Chapitre 24 - Partie 2

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Je reste un moment à regarder ce que je viens d'écrire à C.C.. Je suis dans un tel état d'effervescence que je m'attends presque à voir sa réponse apparaître, me disant ce qu'elle a besoin. Ce que je peux faire pour l'aider dans sa mission.

Mais rien ne vient...

Je me secoue. Ce n'est pas le moment. Nous devons continuer à chercher la moindre information qui pourrait l'aider.
- Continuons à chercher ! Tout ce qu'on pourra trouver sera utile à C. C.. Des codes d'accès, des noms, des plans.
Elias acquiesce mais son regard dérive vers sa montre.
- C'est bientôt l'heure du dîner. On ferait mieux de remonter.
Je me mord la lèvre inférieur. Je ne veux pas abandonner maintenant, si près du but. Elias pose sa main à la base de ma nuque, tentant de me rassurer.
- Ne t'en fais pas, on n'abandonne pas. Des que possible, on reviendra ici.
- Tu as raison, murmuré-je en déposant un léger baiser au bord de ses lèvres.

Quand nous emergeons à l'extérieur, tout le monde s'active pour le dîner. Je souris en voyant Cora et une autre petite fille dresser le couvert. Elles rient et s'echangent des plaisanteries. C'est un tel bonheur de la voir comme ça.

Nous allons la rejoindre et nous installons avec d'autres orphelins. Ils ont tous l'air tellement plus épanouie ici. Je dois le reconnaître, mes parents ont fait un travail formidable ici. J'aurais juste aimé en faire partie plus tôt...

Je relève la tête pour tenter de les trouver. Elias pose sa main sur ma cuisse.
- Je n'ai vu ni Lara, ni Marcus. Tout comme une bonne partie de l'équipe de sécurité.
La peur m'envahit et m'etreint le cœur. Ce n'est pas bon signe du tout. Je me redresse, prête à les chercher quand je les vois finalement arriver. Mais ils sont seuls. Il manque encore plusieurs personnes. Trop pour une simple patrouille.

Ma mère pose une main sur mon épaule, tentant de se montrer rassurante. Elle n'a pas encore compris que ça ne marche pas avec moi. Marcus nous rejoint vite, apportant une assiette pour lui et une pour sa femme.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Demandé-je, incapable de me retenir plus longtemps.
Mon père pousse un soupir.
- Pas tout de suite, marmonne-t-il. Après le repas.
J'ai un hochement de tête mais me mord l'intérieur de la joue pour m'empêcher de les questionner davantage.

Je comprend pourquoi il veut attendre. Il y a trop de mondes autour de nous et certains pourraient paniquer. Mais du coup, pour le moment, c'est moi qui m'inquiète outre mesure.

- Vous avez trouver quelque chose dans la réserve ? Demande Lara.
Elle cherche sans doute à détourner mon esprit, mais je marche quand même.
- Oui ! On sait ce que c'est passer. Elias a fini par mettre la main sur des dossiers censuré.
- Oui mais c'est toi qui a recoupé les informations, ajoute ce dernier.
Ma mère sourit en échangeant un regard avec son mari.
- Qu'est ce que vous avez découvert alors ?
- Ce qui a fait explose la lune, annoncé-je.
C'est plus fort que moi, je ne peux qu'exploser de rire en voyant leur expression. Lara me regarde avec des yeux ecarquillés tandis que Marcus est resté la bouche ouverte sa fourchette à quelques centimètres.

Il est le premier à reprendre ses esprits et pose l'ustensile sur le bord de son assiette.
— Ne te moque pas de nous. Nous cherchons depuis des années.
Je ne peux pas vraiment leur dire que j'avais l'avantage de savoir qu'en 2019 la lune allait encore bien. Eux n'avaient aucune indication.
Je tente de prendre un air détaché.
— La chance du débutant ? Et puis vous, vous courrez partout et devez penser à pleins d'autres choses. Nous on pouvait se concentrer que sur ça...
Ils acquiescent mais ne semble pas vraiment très convaincus.
— Dites-nous ce que vous avez trouver, s'enthousiasme ma mère.
Avec Elias nous commençons notre récit par le dossier censuré. On raconte comment j'ai réussi à retrouver la puce en question. Mes parents semblent fasciner et le repas passe à une vitesse incroyable. Ils nous proposent alors de leur montrer les dossiers en questions.

*

**

Un sentiment de fierté que je ne connaissais s'épanouit en moi quand je leur montre tout ça. Il faut croire que ça fait parti de cette nouvelle relation parents enfant.
— Je suis sûre que demain on arrivera même à trouver où ils rangeaient la puce et tout. Maintenant qu'on a compris le fonctionnement de leurs archives, ça va aller tout seul.
Ils échangent un regard soucieux. Voilà, ils cachent quelque chose.
— Peut-être pas demain mais vous aurez tout le temps de chercher.
L'urgence m'etreint de nouveau. C. C. compte sur nous !
— Qu'est ce qu'il se passe, demande Elias, plus pragmatique que moi sur ce coup là.
Ils soupirent chœur, ça me ferait sourire si la situation n'était pas si triste.
— Des mouvements militaires. Ils nous cherchent. Il faut croire que notre coup d'éclat les a motivé, explique mon père.
— Mais ne vous inquiétez pas, s'exclame Lara en attrapant ma main. On est habitué, on sait quoi faire. On a des cachettes sûrs. On ira tous se cacher quelques jours, le temps qu'ils se lassent et on pourra reprendre notre vie.

La nervosité me gagne. Tout comme Elias qui ne cesse de me jeter un regard.
— Laissez nous continuer à chercher cette nuit, demandé-je une pointe de désespoir transpercent dans ma voix.
— Mais enfin, Lou. Cela des siècles que personnes ne sait, nous ne sommes pas à quelques jours près, tente de m'apaiser mon père.
— Peut-être que nous n'avons que quelques heures, insisté-je.
— Il ne va rien nous arriver, souffle ma mère. Il ne nous trouverons pas, je peux te l'assurer.
Lara comprend que je m'inquiète mais pas la raison de mon trouble.
— Dis leur la vérité, me souffle Elias. Montre leur. Ils te croiront. Comme moi. Ils t'aiment aussi.
Je deglutis. C'était facile de le dire à Elias. Il me connaît par cœur. Eux... Même si j'ai décidé de les pardonner, dans le fond, nous sommes encore des inconnus les uns pour les autres. Me croiront-ils vraiment ?

Dans leurs regards je vois beaucoup d'inquiétude. Pour moi. Mais je le devine aussi, pour nos relations. Ils continuent de se demander s'ils parviendront à entrer dans mon monde. Si je leur laisserais cette possibilité. Je prend une inspiration et je commence à raconter.

Ce n'est pas comme avec Elias, je cherche davantage mes mots, j'hésite. Il a raison, j'ai peur qu'ils ne me croient pas. Qu'ils me prennent pour une folle. Alors il m'aide, me tient la main, complète mes blancs un peu trop nombreux. Je finis par leur montrer le journal. Leur montre les photos, les laisse lire quelques pages. Rien de trop personnel. Je ne sais pas comment ils reagiraient en voyant ce que j'ai pu dire sur eux à C. C..

Ce sont des scientifiques, alors je les vois rassembler les preuves, tenter de les comprendre. Je m'accroche à la main d'Elias comme si j'attendais la sentence, mon jugement.
— C'est dingue cette histoire, murmure ma mère.
Mon estomac se contracte, j'ai l'impression d'être sur le point de rendre mon dîner.
— Pourtant tout est là Lara. Regarde, sans ça, elle ne pouvait pas deviner que ce serait en 2019 qu'aurait lieu cette catastrophe...
— Mais elles sont si jeunes, elles se retrouvent à porter le destin du monde sur leurs épaules.
Une pression se relâche : ils me croient. Je tourne mon visage vers Elias qui me sourit tendrement.
— Mais maintenant vous êtes la pour m'aider, tout comme Elias l'a fait.
Ils se tournent vers moi. Avant que je n'ai pu dire quoique ce soit d'autres, ils sont autour de moi, me serrent contre eux. J'ai lâche la main d'Elias, mais ce n'est pas grave, je ne suis pas seule !
Ils s'écartent lentement de moi et Lara  pose ses mains sur mon visage.
— Okay ! On va le faire tous ensemble. Écris à C. C. dis lui qu'on réunit toutes les informations qu'il lui faut et qu'on se tient près à lui répondre.

J'attrape vite mon crayon.

C. C.,

J'ai tout raconté à mes parents. Ils vont nous aider à chercher toutes les infos qui pourraient être utile. On laisse le journal ouvert pour avoir de tes nouvelles. Répond- nous vite.

Peut-être devrais-tu faire comme moi et en parler à ton père, lui montrer le journal. Il pourrait te surprendre. Tout comme je l'ai été.

On attends de tes nouvelles.
Lou.

Je repose mon crayon et relève la tête. Mes parents et Elias sont déjà en train de fouiller dans les cartons. Je sais qu'une longue nuit de recherche nous attend, et que mes parents devront sûrement remonter pour géré la situation en haut. Mais à nous quatre, je garde espoir de trouver quelque chose.

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