Chapitre 9 - Partie 2

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Cette fois-ci, il n'y avait eu personne pour me suivre jusqu'à la boutique. Ce qui franchement faisait un bien fou. Malgré tout, j'avais une âme solitaire et j'aimais pouvoir me retrouver seule. Du moins de temps en temps. Ou au moins pas avec des gens qui me retournait le cerveau. Comme Elias. D'ailleurs, je devais avoir peur de le croiser car je je traînais pas. J'étais directement aller à notre cachette, sortant les deux livres que m'avait préparé C.C.. Je les avais ranger dans mon sac, avant de partir à la recherche du matériel que m'avait demandé l'institutrice.

Je fonctionnais rarement ainsi. En temps normal, je ne prenais pas les commandes des autres. Cette fois-ci j'avais une double raison de le faire. Tout d'abord, je le lui devais bien. Deuxièmement, j'étais motivée par le but de cette recherche. J'aurais aimé que quelqu'un fasse de même quand j'étais élève.

Il me fallut un peu plus de temps pour tout trouver. Je savais déjà où trouver des feuilles, puisque j'en avais ramené pour les orphelins la première fois. Par contre pour ce qui était des livres, j'étais bien plus perdue. Je ne savais pas vraiment ce que l'enseignante pourrait utiliser. Je me décidais finalement à faire une liste, notant les livres que je jugeais utile. Je les planquais dans un coin. Juste au cas où... J'embarquais tout de même quelques livres. Des encyclopédies que j'avais trouver dans une des vitrines qui était tombé au sol.

Maintenant que j'avais récupéré les livres de C.C. j'avais hâte de lui répondre. Mais je ne voulais pas le faire ici. Elias connaissait maintenant cet endroit et s'il me cherchait, c'était sûrement le premier lieu qu'il fouillerait. Les matelas que nous avions installé était encore là, sur le sol.

J'étais donc rentrée rapidement, allant directement emmené ce que j'avais trouvé à l'institutrice. Pendant qu'elle parcourait ma liste de livres. J'en avais profiter pour imprimer une autre photo. J'avais profiter de mon voyage pour aller à la boutique pour photographier la lune. Du moins, les morceaux de lune auxquels nous avions droit dans l'Après. C.C. avait voulu en savoir plus à ce sujet. Cela avait d'ailleurs été assez étrange pour moi de voir à quoi ressemblait le ciel chez elle. Rien à voir avec chez moi. Il m'avait d'ailleurs sembler qu'un photo en plein jour serait bien plus parlante pour elle.

L'institutrice avait fini par me laisser seule dans sa salle de classe, alors que l'imprimante prenait son temps pour me sortir l'image. Elle avait eu largement le temps de regarder ma liste. Je devais presque tous les récupérer. J'en profitais pour répondre à mon amie. Cet endroit était finalement le bon choix. Personne ne pouvait penser à venir me déranger ici. Je me concentrais ainsi sur ce que je souhaitais lui écrire.

C.C.

Ne t'inquiètes pas, même s'il est compliqué pour moi de faire certaines choses, je suis toujours heureuse de les faire. J'ai l'impression ainsi de toujours me lancer des défis. Et puis, puisque j'ai vu ton visage, il me semblait plus juste que tu voies aussi le mien. Même si je pense que tu as tort, tu es bien plus jolie que moi... Par contre c'est drôle que tu dises m'avoir imaginé blonde. Depuis que j'ai ta photo, je ne cesse de chercher des ressemblances entre nous deux. Je pense que nous partageons le même sentiment. Nous nous sentons proches l'une de l'autre. Mais finalement, notre ressemblance va surement au delà de notre physique.

J'ai bien récupéré tes deux livres. Je compte bien entamé Le Petit Prince le plus vite possible ! J'ai hâte de découvrir ton monde par le biais de la littérature. Et je suis persuadée qu'Ettie les connait. Elle semble tout savoir. Je n'ai toujours pas pu passer chez elle pour vérifier son collier, mais je n'oublie pas !

Cora t'embrasse également. Elle sait qui tu es. Du moins, elle avait vu ta photo et je lui ai dit ton nom. Mais je ne lui ai pas dit pour le journal. Je n'étais pas sure qu'elle comprendrait. Et puis, je ne voudrais pas qu'elle se mette en danger. Si jamais, elle en parlait à la mauvaise personne. Je me dis chaque jour qu'elle pourrait parler de mes fouilles. Je serais alors punie, mais elle aussi. Et elle ne mérite pas ça.

Tu trouveras à la suite une photo de ma lune. Comme tu le vois, elle est en morceau. Elle est sortie de son orbite et s'effrite. Que ce soit de jour ou de nuit, elle est toujours là. Comme une constante dans notre ciel. Si je me posais pas trop de questions avant, maintenant je me demande ce qui a bien pu se passer. Surtout quand je vois à quoi ressemble la tienne...

Tu as piqué ma curiosité avec ton tatouage. C'est une chose plutôt rare chez moi. Et puis de nombreuses personnes ont chopés des infections en les faisant. Je suppose que c'est différent pour toi...

J'espère que tu pourras prochainement voir ta mère. Elle semble réellement te manqué. On ne devrait jamais être loin des gens qu'on aime. Dans un sens, j'ai de la chance de ne pas vraiment en avoir...

Comment ça se passe avec Rafaël ? Je suppose qu'il doit continuer à vouloir de taquiner. J'espère qu'au moins tu rends coups par coups. De mon côté, je n'ai pas vu Elias ses derniers jours. Je ne sais plus si c'est moi qui l'évite ou si c'est lui qui fait son possible pour ne pas supporter mes questions.

Il est temps que je rentre à la maison. Je te laisse, mais nous nous retrouverons bien vite !

Lou.


Je regagnais le dortoir, mon sac plus léger sans les encyclopédies. J'eus la surprise de trouver les lieux assez calme. La plupart des orphelins semblaient être de sortie. Magré tout, il y en avait un qui squattait mon lit. Bien qu'il n'ait plus sa place dans cette chambre.

- Elias ?!

Je fronçais les sourcils. Que faisait-il ici ? Il se leva à mon approche. Je n'aimais pas l'air sombre qu'il affichait. Quand je fus suffisamment près, il agrippa mon bras.

- Tu es encore sortie hors-limite, dit-il d'une voix basse, presque coléreuse.

Je me dégageais de son étreinte.

- Tu m'as encore suivi ?

Il poussa un soupir rageur. Il fit un pas en avant, comblant la distance que j'avais essayer de mettre entre nous en me dégageant.

-Tu ne comprends absolument rien.

Je pouvais voir qu'il se retenait de hurler. Je voyais les veines saillir de son cou. Il avait peut-être raison, je ne comprenais rien. Puisque je ne comprenais pas ce qui le mettait dans une telle colère.

- Tu es en danger. Ils surveillent le moindre de tes faits et gestes !

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