Prologue (partie 1)

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Il était là, étendu sur le sol. Elle ne pouvait rien faire pour lui. De l'autre côté de la rue, elle semblait ne pas pouvoir bouger, comme si une force supérieure la forçait à rester debout, plantée là, à le regarder lui. Ces hommes autour de lui devaient être une dizaine, il se penchait sur lui. L'un le couvrit de sa veste, l'autre appelait les secours, un autre encore faisait un ce qu'il pouvait pour empêcher le sang de couler de ses nombreuses blessures. Elle tremblait. Est-ce qu'il était mort ? Apparemment pas encore... Déjà on entendait les sirènes des ambulances se faisant entendre au loin. Alors cette même force qui l'empêchait quelques secondes auparavant de courir à son secours la forcèrent à partir en courant dans l'autre sens, loin du corps étendu au sol, loin des hommes apeurés qui espéraient que cet homme était toujours en vie, loin des sirènes des ambulances, des pompiers et de la police. Elle était terrifiée, espérait qu'au fond d'elle aucun des hommes ne l'avait vu. Elle arrêta sa course environ cinq rues plus loin, et quelque chose lui tomba de la main. Elle tenait cet objet depuis le début et ne s'en était pas rendu compte. L'objet a ses pieds la fit sursauter et elle retint un cri horrifié. Autour de l'objet, déjà, se trouvaient quelques gouttes de ce qui était dessus. C'était un couteau, un long couteau de cuisine, et il était plein de sang. Elle regarda derrière elle. La rue était déserte, mais sur les pavés il y avait des gouttes de sang, qui menaient jusqu'à elle. Abandonnant le couteau, elle se mit à courir, courir, courir encore, jusqu'à ne plus entendre les gens qui la suivaient, car il y en avait, elle entendait leurs voix. Elle avait peur pour le jeune homme au sol. Elle n'avait pas pu lui faire ça. Pas elle. Elle le connaissait, elle savait qui il était, et c'est justement parce que c'était lui qu'elle ne pouvait pas lui avoir fait ça. Pas lui. Non, pas lui. Une sonnerie dans le lointain se mit à hurler, assommante. Éteindre cette sonnerie. Elle devait éteindre cette sonnerie.

Pulsions - en réécriture -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant