Chapitre 20 - Partie 2

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J'avais tout fait pour éviter les oubliettes. Pourtant j'y étais maintenant. Je m'y étais réveillé il y a un moment, avec un énorme mal de crâne. Depuis ce dernier avait disparu. C'était bien tout ce qui avait changer. Personne n'était venu me voir depuis.  Je me contentais de regarder par la toute petite fenêtre qui jouxtait le plafond. Il n'y avait absolument rien dans cette pièce. Pas même une couchette. J'étais installé à même le sol dans moins de deux metres carrés. Je n'étais même pas sûre de pouvoir m'allonger. Enfin,j'exagerais, il y avait une chose dedans. Un pot de fer dont j'espérais ne pas en avoir l'utilité. Je m'étonnais aussi sur le manque d'interogatoire. M'avait-on kidnapper pour me balancer dans ce trou. Parce que oui, j'avais plusieurs hématomes qui attestaient de la façon dont il m'avait enfermé la dedans. Tous des brutes.

La porte s'ouvrit finalement, avec un grincement sourd. Le genre de bruit qui donnait froid dans le dos. Ca faisait peut-être partie de la mise en scène. Avant de commencer à torturer le corps, on faisait peur à l'esprit... Un homme apparu. Si Devon était une bête niveau muscle, celui si était carrément un cran au dessus. Sa large carrure laissait à peine filtrer la lumière du couloir. Son regard sombre semblait pouvoir me paralyser aussi bien que le taser dont ils se sont servis pour m'emmener.

Il entra dans ma petite cellule, qui parut d'autant plus minuscule avec lui dedans. Je fus obligée de ramener mes jambes à moi pour qu'il ne marche pas dessus. La porte se referma avec ce même bruit horrible.
- Lou-Pepper Mercer, enfin nous nous rencontrons.
Je grimacais doucement en entendant mon nom complet. Ce qu'il était laid... Je m'armais de mon courage et de mon impertinence habituel.
- Appelez-moi Lou, voyons. Je vous proposerais bien une chaise, comme vous pouvez le voir, mon intérieur est assez minimaliste. Je vis ses lèvres fines s'étirer en un sourire. Il fut encore plus flippant. C'était décidé, je préférais largement Devon.
- On m'a dit que tu avais une langue bien pendue.
- Ça fait partie de mon charme.
- Et que tu mordais aussi, continua-t-il comme si je n'avais absolument rien dit.
- Qu'il se rassure, j'ai pas la rage.
Je faisait la maline mais dans mon ventre, c'est de la folie. J'étais morte de peur. D'autant qu'assise par terre, je faisais pas autant d'effet que debout. D'un autre côté, vu ma taille et vu la sienne, pas sûre que ça fasse une différence. Autant restée assise. Mes jambes ne me trahiraient pas.

Le sourire du type disparu subitement. Les fêtards dans mon ventre reprirent de plus belle. Finalement, c'était mieux quand il souriait.
- Où sont tes parents, Lou ?
- Ah direct, sans préambule. Même pas vous me donnez votre nom.
Quand est ce que j'apprendrais a me taire ? Je devrais pourtant savoir que je ne devrais pas énerver des types comme lui. Ceux comme Carl, pas de soucis mais lui... Il prendrait surprise à me faire du mal.
- Voyons tu ne voudrais pas que je te fasse du mal. Alors sois conciliante.
Je remuais les jambes, mal à l'aise.
- Je connais pas mes parents. Vous avez pas vu mon dossier. Orpheline, abandonnée nourrisson. Et tout le tintouin.
- Oh Lou... Ça me chagrine tellement...
Je vis porter une main à son dos. Je ne voulais pas savoir s'y cache. J'ai une grande gueule mais la torture... Je ne savais pas du tout comment j'allais y réagir.

Une lame etincela dans sa main.
- Votre maman vous a jamais dit qu'on ne jouait pas avec des couteaux ?
Lou ! Ta gueule ! Visiblement j'étais aussi désobéissante avec ma raison qu'avec le reste du monde. Un nouveau sourire etira ses lèvres. Si le premier m'avait fait peur, ce dernier était juste terrifiant.
Il n'avait même pas à faire quelques pas vers moi. Se pencher lui suffisait pour que sa lame me touche. Je n'avais nulle part où aller. Pour la première fois de ma vie, je fus incapable de parler.

Une énorme bruit se fit alors entendre. Les murs tremblèrent. Une explosion. On aurait dit une explosion. Mon tortionnaire se redressa et fronça les sourcils. Il se tourna vers la porte.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Hurla-t-il.
Le battant s'ouvrit, relevant un soldat de l'autre côté.
- Une explosion, commandant. Au dépôt de munition.
Il poussa alors son informateur pour qu'il puisse passer.
- Tous des incapables. Faut tout faire ici, grogna-t-il.
Sa tête se dirigea de nouveau vers moi, alors que je continuais à trembler de tout mes membres.
- Surveilles la. Tu ne bouges pas de devant sa porte.
- Oui, monsieur !

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