La soirée de la réconciliation?

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PDV de Ludmila:

Bien installée dans un fauteuil de velours rouge, j'attendais patiemment le début du premier acte. Je me tournai vers Linda, qui semblait être en grande discussion avec son charmant voisin de siège. De l'autre coté, mes amies semblaient soucieuses. Elles ne cessaient de regarder leur montre et de s'agiter dans tous les sens.

-  Les filles, vous êtes certaines que tout va bien, leur demandai-je en observant leur comportement plus qu'étrange.

-  Oui, oui tout va bien, me répondit précipitamment ma meilleure amie.

-  Non en fait ça ne va pas, surenchérit Violetta dans le même temps.

Je fronçai les sourcils pour manifester mon incompréhension. Je ne parvenais pas à déchiffrer leur attitude. Mes amies étaient pourtant aussi heureuses et euphoriques que moi à l'idée d'assister à une magnifique représentation dans un endroit aussi merveilleux.

-  En fait ça ne va pas, reprit Violetta en lançant une oeillade à notre amie brune. Nata et moi avons besoin d'aller aux toilettes mais on n'ose plus se lever à cause du monde. Plus les minutes passent et plus la situation devient gênante. Je te promets, c'est vraiment intenable!

Je me retins d'éclater de rire. Toute cette agitation pour une simple envie pressante! Franchement, elles abusaient.

-  Les filles, allez aux toilettes. Vous ne profiterez pas du moment si vous tentez de retenir une vessie qui menace d'exploser. Par contre, dépêchez vous, le premier acte ne va pas tarder à commencer.

Comme un seul homme, les filles acquiesèrent et se levèrent avant de déguerpir à la vitesse de la lumière. Elles n'avaient pas menti, elles avaient vraiment besoin de passer au petit coin. Lentement je me réinstallai dans mon siège et fermai les yeux. Je savourai le moment présent. Tous mes sens s'éveillèrent. Les chuchotements des spectateurs impatients, l'odeur du parfum de Linda, la chaleur et la douceur du velours contre ma peau, tout était parfait. Je souhaitais imprimer tous ces détails dans ma mémoire. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas pris une soirée pour moi alors j'en savourerais chaque seconde.

-  Mesdames et messieurs, avant d'accueillir notre honorable orchestre ainsi que son chef, je vous prie de réserver un accueil chaleureux à une troupe qui nous vient tout droit d'Argentine; j'ai nommé le Studio On Beat.

Je basculai en avant et ouvris brusquement les paupières. Pardon? Devant mes yeux ébahis, mes anciens camarades et mes professeurs se matérialisèrent. La fine équipe au complet, même Violetta et Nata étaient montées sur scène. Je devais être en plein rêve, ou plutôt, au beau milieu d'un cauchemar. Ou alors perdue dans un désert complètement déshydratée, observant des mirages se mouvoir devant mes yeux. Une tonne de questions se bousculèrent dans ma tête. Le présentateur remit le micro à Pablo et lui fit une accolade amicale.

-  Merci à toi Joan de nous recevoir de ce magnifique lieu. Tout d'abord, je tiens à rendre hommage à un homme qui a beaucoup compté pour moi et qui a contribué au développement de la culture ici et à Buenos Aires. Antonio Fernández a été une figure paternelle et un mentor pour énormément d'artistes, dont mes élèves et mes collègues derrière moi. Il était originaire de Madrid et adorait sa patrie. Le Teatro Real était, sans conteste, l'un de ses lieux favoris. Je pense parler au nom de tous mes amis, quand je dis, que nous sommes fiers de pouvoir monter sur cette scène et marcher sus ses pas.

Une salve d'applaudissements se fit entendre dans la salle. Visiblement les mots du directeur avaient su toucher le coeur de ces spectateurs d'un soir.

-  Merci, votre accueil nous touche énormément. Je vais à présent passer le micro à l'un de mes élèves. En effet, il souhaiterait dire quelques mots avant que le premier acte ne commence.

Lettres d'une supernovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant