- Nata, s'il te plait, fais le pour moi.
Ludmila se tenait face à moi et me suppliait depuis cinq bonnes minutes. D'ordinaire, je l'aidais à chaque fois qu'elle en avait besoin. Pourtant, cette fois était différente. Sa demande s'avérait impossible à contenter. C'était tout bonnement au dessus de mes forces. Son ton suppliant et ses yeux larmoyants n'y changeraient rien. Bien que je n'aie jamais vu ma meilleure amie dans cet état, je ne pouvais pas me résoudre à lui accorder cette faveur.
- Tu te rends compte de ce que tu me demandes Ludmila. Tu sais que je t'aime vraiment beaucoup, mais cette fois c'est non! Enfin, cette histoire ne peut pas se terminer comme ça!
Doucement, mon amie prit mes mains dans les siennes. Mon regard rencontra le sien. Ses yeux brillants ne laissaient aucun doute sur la tristesse qui l'habitait ces derniers temps.
- Nata, je vais partir. Je te remercie de croire en mon innocence. Tu es la seule à penser que je n'ai pas poussé Violetta. Je sais combien il est difficile de me faire confiance pourtant toi tu l'as fait. Alors merci!
Je l'arrêtai d'un simple geste de la main. Bien sûr que je croyais en elle. Par le passé, Ludmila avait causé beaucoup de maux autour d'elle. Mais ces derniers temps, elle n'avait cessé de s'améliorer. Pour commencer, elle avait présenté des excuses à ma petite soeur. Elle avait ensuite décidé de rendre service à la famille de Maxi en proposant d'aider son petit frère pour qu'il puisse réussir ses examens terminaux de mathématiques et de physique. Elle avait aussi demander pardon à Diego pour lui avoir dissimuler si longtemps la vérité sur son père. Elle avait même donné des conseils à Violetta pour améliorer ses relations avec Leon. Forcée de constater que ma supernova s'efforçait de devenir une meilleure personne, j'avais décidé de la soutenir face à tous nos amis. En effet, Violetta prétendait que Ludmila l'avait poussé dans des escaliers. Bien sûr, j'étais intimement convaincue qu'elle ne proférerait jamais une telle accusation pour faire du tord à sa demi-soeur. Il ne faisait aucun doute que quelqu'un de mal intentionné s'en était pris à elle, mais il ne s'agissait pas de Ludmila. Malgré tout, personne autour de nous ne semblait faire preuve de bon sens. Tout le monde s'évertuait à penser que ma meilleure amie était la coupable. Ils lui avaient alors tourné le dos sans prendre en compte la possibilité que se ne soit qu'un regrettable mal-entendu. A croire que la présomption d'innocence n'existait pas dans notre pays. Mais moi, je le savais, Ludmila était incapable d'avoir commis une telle horreur. Il ne me restait plus qu'à le prouver. Malheureusement, le temps ne jouait pas en ma faveur et Ludmila s'était résignée à subir l'atroce punition que lui infligeait sa mère. Voilà, maintenant des jours qu'elle n'avait pas mis les pieds au Studio. Inquiète, je m'étais alors décidé à joindre Olga pour savoir ce qui se tramait. La vieille dame désespérée par la situation m'avait répondu tristement que Priscila voulait envoyer sa fille poursuivre ses études en Suisse. Cette idée me révulsait. Ma meilleure amie ne méritait pas de recevoir une sanction aussi injuste. Je voulais que nous nous battions ensemble pour faire éclater la vérité au grand jour. Je m'étais donc rendue à la propriété des Castillo pour la convaincre de mener à mes cotés, cette bataille pour que justice soit rendue.
- Ecoute Nata, je voudrais que toi aussi, tu passes à autre chose. Sois heureuse avec l'hippopotame rappeur. Pardon, quel est son nom déjà? Maxi, excuse moi certaines habitudes ont la vie dure.
Son petit rire quasi forcé m'indiquait qu'elle essayait de faire de l'humour pour dédramatiser la situation. Mais les larmes qui maculaient ses joues exprimaient toute la peine qu'elle ressentait. Elle se sentait seule et abandonnée et cet exil forcé n'arrangerait certainement pas les choses.
- Je ne fais pas de soucis pour toi, tu as trouvé l'amour, tu as une belle carrière de compositrice devant toi et des amis qui t'adorent. Alors s'il te plait, au nom de notre amitié, je te demande de ne pas tout gâcher. Ne te rend pas malade avec cette histoire. De toute façon, il me reste moins d'un an avant de terminer mon secondaire. Après, je deviendrai la supernova que j'ai toujours rêvé d'être et j'offrirai le plus beau et le plus lumineux spectacle de tout l'univers.
- Ludmila, tu pourrais peut être faire changer d'avis ta mère, essayai-je une nouvelle fois.
- C'est inutile, tu connais mon caractère entêté. Et multiplie le par un million et tu comprendras vite que ma mère ne reviendra jamais sur sa décision.
- Très bien. Ecoute Ludmila, je sais que tu m'as demandé de ne pas t'en parler. Mais tu me le dirais si tu savais quelque chose à propos de l'accident de Violetta. Je ne sais pas, quand tu as fait demi-tour après ta dispute avec elle, tu n'as rien vu de suspect?
- Non!
Mon amie secoua énergiquement la tête de gauche à droite pour donner plus d'impact à sa négation. Elle continua:
- Non je ne sais rien. Ecoute Nata, je ne veux pas te chasser de chez moi mais ma mère va bientôt rentrer, s'exclama-t-elle nerveusement. Pour notre tranquillité d'esprit à toutes les deux, il serait préférable qu'elle ne te trouve pas ici.
- Bien sûr! Je te fais un dernier câlin et je m'en vais.
Je la pris dans mes bras et la serrai fort contre mon coeur. Personne ne soupçonnait à quel point cette fille était incroyable. Elle était ma meilleure amie, celle avec qui je voulais partager toutes mes réussites et celle à qui je confiais toutes mes peines. Elle allait tant me manquer. Mêmes ses caprices et ses exigences farfelues de diva allaient me manquer. Un sourire s'installa sur mes lèvres à cette pensée. Je desserrai mon étreinte et Ludmila en profita pour se tourner vers sa coiffeuse. Elle ouvrit le premier tiroir et y prit son contenu. Elle reprit alors la parole en me tendant une pile d'enveloppe:
- J'ai un dernier service à te demander. J'aimerais que tu remettes ces lettres aux personnes à qui elles sont destinées. Si elles te paraissent lourdes, c'est parce que j'ai glissé une clé USB à l'intérieur de chaque enveloppe.
- Bien sûr, lui répondis en lui prenant ses courriers des mains, je le ferai tu peux compter sur moi.
- Merci Nata, merci pour tout ce que tu as fait pour moi durant toutes ces années. Avant que j'oublis pourrais-tu les donner quand je serais partie?
- Sans problème ma Ludmila.
Quelques jours plus tard, dans la grande salle du Studio:
- Je sais que vous vous demandez tous pourquoi je vous ai demandé de venir plus tôt ce matin, déclarai-je devant tous mes amis. C'est très simple je dois vous remettre à tous quelque chose.
Je descendis de la scène et leur donnai à chacun la lettre qui leur était destinée. Une fois la distribution terminée, une dernière enveloppe me resta dans les mains. L'écriture soignée de ma meilleure amie indiquait que celle-ci m'était personnellement adressée.
- Je peux savoir ce que s'est, demanda Camila dubitative.
- C'est très simple, énonçai-je simplement, notre amie Ludmila enfin la mienne au vue de votre comportement, a écrit pour chacun d'entre nous un courrier. Je ne sais pas ce qu'elle vous y raconte, elle m'a juste prié de vous les transmettre.
----------------------------------------------------------------------
1241 mots
Voilà pour ce chapitre, il s'agira d'une petite nouvelle portant sur Ludmila. J'ai toujours adoré le personnage et une idée d'histoire m'est venue en regardant le fameux épisode où Violetta l'accuse de l'avoir poussé dans l'escalier. J'espère qu'elle vous plaira. La majorité de cette fiction sera écrite sous forme de lettre. Je vous laisse donc deviner sur qui portera la première. N'hésitez pas à voter ou à me laisser un commentaire si mon travail vous plait.
VOUS LISEZ
Lettres d'une supernova
RomanceAlors que sa mère la contraint à terminer ses études en Suisse, Ludmila se résigne car tout le monde la croit coupable de l'accident de Violetta. Avant de partir, elle rédige une lettre pour chacun de ses anciens amis. Disclaimer: Cette fiction in...