Chapitre 12 - Partie 2

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J'avais conduit Elias la plus loin possible, nous retrouvant au milieu de ce qui avait dû être le centre ville a une époque. C'était ici que se trouvait les immeubles les plus hauts. Du moins ceux qui avaient conservés le plus de hauteur. Nous étions monté jusqu'au 4 étage, nous cachant dérrière un mur brisé depuis des decennies. Il nous offrait ainsi un point de vue pour surveiller une éventuelle arriver de militaires. Jusque là, j'avais réussi à ne pas trop penser à ce que m'avais dit Elias à propos de mes parents. Marcher et nous mettre à l'abri avait permis à mon cerveau de se focaliser sur une seule chose. Je craignais déjà le moment où j'allais devoir m'endormir. J'avais donc pris le premier tour de garde. Mais quand le militaire c'était endormi, je m'étais retrouvé seule avec mes pensées.

Je ne lui avais pas menti en affirmant ne rien savoir de mes parents. Ils m'avaient abandonnés devant une porte, un simple mot poser sur moi disant comment je me nommais. Il fallait croire que depuis tout ce temps, les militaires savaient qui ils étaient quand moi je l'ignorais. Etait-ce leur nom de famille qui leur avait mis la puce à l'oreille. Je le prononçais en chuchotant. Je n'avais pas l'habitude de le dire. Quand je me présentais, je me contentais de dire Lou-Pepper, oubliant sciemment ce patronyme qui ne signifiait absolument rien pour moi.

Du moins, avant, il ne signifiait rien. Maintenant, je n'en étais plus si sure.

Je m'étais toujours dit que mes parents m'avaient abandonnés parce que dans notre monde en ruine, ils ne voulaient pas s'encombrer une autre bouche à nourir. D'un être totalement dépendant d'eux qui pourrait si facilement être en danger. Dans un sens je comprenais ce choix, même si je le trouvais lâche. Mais maintenant... Il y avait-il une autre raison ?

Je jettais uns oeil en direction d'Elias. Son sac de couchage remonté jusqu'au menton, il dormait déjà. Je tournais la tête de l'autre côté, vérifiant que la ville était toujours aussi silencieuse. J'ouvris alors doucement mon sac et en sortit le journal. Cela me démangeait depuis des jours et des jours. J'eus un sourire en découvrant les mots de C.C.. Visiblement, elle s'inquiétait pour moi. Je fis courir le bout de mes doigts sur son écriture fine et ronde, tellement plus assurée que la mienne qui me semblait ressembler a des pattes de mouches.

Après une dérrière vérification en direction d'Elias, j'attrapais mon crayon. J'avais compris que je devais apprendre à lui faire davantage confiance, mais je n'était pas prète à le faire entièrement. Ma correspondance resterait surement le dernier secret entre lui et moi.

C.C.,

Désolée de ne pas avoir pu t'écrire avant. Les choses ont été tendus ces dernières semaines. Je n'ai pas pu sortir fouiller depuis la dernière fois que je t'ai écrit. De même que je n'ai pas pu voir Ettie. Et cela va être encore plus compliqué de le faire maintenant.

J'ai du fuir C.C.... Elias et moi avons quitté le camp. Il les avaient entendu parle de m'intéroger. Tu n'imagines pas ce qu'ils sont capables de faire pour obtenir les réponses qu'ils souhaitent. Je n'y aurais pas survécu. D'autant plus, que je n'aurais pas pu leur donner ce qu'il voulait. Ils veulent en savoir plus sur mes parents.

Si je ne t'ai jamais parler d'eux, c'est parce que je n'ai rien à dire sur eux. Pas parce que je suis en colère après eux où que je refuse d'en parler mais juste parce que je ne sais pas qui ils sont. Ils m'ont abandonnés en ne me laissant que mon nom. Mais il semble que c'est suffisant à d'autres pour savoir qui ils sont. Et personne ne m'a jamais rien dit. Pas même leur prénom. Pourtant les militaires semblent persuader que lorsque je fouille, je vais les retrouver.

Cela signifie aussi qu'ils sont en vie, quelques part, certainement caché du gouvernement.

Je ne sais plus quoi faire... Peut-être devrais-je les chercher ? Mais par où commencer ? Je n'ai que mon nom de famille comme indice.

Et voilà, je parle, je parle et je ne prend même pas de tes nouvelles ! Comment tu vas ? Raf t'en fais toujours baver ? Après avoir découvert qu'Elias n'était pas le traitre auquel je pensais, je ne serais plus aussi dur avec ton demi-frère. As-tu essayer d'avoir une vraie conversation avec lui ?

Et ton stage à la NASA, comment ça se passe ? Ce serait génial si tu pouvais en savoir plus sur ce qui s'est passé pour que la lune apparaisse ainsi chez moi.

J'espère pouvoir t'écrire plus souvent maintenant. Je profite qu'Elias dorme pour le faire.

Je t'embrasse.

Lou.

C.C. ne pourrait surement pas apporter de réponses à mes questions, mais lui en avoir parler me faisait du bien malgré tout. Je rangeais doucement le journal dans mon sac, le mettant tout au fond, pour qu'Elias ne puisse pas tomber dessus par hasard. Je regardais de nouveau vers l'extérieur.

Quel serait la prochaine étape ? Nous étions partis sans but, juste avec celui de fuir. Et si nous continuons ainsi, nous n'allions que faire ça, changer de lieu chaque jour, trouvez ce que nous pouvions pour manger et dormir à la belle étoile. Je nous voyais déjà tourner en rond. Mais pour l'instant, c'était le seul plan que nous ayons.

Elias commença alors à bouger, se réveillant doucement. Dérrière moi, le soleil commençait déjà a se lever. Nous avions marcher une bonne partie de la nuit. Dormir qu'au petit matin ne me dérangeait pas tant que ça.
- Tu aurais dû me réveiller avant, maugréa-t-il.
Je secouais la tête.
- Je n'aurais pas réussi à dormir. Au moins, l'un de nous est reposé. Laisse-moi juste dormir deux trois heures, et on pourra se déplace de nouveau.

Je me glissai entièrement dans mon sac de couchage alors que lui sortait du sien pour se poster près du mur pour mieux surveiller.
- Je te laisserais même quatre heures si tu t'endors vite, dit-il avec un sourire.
J'espérais qu'il garderait son sourire quand il se rendra compte que nous n'avions aucun véritable plan.

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