La pluie frappait fort contre les fenêtres quand Doyle ouvrit les yeux. Un violent coup de tonnerre l'avait réveillé. Il regarda l'alarme sur son chevet pour s'apercevoir qu'il était trois heures et quart. La place à côté de lui dans le lit était vide. Il expira lourdement, se demandant quel projet était si important pour retenir son mari aussi tard à son travail. Il devrait en toucher deux mots à son père; il n'en pouvait plus des nuits passées seul dans des draps froids, des conversations en coup de vents avec Ronan et enfin et surtout, il n'en pouvait plus de devoir compter aussi longtemps les jours, voire les semaines entre leurs interactions physiques.
Doyle ne réussit plus à trouver le sommeil, avec toutes ces réflexions il doutait pouvoir retourner dormir de sitôt. Il décida alors de se changer les idées. Il descendit un étage plus bas, où se trouvait la cuisine. Elle avait été refaite pas si longtemps que ça, mise au goût du jour et équipée de toute la technologie de pointe que leurs comptes bancaires pouvaient leur offrir. Ce fût donc sans surprise que les lumières s'allumèrent d'elles-mêmes dès qu'il y mis pied. Doyle s'empara d'une théière qu'il remplit d'eau et mit à chauffer. Puis il se dirigea vers une des armoires qui regorgeait de thé de toutes sortes, du classique citron en passant par la camomille jusqu'au réglisse. Doyle se décida sur du thé vert chinois, un qu'il appréciait particulièrement à ce genre d'heures tardives. Entre temps l'eau avait commencé à bouillir. Il se fit donc une tasse et se dirigea dans le salon où il s'installa devant une téléréalité quelconque. Il se dit que c'était mieux que la solitude de son lit matrimonial.
Ronan avait envie de se frapper. Une fois de plus il rentrait chez lui à une heure tout sauf raisonnable. Il s'en voulait à mort de laisser Doyle tout seul dans leur immense appartement où n'importe quoi aurait pu arriver sans qu'il soit là pour l'aider. Non que Doyle soit un enfant ou ne puisse pas prendre soin de lui. Mais c'était juste sa nature, il voulait sa famille en sécurité, de préférence sous sa sécurité à lui. Il avait beau penser ainsi, c'était quand même lui qui rentrait à quatre heures moins à son domicile.
Ronan avait les mains serrées sur le volant de sa Jeep, à cause de la journée intense qu'il avait passée et de la soirée stressante qu'il venait de vivre. Il garait la voiture dans le garage qui s'était automatiquement ouvert lorsqu'il se rendit compte à quel point sa tenue était débraillée. Sa cravate était défaite et pendait autour de son cou, sa chemise était hors de son pantalon et quelques boutons étaient même défaits. Il n'en fit pas cas plus que cela, entrant dans l'ascenseur qui le mènerait à son étage. De toutes façons Doyle était sûrement profondément endormi et par conséquent ne se rendrait compte de rien.Il regretta aussitôt sa pensée lorsque l'ascenseur s'ouvrit directement sur leur salon et qu'il vit que la télé était allumée. Il regarda la montre à son poignet; il était effectivement quatre heures dix, donc que faisait Doyle debout aussi tard, ou aussi tôt, selon les points de vue. Soudain conscient de son habillement, Ronan arrangea du mieux qu'il pu ses vêtements avant que Doyle, que le ding de l'ascenseur avait alerté, ne se retourne.
Cependant il se contenta de le regarder puis retourna à l'écran où deux filles se crêpaient violemment le chignon. Ronan avança jusqu'au dos du fauteuil où était assis son cher et tendre. Il passa une main dans ses cheveux et se baissa pour déposer un baiser près de son oreille."-Je pensais te trouver au lit, lui dit-il.
- Et je pensais que tu rentrerais bien plus tôt que quatre heures du matin, répondit Doyle. Je suppose qu'on s'est tous les deux fait avoir.
- Doyle, amore, je t'ai dit qu'on travaillait sur un projet très important. Je te l'ai dit ou pas?
- Oui, mais j'ai le souvenir que tu m'as aussi dit que tu ferais tout pour que ça ne change pas notre routine."
Ronan expira lourdement avant de se redresser et de passer une main fatiguée dans ses cheveux. Doyle avait raison. Doyle avait toujours raison. Il lui avait promis et il n'avait aucune excuse. Il se sentait encore plus coupable qu'il ne l'était. Il ne lui restait plus qu'à se mettre à genoux et supplier pour son pardon.
"- Amore, mi dispiace tanto...
- Je sais que tu es désolé Ron. Le fait est que je le suis aussi. Ça ne peut pas continuer ainsi.
- Je sais et je vais faire plus d'efforts, d'accord ?"
Ronan lui répondit en mettant les mains sur ses épaules, les massant doucement. Ce fût au tour de Doyle d'expirer, las. Il se leva du fauteuil et fit face à son mari. Il leva ses yeux couleur miel dans ceux presque noirs de Ronan. Il semblait épuisé et sa chemise toute défaite semblait accentuer ce fait. Doyle n'eut pas le cœur à tenir un argument dans ces conditions. Il se contenta se répondre "D'accord." Il se retourna, éteint la télévision, pris sa tasse et se dirigea vers la cuisine. Ronan resta debout, le regard fixé sur lui. Il le vit réapparaître de la cuisine, les mains vides, et se diriger vers les escaliers.
"- Je vais essayer de récupérer quelques heures de sommeil. Et tu devrais aussi, lui lança Doyle déjà presqu'à l'étage."
Ronan ne dit rien. Il regarda son mari disparaître dans le couloir avant de s'affaler lourdement dans le fauteuil qu'il avait occupé plus tôt.
Il passa les deux mains sur son visage. Tout ce cirque en valait-il vraiment la peine? Les mensonges, rentrer aussi tard, mettre la stabilité de sa vie en danger; étaient-ce réellement des risques qu'il était prêt à prendre? Sa tête s'immergeait dans ce flot de questions lorsque son téléphone signala l'arrivée d'un nouveau message. Il rassembla le peu de volonté qu'il lui restait pour sortir l'appareil de sa poche et déverrouiller l'écran.
J'ai adoré comment tu m'as baisé ce soir. Hâte d'être à la prochaine.xoxoIl était dans la merde jusqu'au cou.
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Doyle, my husband [MxM]
RomanceRonan et Doyle sont ensemble depuis plusieurs années maintenant. Mais les choses semblent se compliquer lorsque petit a petit, leur vie qui a toujours paru presqu'immaculée se retrouve entachée d'événements aussi inattendus que difficiles à surmonte...