PDV de Ludmila:
Note à moi-même, courir en talons de douze centimètres dans un aéroport est à proscrire. De même, demander son chemin à l'accueil en tenue de soirée, à bannir de ses habitudes au plus vite. J'avais certainement l'air d'une folle furieuse en cet instant mais je m'en fichais. Même mes cheveux décoiffés et les traces noires sous mes yeux me paraissaient supportables si je parvenais à rattraper Federico. Malheureusement je n'allais pas assez vite. Sans attendre, je retirai mes escarpins, me retrouvant ainsi pieds nus pour continuer ce parcours interminable dans l'immense aéroport de la capitale. Je me répétais en boucle ces informations. Terminal 5, porte D. Je n'étais pas certaine de le trouver mais je voulais y croire. Comme lui, qui avait si longtemps eut foi en nous. J'enchainai les pas à toute vitesse, sans réellement faire attention au reste du monde. Il ne me restait que très peu de temps avant que son avion ne décolle. Ma course me conduisit jusqu'au fameux terminal. Je vérifiai l'heure sur la grande horloge. Plus que dix minutes. Il avait certainement déjà embarqué. Je tentai tant bien que mal de faire fonctionner mes jambes et mon cerveau simultanément. Sans succès. Où pouvait bien se trouver cette foutue porte D? D'ailleurs, pourquoi n'y avait-il pas un comptoir pour que je puisse demander à quelqu'un de m'indiquer la direction à suivre?
- Dernier rappel, les passagers du vol 6889 à destination de Rome, sont priés de se présenter à la porte D dans les plus brefs délais.
Mon anxiété monta d'un cran. Ciel, laissez moi au moins reprendre ma respiration. Alors que je repris, une nouvelle fois, ma course à travers les longs couloirs du bâtiment, mon regard atterrit sur une dame en uniforme, au pas rapide. Valise en main, elle faisait claquée ses hauts talons, se dépêchant elle aussi. Par intuition, je la hélai:
- Madame, s'il vous plait, arrêtez vous.
Intriguée, elle tourna son regard vers moi. Bien, elle s'était arrêtée.
- Jeune fille, je n'ai pas le temps. Mon avion doit décoller d'un instant à l'autre. Et sans moi, mon co-pilote ne pourra pas le faire.
- Bonjour Madame, commençai-je en tentant de reprendre mon souffle. Je suis sincèrement désolée de vous importuner. Je cherche désespérément la porte D. Il me semble que l'avion en partance pour Rome y décolle dans quelques instants.
- C'est mon avion, ma grande. Si je peux me permettre, votre tenue ne va pas être très confortable pour voyager même si c'est un petit trajet, souffla-t-elle en me reluquant de la tête aux pieds.
- Je ne voyage pas en fait. C'est une longue histoire , mais je dois absolument empêcher une personne de prendre ce vol.
- Oh cette tête, je la connais, me répondit-elle en pointant mon visage du bout de son doigt. C'est votre amoureux que vous venez chercher.
- Exactement, m'exclamai-je en apercevant une lueur d'espoir. Si vous pouviez simplement me donner la liste des passagers pour que je puisse vérifier s'il est bien dans cet avion, se serait...
- Parfaitement impossible, me coupa-t-elle. La liste des passagers est confidentiel. Le secret professionnel, vous comprenez.
- Oui je vois. Ecoutez, je ne sais pas quoi vous dire pour vous convaincre, mais il faut que je le retrouve. Serait-il possible de jeter un oeil dans l'appareil ou alors de diffuser une annonce pour le prévenir que je suis là. Je suis sûr que s'il entendait ce que j'ai à lui dire, il changerait d'avis.
Elle hésita quelques instants. De précieuses secondes qui me parurent être une éternité. Finalement, elle trancha:
- Très bien, vous m'avez convaincue. Par contre vous ne mettrez pas un pied dans mon avion. Nous allons nous brancher à la radio de l'appareil depuis la tour de contrôle. Suivez moi jeune fille. Même si votre histoire m'émeut un peu, il est hors de question que je mette en retard mes autres passagers.
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Lettres d'une supernova
RomanceAlors que sa mère la contraint à terminer ses études en Suisse, Ludmila se résigne car tout le monde la croit coupable de l'accident de Violetta. Avant de partir, elle rédige une lettre pour chacun de ses anciens amis. Disclaimer: Cette fiction in...