Chapitre 4 - partie 2

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J'écarquillais les yeux alors que devant moi les mots de C.C. apparaissaient. Je laissais ma main glisser sur ma cuisse pour me pincer. Juste pour m'assurer que je n'hallucinais pas. Visiblement ce n'était pas le cas puisque les mots ne s'effaçaient pas. Je levais mon crayon au dessus du cahier, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Je devais lui répondre. Trouver une façon de m'assurer qu'elle vivait bien dans le passé. Sauf qu'au moment où j'allais commencer la porte s'ouvrit en grand. Alors que je bénéficiais d'un moment de calme, le bruit soudain me fit grimacer. Plusieurs orphelins entraient, riant et discutant. Ses gosses étaient toujours sur-excités. Cora faisait partie de la bande. Elle vint directement vers moi, s'installant sur mon lit. Je refermais le journal sans réfléchir. Instinctivement je voulais faire de Célestine mon secret. D'un autre côté qui me croirait ? Personne. Garder le silence était le meilleur moyen de ne pas me faire passer pour une folle auprès de la population du camp.

J'ouvris mes bras et mon bouton de rose vont se blottir. Quand je relevai la tête j'eus le déplaisir de voir qu'Elias aussi faisait partie des arrivants. Il n'avait pas un truc de militaire à faire lui ? Pendant plusieurs mois je l'avais à peine vu et voilà qu'il ne nous lâchait plus. Il m'avait suffit de le voir pour que ma colère remonte en flèche. Il eût pourtant la bonne idée de ne pas venir vers moi. Il se contenta de rester avec des garçons qui débattaient de la meilleure façon de taper dans un ballon. Pour moi la réponse était simple : il fallait déjà en avoir un.

Bref c'était une conversation que je trouvais dépourvue de sens et je préférais me concentrer sur Cora qui m'expliquait à quel point elle avait hâte de mettre sa nouvelle robe. Visiblement, Elias n'était pas plus intéressé que moi par le football puisque je surpris plusieurs fois son regard sur moi. Ce qui ne fit qu'augmenter mon agacement. Rapidement je n'y tins plus.

- Je vais aller faire un tour, dis-je à mon bouton de rose tout en déposant un baiser sur le sommet de son crâne.

Elle se contenta de me répondre d'un sourire tout en suivant le mouvement quand je me levais. Il fallait que je m'éloigne du militaire. Et puis, il me tardait de répondre à mon étrange correspondante.

Je fourrais le journal dans mon sac à dos. D'un coup d'œil je vérifiais qu'il me restait encore de quoi manger. Il allait falloir que je remplisse ma gourde au puit au passage. Je me dirigeais vers la sortie.
- Où vas-tu, Lou ?
Je me tournais vers Elias avec un regard las. Il savait très bien que je ne lui répondrais pas. Surtout pas après notre dernière conversation. Je secouais la tête et sortis.

Je ne savais plus quoi penser de ma relation avec lui.

Après avoir refait mon stock d'eau, je me dirigeais directement vers la limite. Je savais très bien où je voulais me rendre. Le lieu où je pensais être le plus proche de C.C.. Je fis le chemin d'une traite, sans faire de pause. Je voulais y être le plus vite possible. Et finalement la nuit commençait à tomber quand j'arrivais dans la boutique en ruine. Ce ne serait pas la première fois que je passerais la nuit dehors. D'autant plus que dans les ruines hors limite, je trouvais toujours quelque chose pour faire office de matelas. Et avec cette chaleur qui ne quittait jamais notre planète je n'avais pas vraiment besoin d'une couverture. Ou de feu de camp.

Quand je pénétrais dans la boutique, je ne voulais plus faire qu'une seule chose : écrire dans le journal. Je me laissais rapidement tomber au sol et l'extrayais de mon sac, l'éclairant avec ma lampe torche. J'agripais mon crayon et fit courir la mine sur le papier.

C.C. je suppose que tu n'as pas fini ta phrase parce que ton Rafael était là. Tu sembles avoir une drôle de relation avec lui.

Je suis actuellement dans la boutique d'antiquités. J'ai l'impression que je suis plus proche de toi ici. Tu trouves peut-être ça bizarre... Je me demande s'il serait possible que tu me transmettes des objets en les cachant quelques part.

Je serais tellement curieuse de vivre à ton époque. Les choses devaient être plus fa

Je me stoppais net. Un bruit venait de se faire entendre. Comme des bruits de pas au milieu des cailloux. J'éteignis ma lampe, le cœur battant avant de me jeter au sol. À travers le trou dans le mur, je vis une ombre se profiler sur les ruines.

Par pitié, que ce ne soit pas un agent du gouvernement. Sinon j'étais bonne pour le trou.

***
Petit chapitre sur la route des vacances. Je n'arrivais pas à attendre. Je vous laisse avec un peu de suspens. J'espérais que ça vous plaira. J'attends vos avis.

Vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire. Merci ❤️

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