Chapitre 17 - Partie 2

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Voilà bien 15 minutes que je fixais cette fissure au plafond. Je pouvais maintenant la dessiner dans mon esprit en fermant les yeux. C'était la même chose avec celle qui ornait le mur de droite. Je l'avais prédit, le sommeil me fuyait ici.

Les choses avaient portant bien démarré. J'avais découvert le bonheur de trouver de l'eau chaude en tournant un bouton. Rien à voir avec les douches du campement où l'eau était vaguement tiède. Je supposais que c'était grâce à un idées des Mercer. Je pourrais aller le leur demander, mais ma curiosité n'était pas assez titillé pour ça.

Pour dire la vérité, je ne voulais pas les voir pour l'instant. Pas cette nuit. C'était pour cela que je n'étais pas aller demander des vêtements propres non plus. J'avais préféré remettre mes vêtements sales. C'était plus simple pour que je puisse garder un minimum de self-control. Pourtant quand je retournais dans ma chambre -cette idée me paraissait toujours aussi étrange- J'eus la surprise d'y trouver une pile de linge. Un pantalon de jogging, la veste qui allait avec et un t-shirt. Le tout estampillé du logo de la NASA. C'était bien évidemment trop grand pour moi, mais au moins, j'étais au chaud. Et au propre. Mais je ne trouvais pas le sommeil.

Autour de moi tout était.. Trop. Le matelas trop grand, la chambre trop silencieuse. J'avais grandit en dormant au son de dizaines d'autres respirations. Et même quand j'étais à l'extérieur, il y avait tout les bruits ambiants. Le matelas était aussi trop confortable. Le mien au campement était tout bosselé, inconfortable au possible. Et là... J'avais l'impression d'être sur un putain de nuage !

Je repoussais la couverture d'un mouvement brusque avant de me lever d'un bond. Embarquant mon oreiller je sortis sur la pointe des pieds. Je traversais le couloir et poussais doucement la porte d'en face.
- Elias ? Tu dors ? Chuchota is-je.
Une voix me répondit dans l'obscurité.
- Non. J'y arrive pas. Toi non plus ?
- Non...
Je m'avancais de quelques pas, mes pieds refroidissant sur le carrelage froid. C'était nouveau ça aussi, le carrelage. Nous n'avions que du linoléum usé jusqu'à la corde au campement.

Je me stoppais près de son lit, soudain timide. J'allais de nouveauté en nouveauté cette nuit. Je ne connaissais pas la timidité en temps normal moi.
- Je... Je peux dormir avec toi ?
Pour toute réponse, il se deplaca sur le bord du matelas et souleva sa couverture pour que je m'y glisse.

Je posais mon oreiller m'installait sur le flanc, pouvant ainsi le voir. La dernière fois que nous avions partagé le même lit nous devions avoir une dizaine d'années. Avant que Cora n'arrive. Mon petit bouton de rose me manquait énormément. Il restait allongé sur le dos, fixant le plafond. Comme je le faisais moi même un peu plus tôt.

Le silence s'éternisa, le sommeil ne venait toujours pas.
- Tu peux pas faire semblant de ronfler, stp ?
Il eut un rire silencieux qui fit secouer le matelas.
- T'as besoin d'une berceuse ?
- À l'orphelinat, il y a moins trois gosses qui ronflent. Ils ont du se péter le nez en faisant les fous. Alors oui, je sais pas dormir dans le silence.
- C'est vrai que même quand tout le monde dort, il y a du bruit la dedans.
- Mais oui ! C'est angoissant ce silence.
- C'était pareil à la caserne. Dix mecs qui dorment c'est pas silencieux. Il y en a un qui fait même des petits bruits qui ressemblent à ceux de Cora. Tu sais, quand elle pousse des tout petits soupirs dans son sommeil.
- Oh oui, c'est si mignon. Mais dans la bouche d'un mec ça doit être bizarre quand même.
- T'as pas idée... Et encore si c'était le plus bizarre.
Nous discutâmes un moment comme ça à nous raconter des anecdotes, nous rappeler des souvenirs. Quand le sommeil nous trouva enfin, nous en eûmes à peine conscience.

Je me réveillais reposée. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas dormi si bien. Les nuits avaient été courte depuis notre fuite. J'ouvris les yeux pour découvrir la place d'Elias vide. A en juger par la lumière qui filtrait à travers la fenêtre, il était assez tard. Il ne devait plus savoir faire de grasse matinée. J'ouvris doucement la porte de sa chambre, vérifiant qu'il n'y avait personne dans le couloir. Je ne voulais pas devoir expliqué à quelqu'un pourquoi j'avais ressenti le besoin de dormir avec lui. Heureusement pour moi, personne en vue. Je pus facilement passée la porte d'en face et gagner ma chambre. Rien n'avait bougé visiblement. J'avais cacher le journal sous le matelas. Je vérifiais immédiatement qu'il y soit toujours. Je me sentis tout de suite mieux quand je vis sa couverture de cuir.

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