait le long de son dos, et je ressentais ses frissons. Son t-shirt se relevait et j'en profitais pour y passer ma main. Je voulais simplement sentir sa peau contre la mienne. Je n'attendais rien de plus de sa part. Gaïana saisissait ma main libre et elle entrelaçait nos doigts, elle se collait davantage à moi. Notre épisode se terminait, le suivant commençait mais je ne semblais plus aussi attentif, surtout quand mon téléphone sonnait, je soupirais et enlevais ma main de la sienne pour regarder qui m'appelait. Je répondais immédiatement.

- Ouais ? je sentais qu'il y avait quelque chose, Achraf m'appelait rarement pour rien.

- RK, on a un petit problème.
- Quoi ?
- Mec, faut vraiment que tu viennes.
- Maintenant ?
- Ouais. C'est... Ambrosios.
- J'arrive.

Je raccrochais. Gaïana s'était redressée et me regardais inquiète. Je mettais mes chaussures et ma veste.

- Rien de grave t'inquiètes. Mais j'dois y aller.
- On se revoit quand ?
- J'sais pas. J't'appelles.
- Attends.
- J'ai vraiment pas le temps Gaïa, désolé.

Je claquais un baise sur son front. Elle prenait ma main, m'attirais contre elle et embrassais ma joue. Je lui souriais et quittais rapidement son immeuble.

J'appelais Ibram's et Doulraa qui me rejoignais immédiatement. Achraf était capable de m'appeler pour me tendre un piège, je préférais assurer mes arrières.

Nous entrions dans son bâtiment, je toquais à sa porte. La porte s'ouvrait et il me laissait entrer. Il s'asseyait sur son canapé.

- Il s'passe quoi ?

Personne ne sortait de nulle part, Achraf allait l'air vraiment très mal.

- Ambrosios est venu, enfin j'crois qu'c'est lui.
- Et ?
- Il a prit pas mal de truc. Mais tout n'était pas chez moi alors il nous reste encore mais...
- Pourquoi tu avais tout ça chez toi ? Putain, tu savais que...
- Ne jettes pas la faute sur moi, je t'attendais figures-toi ! Tu d'vais v'nir t'as oublié ?

Je passais une main sur mon visage, réalisant que j'étais avec Gaïana au moment où c'était produit l'évènement.

- J'sais pas où tu étais, ni c'que tu foutais, mais si tu étais venu comme c'qui était prévu, on aurait jamais eu cette merde, ok ? J'sais qu'l'histoire avec Ambrosios te prends la tête, mais t'es pas l'seul.
- Eh, si j'suis pas v'nu c'est pour une raison.
- Ouais, mais préviens quand c'est comme ça. Parce que maintenant on fait quoi ?

Nous discutions affaire durant une dizaine de minutes et je quittais l'appartement. Ibram's et Doulraa m'attendait et je commençais à leur raconter l'histoire.

- J'vais la voir, j'suis sûr qu'elle était au courant d'un truc.
- Mais Ryad...

Un peu trop aveuglé par ma haine, et me rappelant du lien fraternel qui unissait ces deux-là, je me dirigeais vers chez elle. J'étais beaucoup trop énervé pour avoir une discussion calme mais il fallait que je sache. Si elle était au courant et qu'elle ne m'en avait pas parlé, ça n'allait pas arrangeait la situation.

Je sonnais à sa porte, elle venait m'ouvrir et elle écarquillait les yeux en me voyant.

- Ryad, tu as oublié quelque chose ?

J'entrais, sans même demander la permission et s'il y avait du monde chez elle.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandait-elle.
- Est-ce que tu l'savais ?
- De quoi tu parles ?
- De c'qu'ton frère avait prévu de faire ?
- Je comprends rien. Tu peux te calmer deux minutes et m'expliquer ?

Et je réalisais. J'étais à deux doigts de me disputer avec Gaïana alors qu'elle ne savait pas que j'étais comme son frère.

- Ryad ?

Et soudainement, c'était elle qui semblait réaliser.

- Tu es comme lui. Tu veux que personne nous voit ensemble, on se voit que la nuit ou en dehors de la cité quand on peut se voir en journée, tu ne cesses de me parler de mon frère, de ce qu'il fait.
- Gaïa...
- Je t'ai posé la question l'autre soir et tu m'as dit que non, que tu n'étais pas comme lui, alors que si. Je ne t'aurais pas jugé ! Je ne comprends pas que tu ne m'en ai pas parlé.
- Parce que je suis pas comme lui.
- Alors c'est quoi la différence ?
- Moi j'suis avec toi. J'veille sur toi. Lui, il t'parles même pas, tu ne le vois jamais.
- Je...
- Mais, dis-moi si tu étais au courant, si tu l'as entendu parler d'Achraf ou de c'qu'il voulait faire. Ou si tu sais quoi que ce soit.
- Pourquoi je te le dirais ?
- Ton frère vient de faire un truc grave.
- Quoi ?
- Je n'veux pas t'en parler, j'veux que tu restes en dehors de ces histoires.
- Non, je ne sais pas ce qu'il a fait, je ne l'ai jamais entendu parler de ce Achraf ou autre.
- Ok.

Je soufflais. Il fallait que je reprenne ce qui m'appartenais mais je ne savais pas comment procéder.

- Tu rentres chez toi ? Ou tu restes ici ?
- T'es seule ?
- Oui et heureusement d'ailleurs. Bon, t'enlèves ton manteau ?

J'esquissais un sourire. Je me déchaussais, déshabillais et nous allions dans sa chambre. Elle venait se blottir contre moi. Je prenais mon téléphone et envoyait un message rapide à Doulraa pour le prévenir que je restais chez Gaïa et qu'on se voyait demain pour parler de ce qu'il s'était passer chez Achraf.

Ma main passait dans les cheveux de ma jolie brune et elle fermait les yeux en souriant. C'était ainsi que notre soirée se terminait. 

Relation interdite | RKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant