الفصل السادس

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Ryad,

Je rejoignais Ibram's chez lui, Doulraa était avec moi. Je sonnais à sa porte, il venait m'ouvrir, je tapais dans son poing avec le mien. Nous échangions quelques banalités et j'allais m'installer sur son canapé. Il ramenait de quoi boire et trois verres.

- Alors avec la fille ?
- J'crois vraiment que ça sert à rien.
- Pourquoi ?
- Elle sait ce que son frère fait, mais ils vont jamais chez elle pratiquement. Elle ne connaît aucun de ses potes parce qu'ils ne la calculent pas.
- Et ? Elle peut entendre son frère dire des trucs à ton sujet.

Je restais mitigé. Je pensais que Gaïana était quelqu'un de loyale.

- Même, elle serait pas du genre à balancer. Elle veut pas parler de ce genre de truc. J'ai essayé de lui poser des questions sur son frère, rien à faire, elle ne se mêle pas de ses affaires.
- Tu dois persévérer.
- Mais on doit trouver autre chose. Parce que d'ici là, on aura le temps de se faire avoir.
- Ouais, il faut réfléchir à ça, mais pour le moment, il faut se concentrer sur elle.

J'étais d'accord pour continuer. De toute façon, il le fallait tant que nous n'avions pas d'autre plan. Gaïana était le meilleur plan.

- Bon, on doit y aller.

Je finissais mon verre rapidement, nous nous levions et nous nous dirigions chez Achraf.

- Ambrosios est venu te voir ?
- Non, pourquoi ?
- J'entends des trucs.
- Comme quoi ?
- Il va vraiment faire un truc. J'sais pas quoi, mais j'ai entendu ça. Les rumeurs, tu sais ce que c'est.

Je soupirais. Il fallait vraiment que Gaïana en sache plus sur les affaires de son frère et qu'elle se décide à m'en parler.

- On verra bien, disais-je.

Je ne préférais pas en dire plus. Doulraa me regardait. Nous décidions de quitter le logement après avoir pris ce qu'il nous fallait et retournions en bas des bâtiments.

- Eh, Ryad.

Je me retournais, un garçon s'approchait, on le connaissait bien, c'était un peu une commère.

- J'ai entendu dire qu'Ambrosios prépare un truc.
- Qu'est-ce que tu sais ?
- Toi, Achraf, tes potes, il faut surveiller vos arrières. Uzmir va peut-être tenter de voler votre truc.

Je fronçais les sourcils, je ne comprenais pas ce qu'il racontait.

- Ecoute mec, il a une dent contre toi. Il sait qu'en ce moment les affaires ça roule pour toi alors que pour lui c'est pas trop ça. Tu piges ? disait-il discrètement.
- Ouais. Et ? Putain, soit clair.
- Faut pas que tu gardes la came et le fric chez toi, ou peu importe où tu le fous. Ils vont aller chez Achraf, et tu sais qu'il peut être une véritable balance. Ne te promène pas avec les trucs sur toi.
- Mais tu m'apprends rien là.
- Dans les jours à venir, tu vas devoir faire attention à tes affaires. Ambrosios se laisse pas faire. Et il va actionner son plan d'ici demain. Ça c'est une rumeur, j'sais pas réellement quand est-ce qu'il compte agir. Mais on sait tous qu'il ne sait pas choisir les bons moments. Enfin bref, tout ça pour dire que faut que tu fasses gaffe. Salut les mecs.

Onofre partait. Les gars me regardaient étrangement.

- Il en sait plus que Gaïana. C'est peut-être avec lui que tu devrais sortir.
- Très drôle.

Je prenais une bouffée de nicotine. Cette histoire commençait vraiment à m'énerver. Ambrosios était doué pour faire des mauvais coups, l'avantage avec lui, c'est qu'il mettait au courant des mauvaises personnes. Onofre savait se renseigner, mais il ne savait pas toujours tout, et quand. C'était pourquoi Gaïana restait le meilleur plan. Il se fiait au rumeur, à ce que Uzmir laissait entendre, alors que sa sœur, elle, pourrait savoir ce qui allait se passer en temps et en heure. Elle pourrait être précise.

Je soufflais et passais une main sur mon visage.

- On fait quoi Ryad ?
- J'réfléchis.

Mon téléphone vibrait, je regardais le message qui venait d'apparaître.

« Salut Ryad, ça va ? Est-ce que ça te dis qu'on se voit ? »

Je soupirais. Gaïana était vraiment gentille, et on riait bien ensemble. Mais j'avais l'histoire de son frère en tête. Je lui répondais positivement, et lui demandais quand est-ce qu'elle voulait qu'on se voit, quelques secondes plus tard j'avais une réponse.

- J'peux vous laisser gérer ? demandais-je.
- Tu vas où ?
- Les affaires.

Je quittais le bâtiment et la cité. Gaïana arrivait, les mains dans les poches de son long manteau noir. Elle était très jolie, comme toujours.

- J'espère que je ne te dérangeais pas, disait-elle.
- Loin de là.
- Je me suis dis que ce serait sympa de se voir.
- Ouais, t'as bien fait. Ça fait un petit moment qu'on ne s'est pas vu.
- Depuis dimanche.
- Ouais. Alors, quoi de neuf ?

Nous échangions nos quelques nouvelles, rien d'important.

- Les amis de mon frère sont venus à la maison l'autre soir, commençait-elle, c'était idiot mais je pensais qu'elle allait me parler de ce que préparait son frère, Uzmir m'a enfin dit bonjour, c'est bien la première fois. Il avait toujours son regard noir, mais il m'a enfin salué.
- C'est déjà une bonne chose.
- Oui, il fait un effort.

J'étais vraiment déçu, car pour être complètement honnête, je me fichais pas mal de ce que Uzmir pouvait lui faire, tout ce qui m'intéressait c'était de connaître la date et l'heure de ce que comptait faire Ambrosios. Je commençais à trouver ce plan encore plus idiot. Même si elle était au courant de quoi que ce soit, elle ne me dirait certainement rien puisqu'elle ne prendrait pas le risque de se disputer, ou pire de perdre son frère. N'est-ce pas ?

- Est-ce que ça va ? demandait-elle.
- Ouais, pourquoi ?
- Tu n'as pas l'air en forme.
- Oh si, je pensais à un truc, rien d'important.
- D'accord.

Nous changions de conversation. C'était idiot, mais j'oubliais durant cet instant qu'elle n'était pas réellement une amie, Gaïana était juste un pion dans la partie à laquelle nous jouions. Et ça risquait de faire mal, très mal.

Relation interdite | RKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant