Chapitre 25 - Partie 2

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Je me réveille en sursaut. Nous sommes toujours dans les archives. Elias et mon père sont endormis à mes côtés. A même le sol. Tout comme moi. Il faut dire que nous avons déjà dormi dans des endroits plus inconfortables. Au moins, ici nous sommes à l'abri du froid. C'est toujours ça.

Je repère ma mère à une table. C'est le froissement des feuilles qui trahit sa position. Elle continue de chercher. Ils ne m'ont pas lâché de la nuit. Plusieurs fois ils sont montés pour recevoir les rapports des sentinnels. Pour le moment, les militaires continuent de chercher. Incapable de nous localiser. Mais tant qu'ils seront dans les bois, nous devons rester cacher. Toutes la communauté s'y plise. Ils connaissent la procédure. Je m'inquiète plus pour les orphelins. Surtout Cora. Ma mère m'a assuré qu'elle avait été personnellement la voir. Elle a aussi proposé de l'emmener avec nous. J'ai refusé. Elle est plus en sécurisé dans de véritables cachettes qu'ici.
— Bonjour ma chérie, me dit ma mère a voix basse.
Une tasse de café est posé sur la table.
— Tu es montée ? Demandé-je.
Elle acquiesce d'un mouvement de tête.
— J'ai ramené un thermos plein et de quoi manger.
Je regarde dans la direction qu'elle m'indique et vois tout ce dont elle me parle. Mais le pli soucieux de mon front ne disparaît pas. Lara le remarque tout de suite.
— Rassurés-toi, la situation n'a pas changé en haut. Les militaires sont encore dans le coin, mais rien de véritablement inquiétant.
— D'accord, murmuré-je.
Je me frotte les yeux et me dirige vers le thermos. Je n'ai jamais vraiment été fan du café. Il faut dire qu'il n'y en avait pas beaucoup au campement... Mais là, je me dis qu'il m'en faudrait bien. Je me serre une tasse et grimace en buvant une première gorgée. Son goût dégoûtant suffit à me réveiller.
Je retourne vers Lara et m'assied à ses côtés. Je remarque le journal ouvert à côté des papiers.
— Pas de nouvelles de C. C.?
— Non, pas encore. Je regarde régulièrement, répond-elle.
Je me demande un instant si elle est allé lire plus loin. Si elle a vu nos premiers échanges avec ma correspondante du passé. Je n'espère pas. Je sais qu'elle risquerait d'être blessé par ce que j'ai pu écrite sur eux. Mais ce n'était que la rage d'une enfant abandonné sans savoir ce qui c'était passé.
Je jette un œil en biais à ma mère tandis que je fais mine de regarder les feuilles qu'elle a étalé devant elle.
— La mère de C. C. est partie loin d'elle pour son travail, commencé-je sans vraiment savoir vers quoi je me dirigeais. Elle lui manque beaucoup mais je trouve le comportement de sa mère assez égoïste en y réfléchissant.
Lara tourne son visage vers moi, surprise de la conversation que je lance. Ces dernières heures ont été entièrement consacré à la NASA, la lune et les appareils susceptibles d'exploser.
— Et tu penses que nous sommes pareils ? Demande-t-elle.
— Non pas du tout, nié-je immédiatement.
Je me mordille la lèvre, cherchant à formuler correctement ma pensée.
— Je la trouve égoïste parce qu'elle est partie pour assouvir son propre rêve, sans vraiment se soucier de C. C.. Elle doit bien penser à elle, mais elle n'en a pas fait sa priorité. Alors que je sais que vous m'avez laisser dans un tout autre but.
Je laisse mon regard errer en direction de mon père et Elias, toujours endormis. Je passe sur toutes ses étagères remplis de beaucoup de secrets que nous découvrirons jamais durant notre vie. Et sur cette porte qu'il est trop dangereux de passer pour le moment. Je reporte enfant mes prunelles sur ma mère
— Vous l'avez fait pour ma sécurité, reprend-je. Une vie de cavale avec un bébé, c'est impossible. Vous avez fait le choix de ma vie avant votre bonheur. Si je vous en voulais avant, c'est passer maintenant. Mes réactions étaient celle de quelqu'un qui ne comprenait pas. Je comprend maintenant.
Je vois ses yeux s'embrumer. Elle retient ses larmes. Mais pour une fois, je sais que ce ne sont pas des larmes de tristesse. Lara m'attire dans ses bras brusquement. Je la laisse faire et pose même ma joue sur son épaule.
— Ma petite fille, murmure-t-elle.
Nous nous détachons l'une de l'autre que quand du bruit se fait entendre du cotés de nos deux dormeurs. Mon père sourit instantanément en nous voyant comme ça. Il ouvre alors ses bras en direction d'Elias.
— Moi aussi je veux un câlin, s'exclame-t-il.
Nous rions tandis que mon petit ami ne semble plus savoir où se mettre. C'est la que je vois l'écriture de C. C. apparaître. Je me redresse d'un bond ce qui rend son sérieux à tout le monde.
Nous lisons tout les quatre en même temps, penchés sur le journal. Nous nous regardons et ma mère me tend alors un crayon. Je le prend avec un sourire.

C. C.,

Ou devrais-je dire Peyton si c'est vous qui me lisez à cet instant. Si vous écoutez C. C. vous savez qui je suis. Je vous supplie de la croire.

Nous vivons dans des conditions difficiles, loin du confort que vous connaissez. Nous aider, c'est nous donner une chance de peut-être rendre les choses meilleures. En tout cas je veux y croire.

Quand à toi C. C. tu as bien fait de demander de l'aide. Nous ne sommes pas de taille à faire tout ça toute seule. Mais si on est bien entourée, on a une chance.

On continue de chercher de notre côté.

Lou.

— Bon ben, plus qu'à se remettre au travail, annonce Marcus.
Il se dirige directement vers la table du petit déjeuner et se sers une grande tasse de café. Elias ne lui suit pas. Il s'installe à côté de moi. J'ai envie de l'embrasser, sans oser le faire. La présence de mes parents me stoppe mais il n'y a pas que ça. Une forme de timidité que je ne me connaissais pas débarque. Il casse immédiatement cette gène en déposant un baiser sur ma tempe. Sous la table, il glisse sa main dans la sienne. Je la serre à mon tour. Lou-Pepper qui devient une guimauve... Si certaines personnes me voyaient, ils n'y croiraient pas.
Elias zieute ma tasse à peine entamer.

Tu bois du café, toi ?
Tout comme moi, il n'est pas habitué à cettz boisson. Bien que chez les militaires il a dû en boire plus que moi.
— Il faut bien goûter, marmonné-je.
Je repousse la tasse vers lui.
— Mais je te la laisse avec plaisir.
Un rire le secoue alors qu'il l'attrape. Aucune grimace ne déforme son visage quand il en boit une longue gorgée. Je suis déçue de ne pas pouvoir me moquer à mon tour.

Cela signe aussi la fin de la plaisanterie. Il est temps de reprendre le travail. Bientôt nous n'entendons que le bruit des feuilles qu'on déplace et des fruits que nous mangeons.
— Comment C.C. a appelé le projet sur la lune ? Demande Marcus après de longues minutes de silence. Spatio X, non ?
— Oui, c'est bien ça, dis-je en me levant.
Je le rejoins à l'autre bout de la pièce. Il fouille des boîtes que nous n'avons pas encore ouvert.
— Je vois que cette mission s'est déroulé en plusieurs phases, continue-t-il. Ils ont envoyés plusieurs appareils de mesure sur plusieurs années.
Je le rejoint et il me montre la feuille qu'il tient. L'en-tête affiche le nom de la mission. S'en suit une liste de date. Impossible de savoir laquelle correspond a l'appareil qui nous préoccupe.
— Plus qu'à les regarder une par une, soupiré-je.
Dans la boîte, des tas de dossiers. Rangés par ordre chronologique. Lara et Elias se joignent à nous, nous en prenons un chacun.
C'est une travail long et fastidieux. Et assez monotone. Mes longues fouilles dans les ruines me manquent. Au moins, l'action n'y manquait pas...
— Je l'ai, s'exclame subitement Lara. Là, c'est la référence de l'appareil.
Je me penche vers elle.
— On a une date ? demandé-je.
Elle la pointe su doigts.
— Ça correspond ?
Je fronce les sourcils.
— C'est bien l'année a laquelle vit C.C mais...
Je marque une pause, peu sûre de moi. Je n'ai pas la date exacte de chez C. C d'autant que nos deux temporalité ne semble pas avancer au même rythme. Mais si je ne me trompe c'est proche. Très proche d'elle.
— Elle n'aura peut-être pas assez de temps pour agir, prononcé-je à voix haute.
Et si nous faisions tout ça pour rien ? Si nous ne parvenions pas à changer le passé ? Mon père pose une main sur mon épaule.
— Ne baisse pas les bras tout de suite, me dit-il. Dépêches toi de lui écrire tout ça.
J'acquiesce d'un hochement de tête avant de me précipiter sur le journal.

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