Chapitre 23 - Partie 2

11 2 0
                                    

Je retrouve Elias devant le bâtiment. Nous échangeons un regard de connivence. Surtout quand je vois qu'il a glissé le journal sous son pull.
- Je me suis dit que si on trouvait quelque chose, tu voudrais le dire tout de suite à C.C..
- Tu as entièrement raison !
Encore une fois, je me rendais compte de la chance que j'ai de l'avoir auprès de moi.

Nous nous enfonçons dans le bâtiment, en direction du sous-sol. La clef est magique, elle m'ouvre des endroits que je n'aurais pas cru voir. Je me retiens d'explorer tout ça. Je tente de me concentrer sur notre but.

Nous avançons jusqu'à tomber sur un panneau qui annonce les archives. La porte s'ouvre pour y découvrir une immense pièce. Elle remplit de d'étagères, elles-même prises par une tonne de cartons.
- Au boulot ! me dit Elias.
J'avance entre les rayonnages sans savoir par où commencer.
-On dirait que c'est ranger par année, ajoute-t-il dans l'allée à côté.
Je lève la tête et remarque les années écrites sur chauqe étagère.
-Cherche 2019. C.C. vit à cette période !
Je me sens fébrile. Nous somme si proches du but. Bientôt, nous saurons tout ! J'ai du mal à le croire. Sauf que mon enthousiasme retombe quand je vois tout ce que nous allons devoir fouiller. Nous échangeons un regard et soupirons en même temps. Je souris pendant que je tire un premier paquet.

J'en tire une tonne de papiers. Ils sont remplis de mots incompréhensibles pour moi. Quand j'ai tout vérifié, je le referme. Quand je relève la tête, j'observe Elias. Les paroles de mon père tourne dans ma tête. Je sais qu'il a raison, que nous devrions définir qui nous sommes l'un pour l'autre. Sauf que je suis une novice dans le domaine et que je suis maintenant rongée  par la timidité. C'est tout moi ça, mettez moi devant un kidnappeur, ma langue fonctionne toute seule. Mais quand il s'agit de ce garçon gentil, qui a toujours tout fait pour, là, le silence s'abat sur moi.

Je me mordille l'intérieur de la lèvre, cherchant une bonne phrase d'accroche. Dans mon cerveau c'est le désert... J'ouvre la bouche sans savoir ce qui va en sortir.
- Elias...
- Oui ?
Il relève la tête et je croise son regard au travers de l'étagère.
-J'ai eu une conversation très bizarre avec mon père tout à l'heure.
Il fronce les sourcils et se lève. Il fait le tour pour venir me rejoindre. Voilà qu'il semble inquiet.
- Il y a un problème ?
- Il m'a posé des questions sur nous...
L'inquiétude disparait de son regard pour laisser place à une lueur d'amusement. Il s'agenouille à mes côtés.
-Et tu lui as dit quoi ?
J'ai un haussement d'épaule. Le stress s'évapore doucement. D'un autre côté c'est Elias, on se connait depuis toujours. Aucune conversation ne devrait être génante entre nous.
-Qu'on s'était embrassé mais qu'on avait pas pris le temps de discuter de ce que ça signifiait.
Le bout de ses doigts se posent sur ma cuisse.
-Et qu'est ce que ça signifiait ? En dehors de me faire taire pour que je ne te force pas à rester, bien sûr.
Je prend une mine faussement offusquée.
-Voyons ! C'est pas du tout ce qui c'est passé ! J'étais prise par l'émotion du moment ! C'est tout !
Sa main se pose complètement sur ma cuisse.
-Ah oui ?
Je plisse les yeux.
-Oui !
Ses doigts se mettent  faire des cercles sur mon pantalon, alors que son visage se rapproche.
- Et si je t'embrassais à mon tour, tu ferais quoi ? demande-t-il d'une voix douce et profonde.
Je m'approche un peu plus à mon tour.
- Je crois que je n'aurais rien contre, murmuré-je.
Ses lèvres fondent sur les miennes et sa main se glisse dans ma nuque, m'attirant plus près de lui. Ce baiser est plus doux. Il n'est pas presse par l'urgence comme le précédent. Il prend son temps, commence doucement pour gagner en intensité petit à petit.

Quand nous lèvres se séparent, je reste un instant essoufflée. Je pose mon front contre le sien.
- J'en déduis qu'on est en couple, maintenant ? osé-je prononcer.
- Je crois bien que oui, chuchote-t-il en retour.
Sa main se pause sur ma joue, la caresse tendrement.
- Si tu savais depuis combien de temps je rêve de ce moment, reprend-il.
Un sourire flotte sur mes lèvres. Il est évident qu'il avait bien plus conscience de ses sentiments que moi. En y réfléchissant, je devais déjà nourrir quelque chose envers lui avant. Sinon pourquoi me serais-je sentie si trahie quand il s'est enrôlé. Je n'en avais pas conscience. Ou je ne voulais pas savoir. Je suis douée pour ne pas accepter mes sentiments. J'ai appris à faire cela depuis mon enfance. Quand on grandit en se sachant abandonné par ses parents, on ne montre pas ses sentiments si facilement.

Nous nous embrassons une nouvelle fois, avant que je ne m'éloigne de lui.
- On devrait se remettre au boulot. C.C. attend des réponses.
Il hoche la tête et son regard redevient sérieux. Il comprend l'importance de ce que nous faisons.

Nous nous remettons à fouiller les boîtes. Mais l'ambiance est différente. Nous échangeons des regards, des sourires. Qui aurait cru que je serais un jour le genre de filles à avoir un petit ami ? J'ai toujours été du genre solitaire. Après tout les fouilles se font seul. Puis je ne me suis jamais projeté dans le futur. D'un autre côté dans un monde comme le notre c'est dur de se projeter plus loin que le mois prochain. Maintenant, je peux peut-être le faire. La communauté nous offre une protection, une stabilité. Bien que si nous parvenons à  mener notre mission au bout, mon univers va radicalement changer. Pour le mieux, j'en suis persuadée.
- J'ai trouvé des trucs sur des voyages sur la lune ! s'exclame Elias.
Je me précipite vers lui. Dans son carton, des tas de papiers indique le sattelite lunaire. Nous trouvons même des photos de ce à quoi elle ressemblait à l'époque. Nous restons un moment à les fixer.
- On a beau savoir qu'elle a explosé, en avoir des preuve sous les yeux c'est pas pareil, hein ? Murmure-t-il.
- Oui, soufflé-je. Elle était plus belle comme ça, tu trouves pas ?
Il passe un bras autour de mes épaules pour m'attirer vers lui. Il dépose un baiser sur le sommet de mon crâne.
- Grâce à nous C. C. parviendra à la sauver, j'en suis sûr !
Il garde ensuite le silence pendant que nous la regardons encore un peu. Pense-t-il à la même chose que moi ? À ce que notre relation va devenir si nous sauvons la lune ?

Je ne peux me retenir de me demander si nous serons toujours ensemble. Après tout, si nous sommes orphelins, c'est à cause de tout ça. Et sans ses épreuves, serons nous aussi proche ? Sans me détacher de son etreinte, je prend une autre feuille, la contemplant machinalement, l'esprit embrouillé.

De toute façon, ce n'est pas comme si nous avions véritablement un choix. Notre relation n'est pas plus importante que la survie de millions de personnes. Je secoue la tête pour me recentrer et regarde avec plus d'attention la feuille que je tiens.
- J'ai un truc intéressant, dis-je à Elias.
Son bras quitte mes épaules pour attraper la page en question.
- C'est une liste de matériels envoyés sur la lune, expliqué-je.
- Faut trouver celui qui explose, maintenant.
J'acquiesce d'un signe de tête. Il pousse un soupir en me montrant ce que lui a dans les mains.
- Plusieurs sont recouverts de feutres noirs, marmonne-t-il. Je n'arrive pas à savoir de quoi il s'agit.
- Fais voir.
Il a raison, quelqu'un a recouvert les endroits stratégique du texte. Je le lève en direction du néon et tente de voir au travers.
- Tu fais quoi ? Me demande Elias.
- Ce texte a été censuré. Ça ne peut pas être sans raison.
- Il y en a d'autres.
J'attrape les feuilles qui me montre et les étalé devant moi.

Je passe un moment à les étudier. Je tente de compléter le puzzle. Chacune apporte un élément de réponse. J'en suis sûre.
- Quelqu'un à tenter de donner l'alerte à propose d'une puce électronique défaillante, murmuré-je. Cette personne était sûre qu'elle ne tiendrait pas assez longtemps pour la mission. Sauf qu'elle n'a pas été mise dans l'appareil pour laquelle elle était destiné.
- Ils l'ont mis où ?
Je lève une nouvelle feuille. Sous le feutre, je peux apercevoir le nom. Je compare avec la liste du matériel que j'avais trouvé juste avant.
- La ! Ça peut être que ça ! M'exclamé-je en sentant l'excitation me gagner.
Elias regarde à son tour.
- J'ai vu ce nom quelques part... Marmonne-t-il.
Il fouille des les feuilles de la boîte avant d'en sortir une avec un air triomphant.
- C'est la fiche technique de l'appareil. Il sert à prendre des échantillons de terre et à les analyser.
Je fronce les sourcils en y regardant de plus près.
- Il possède un moteur à fusion. C'est radioactif ça !
Les dernières pièces s'emboîtent, sous mes yeux je peux presque voir la réaction en chaîne que tout cela a engendré.

Je tends la main en direction d'Elias.
- Donnes moi le journal, je dois tout de suite l'écrire à C. C..

Le Journal IntemporelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant