Chambre 213

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PDV de Federico:

Voilà des heures que j'errais dans les rues de la capitale espagnole. Je ne savais plus quoi faire. Je me triturais le cerveau depuis depuis quelques temps, en quête d'une solution miracle pour régler mes problèmes de couple. Elle me détestait. Lorsque nous avions discuté, elle avait le choix de ne jamais affronter mon regard comme si je ne méritais plus son attention. Je l'avais blessée. J'en étais parfaitement conscient mais j'avais à coeur de me racheter pour toute la peine que je lui avais causée. Il fallait qu'elle me laisse venir à elle. Plus que tout, je souhaitais qu'elle se souvienne de notre amour. Elle était mon étoile binaire, nous étions liés l'un à l'autre et je devais lui rappeler l'intensité de mes sentiments pour elle. Oui, je devais lui prouver combien je tenais à elle. Je pris donc le chemin de notre hôtel en réfléchissant à mon projet. J'allais reconquérir ma belle blonde quoiqu'il m'en couterait. Un début d'idée germait dans mon esprit tandis que je rendais dans ma chambre. Alors que je fouillais dans mes affaires, Leon entra dans la suite que nous partagions:

-  Ah! Te voilà enfin, tout le monde n'a pas arrêté de demander après toi aujourd'hui. 

-  J'avais besoin d'être un peu seul pour réfléchir, lui répondis-je d'un ton las, fatigué de toujours justifier le moindre de mes faits et gestes.

-  J'en connais un qui a passé une mauvaise journée, me taquina mon ami, tandis que je retournais ma valise tous les sens devant ses yeux ébahis. Tu comptes m'expliquer pourquoi tu redécores la chambre avec tes caleçons et tes chaussettes ou tu me laisses deviner.

-  Dis moi, il y avait du clown au diner pour que tu sois si drôle ce soir? Lui assénai-je en imitant son rictus arrogant.

-  Tu parles du diner auquel tu n'as pas voulu te pointer. J'ai dit que tu dormais à cause du décalage horaire. Ne me remercie pas de t'avoir encore couvert alors que je ne sais même pas ce que tu as fait de ta journée.

-  J'ai préféré te laisser manger avec ton amoureuse et ton beau-père. Ne me remercie pas d'être un si bon copain, je le fais de bon coeur, répliquai-je en lui faisant mon plus beau sourire.

-  Plus sérieusement Federico, tu veux qu'on en parle?

J'avais parfaitement compris le sous-entendu de mon meilleur ami. Je ne me sentais pas capable d'expliquer à Leon ma conversation désastreuse avec Ludmila. Lui rapporter notre discussion la rendrait d'autant plus réelle. Elle s'ancrerait dans la réalité et je ne voulais pas affronter un monde dans lequel je ne tournais pas autour de mon étoile binaire. Sans un mot, je repris mon investigation. Je détaillai d'un oeil d'expert mes affaires, examinant toutes mes poches et mes doublures. Pourtant, je ne parvenais pas à remettre la main sur cette fichue photo. J'allais devenir dingue si je ne la retrouvais pas, ce cliché était ma seule chance. Alors que je m'affairais autour d'une montagne de vêtements, je sentis Leon s'agenouiller à mes cotés.

-  C'était si terrible que ça? Me demanda-t-il une fois installé à ma hauteur.

-  Je ne vois pas de quoi tu parles.

-  Ok, je vois. Elle t'a méchamment ignoré et tu n'as pas réussi à gérer son rejet.

-  Elle ne m'a pas regardé une seule fois dans les yeux, Leon. Elle a refusé que je m'approche d'elle. Elle s'est montrée très calme, trop calme en fait. J'aurais préféré découvrir une Ludmila folle de rage, qui me hurle combien je l'ai déçue en ne prenant pas son partie pour la énième fois depuis qu'on se connait. J'aurais pu gérer mais elle a préféré se murer dans une indifférence qui ne lui ressemble pas. Ludmila est une personne expressive, pourtant je ne l'ai pas reconnue aujourd'hui. Elle aurait dû être en colère.

-  Qu'est ce qu'il s'est passé?

-  Elle s'est résignée, comme si toute cette histoire n'était qu'une mauvaise passe de plus à ajouter à son palmarès. Une casserole de plus à trainer, un boulet plus lourd à accrocher à son pied. Elle m'a dit qu'elle me pardonnait alors qu'elle n'en passait pas un mot, juste pour je parte le plus vite possible. Elle m'a expliqué qu'elle avait refait sa vie à Madrid et m'a suggéré de tourner la page moi aussi.

-  Et donc, tu évacues ta frustration en foutant le souk là au milieu. Si tu veux mon avis, il y a des manières plus intelligentes que celle-là, ironisa Leon, espérant sans doute m'aider à relativiser.

-  Honnêtement quelqu'un te trouve marrant? A dire vrai, je cherche une photo de nous. Il y a quelques mois, je suis déjà venu la rejoindre à Madrid. Je ne sais pas si tu te souviens, on s'était disputé à cause d'une de mes collaborations quand j'étais encore chez Youmix. Ces abrutis voulaient faire croire qu'il se passait quelque chose entre moi et l'artiste italienne avec qui je sortais un single. Bref, à l'issu de ce voyage, notre couple était plus fort que jamais et je veux croire que cette ville est notre capitale de l'amour à nous.

-  Quel romantique! Tu serais presque trop fleur bleue pour notre supernova nationale. Non mais plus sérieusement Fede, elle a été blessée. Tu ne peux pas exiger d'elle qu'elle fasse table rase du passé parce que toi, tu as décidé de le faire. Laisse lui du temps, elle t'aime. Elle est même folle amoureuse de toi, elle pourrait décrocher la Lune pour toi. Elle est juste blessée et elle a perdu ses repères. Elle a besoin de te redécouvrir, de réapprendre à te faire confiance. Ne la brusque pas en lui déballant tous tes remords à la figure. Sois plus subtil, utilise un langage qu'elle maîtrise.

Intrigué, je haussais un sourcil, qu'entendait-il par là?

-  Il me semble que tu peaufines depuis un bon moment une chanson. Je n'ai pas besoin d'être un génie pour savoir qui t'a tant inspiré pour produire une si belle musique, déclara l'argentin. 

A ce moment précis, une lumière éclaira ma lanterne. Cette fois-ci, j'avais un plan solide et précis pour reconquérir ma belle.

-  Au contraire, je crois que tu es un génie mon vieux. Je viens d'avoir l'idée du siècle pour que Ludmila me revienne. Il faut que je passe deux ou trois coups de fils. Tu peux me prêter ton portable, le mien est déchargé. Je dois joindre Maxi de toute urgence.

-  Maxi? Me demanda mon ami, stupéfait. Ecoute, je pense que tu ne vas avoir besoin de lui téléphoner. Il est ici, chambre 213 très précisément.

-  Pardon?

-  Tu le saurais si tu avais daigné assister au repas. Angie et Grégorio ont pris la décision de nous rejoindre ici plus tôt que prévu. En fait, ils n'arrivent pas à monter un spectacle décent sans notre contribution à tous. Comme notre voyage se prolonge, ils ont préféré venir sur place pour que nous soyons tous au même endroit et à peu près disponible pour monter la représentation pour Séville. Voilà, tu sais tout donc Maxi, Camila, Broduey, Andrès, Francesca, Gery et nos professeurs ont atterri en fin de matinée.

Sans attendre, la fin de ses explications, je précipitai dans le couloir. Je le remercierais pour son aide précieuse plus tard. J'atteignis la cage d'escalier en un temps record, il devait certainement avoisiner le record établi par Bolt sur cent mètres. Je dévalai les marches quatre à quatre puis je longeai de nouveau un corridor avant d'arriver à destination. Chambre 213. Nous allions avoir du travail, la nuit promettait d'être longue.  

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1247 mots

Me revoilà pour le chapitre 25 de cette fiction. J'espère qu'il vous plaira. Je voulais mettre en lumière l'amitié entre Fede et Leon que je trouve vraiment cool. Elle a été exploitée dans la saison 3 mais elle méritait peut-être un peu plus de visibilité car les deux personnages dégagent une belle harmonie. Je m'excuse par avance s'il y a plus de fautes d'orthographe que d'habitude. Je n'ai pas eu le temps de le relire suffisamment. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. 

Lettres d'une supernovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant