Nous nous retrouvâmes tout les trois dans le bureau. Je me mis directement à regarder les feuilles de papiers qui recouvraient les murs. Je ne savais pas quoi dire et il me semblait que c'était le meilleur moyen de cacher ma gène.
- Tu t'intéresses à ce que faisais la NASA ? me demanda mon père.
Je tournais mon visage vers lui. Il était assis sur le bord du bureau. Ma mère se tenait à ses côtés, sur une chaise de plastique branlante. Ils semblaient vouloir une conversation informelle, détendue. S'il avait voulu agir comme les patrons de la communauté, ils se seraient installés de l'autre côté. J'appréiciais la démarche.
Je haussais les épaules, tentant de ne pas paraitre trop interessée.
- Juste un peu curieuse.
Je me mordillais la lèvre inférieure. Est-ce que j'oserais ? Après tout ce n'était qu'une question, non ?!
- Vous savez pourquoi la lune est comme ça ? Ce qui la fait exploser.
Ils eurent un sourire. Visiblement, ma curiosité les touchait. Ou il voulait juste partager.
- On en est pas sûrs, répondit Lara. On commence juste à sortir des dossiers qui ont été classés secret défense.
- Vous devez bien avoir une théorie ?
- Il semblerait que la NASA est envoyé un appareil de mesure défectueux dessus qui aurait alors exploser.
Je fronçais les sourcils.
- Comment un appareil pourrait créer autant de dégat ? Que ça fasse un cratère, je pourrais le comprendre. Mais la lune a... explosé.
- On continue de chercher. On a pas toutes les réponses, expliqua Marcus.
- Mais tu pourras venir chercher avec moi dans les archives, si tu le souhaites.
- Avec plaisir, ma...man.
Nous nous regardâmes tout les trois, l'air chargé d'émotions. Lara franchissa les mètres qui nous séparaient. Je me retrouvais dans ses bras. Je n'hésitais que deux secondes avant de passer mes bras au tour de sa taille. Mon nez trouva son chemin vers ses cheveux et je respirais son odeur. L'odeur de ma maman.Elle s'écarta de moi avec douceur. Elle glissa une de mes mèches de cheveux dérrière mon oreille. Dans son regard, j'y lis une émotion qui en réveille beaucoup d'autres en moi. Je me souviens de tout ses moments, où petite fille, je revais de mes parents. Je les imaginais aventuriers, affrontant mille et un dangers. En définitive, je n'étais pas si loin de la vérité. Si je parvenais à penser plus loin que ma colère, je pouvais alors être fière d'être leur enfant. Ils avaient accomplis tant de choses ici. Pourtant, c'était toujours si difficile. Ce mot, maman, m'avait paru si peu naturel.
- Prends ton temps, ma chérie, dit-elle comme si elle lisait mes pensées. On sait que ce n'est pas facile pour toi. Tu as vécu des choses durs. Et on a conscience que c'est en partie de notre faute.
Mon père s'approcha à son tour, sa main se posant délicatement sur mon épaule.
- On ne cessera jamais de faire notre possible pour se faire pardonner, murmura-t-il près de mon oreille.
Je leur adressais un sourire timide à tout les deux.
- A vrai dire, on s'inquiétait pour toi pour autre chose, reprit Lara en continuant à passer ses doigts dans mes cheveux.
Ils échangèrent un regard, chargé d'inquiétude. Je commençais à comprendre leurs discussions silencieuses. Cela signifiait-il que nous étions en train de devenir une famille ? Peut-être. Qu'est ce que j'y connais en famille ? Marcus plongea ses prunelles dans les miennes.
- On connait le commandant. On sait qu'il peut se montrer... persuasif.
J'eus un rire dur.
- C'est un psychopathe tu veux dire.
Sa machoire se contracta.
- Costa est...
- Tiens, je connais enfin son nom. Il a refuser de me le dire.
Je sentis la main de ma mère se figer dans mon dos. Je tournais la tête vers elle. Elle semblait terrifier. Elle avait peur pour moi.
- Qu'est ce qu'il t'as fait.
Je déglutis.
- Rien. Il m'a juste... fait la peur de ma vie.
Ils continuaient à me fixer, tentant d'y déceler la vérité je présume.
- Je vous assure. Il n'a pas eu le temps de me faire quoi que ce soit. Vous avez tout fait exploser avant.
Je leur adressais un large sourire en prononçant cette dernière phrase. Une tension quitta leurs épaules. Avant que je ne puisse prononcer un autre mot, je me retrouvais prise en étau dans leurs bras.Je passais le reste de la matinée avec eux. Ils me montrèrent toutes les installations, m'expliquèrent tout ce qu'ils avaient fait. Cette fois-ci, je les écoutais vraiment et découvrais des gens passionnés et passionants. Il fut très vite l'heure de déjeuner et je n'eus pas le temps d'aller écrire dans le journal. Je voulais dire à C.C. ce que j'avais découvert, même si c'était très peu. Mes parents ne me lâchèrent pas, trop heureux de pouvoir passer du temps avec moi. Je n'eus que deux minutes pour alors, alors qu'ils discutaient avec des types de la sécurité. Elias et Cora venaient juste de me rejoindre. Je m'approchais du jeune homme.
- Tu voudrais aller écrire dans le journal pour moi ?
Il fronça les sourcils un quart d'instant avant d'acquiécer d'un signe de tête. Je lui racontais rapidement le peu que j'avais découvert.
- Essaie de dire à tes parents que je veux savoir aussi. Si je peux t'aider à chercher on ira plus vite.
- Oui ! Moi aussi je veux vous aider, s'exclama mon bouton de rose.
Je passais une main dans ses cheveux.
- Tu dois aller à l'école toi. Mais ne t'en fais pas, on te racontera tout.
J'adressais un signe de tête à Elias et le regardait filer vers ma chambre. Mes parents revinrent vers moi, la mine sévère.
- Tout va bien ? demandais-je.
Mon père soupira.
- Ce n'est sûrement rien, mais les patrouilles rapportent des mouvements étranges d'animaux.
- Je suis désolée, ma chérie, je ne vais pas pouvoir t'accompagner aux archives, reprit ma mère. Je préfèrerais que tu n'y ailles pas seule, c'est le bazar dedans. On remet ça à une autre fois ?
La déception m'envahit. Je voulais des réponses. C.C. les attendait.
- Et si j'y allais avec Elias ? Lui aussi serait curieux de découvrir ce qui s'est passé.
Ils s'échangèrent un regard. L'un de ceux que je ne parvenais pas encore à déchiffrer.
- Pourquoi pas... commença Lara. Mais on voudrait un peu discuter de ta relation avec lui, justement...
Ah, c'était donc ça ce regard. Allais-je avoir droit à ma première conversation génante avec eux ?
- On l'aime beaucoup, hein. On a bien vu qu'il ferait tout pour toi et réciproquement. Vous avez confiance l'un en l'autre et on te sait en sécurité avec lui. On voulait juste savoir si... vous... où vous en étiez tout les deux.
Bon sang, les mots avaient eu du mal à sortir de la bouche de ma mère. Je ne pus me retenir de rire.
- Déstressez. Je suis vierge.
Ils semblèrent génés mais je remarquais aussi la disparition d'une tension dans leurs épaules.
- C'est quoi, vierge ? demanda Cora.
Je retins un rire et levais les yeux vers mes parents. Ils avaient pas eu l'occasion d'avoir ce genre de conversation avec moi. J'allais leur offrir un cadeau.
- Mes parents vont t'expliquer. Après tout, c'est à ça que ça sert un papa et une maman.
Je vis un éclat d'amusement dans le regard de mon père. Lara, elle semblait complètement perdue. Fière de moi, je m'installais à table pour manger. Je vis alors Elias sortir du batiment. Il leva un pouce en ma direction et partit se servir une assiette. Marcus s'installa à mes côtés.
- Bon, si vous n'avez pas...
Je le fixais, attendant qu'il finisse sa phrase.
- Non, je ne peux pas le dire, tu reste mon bébé quand même.
Malgré mon sourire moqueur, une part de moi fut incroyablement touché par ses paroles.
- Bref, vous en êtes où tout les deux. C'est ton petit ami ?
Je grimaçais.
- On doit vraiment avoir cette conversation ? Je te sens pas à l'aise non plus.
Un soupir s'échappa de ses lèvres.
- Je pense que c'est important, oui.
Je pris une inspiration, laissant mon regard dérivé vers Elias. Il discutait avec Carl.
- On a pas vraiment mis de mots sur notre relation, murmurais-je.
Je me tournais vers mon père.
- On s'est embrassé et je sais que je tiens à lui, que je ferais tout pour lui. Mais on en a pas parler. Disons qu'on a d'autres préoccupations plus urgentes en tête.
Il fit un signe de tête, comme s'il comprenait ce que je lui disais.
- Maintenant que vous êtes en sécurité, vous allez pouvoir en parler un peu. Vous n'avez tout ses problèmes à gérer.
S'il savait que nous tentions de sauver la lune. Et le monde. Néanmoins, j'acquiescais.
- Tu as raison. On devrait en parler.
- Profitez-en pendant que vous seriez aux archives.
Il me lança alors des clefs, que j'attrapais au vol.
- C'est les clefs. Surtout ne les perd pas. C'est le seul jeu que j'ai.
J'eus un large sourire et passais mes bras autour de son cou.
- Merci papa !
Cette fois-ci, cela me parut plus facile à prononcer. Je pourrais vraiment avoir une véritable famille avec eux. Et une fois que la lune sera de nouveau complète, se sera encore plus facile.
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Le Journal Intemporel
Science FictionLou-Pepper est une adolescente de 16 ans qui vit dans un monde en ruine. Elle vit dans l'Après. C.C., elle, vit dans un monde en parfait état de marche. Dans l'Avant. Des siècles les séparent et elles n'auraient jamais dû pouvoir se rencontrer. Mais...