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Doyle pouvait se montrer têtu. C'est pour ça qu'il était devant la clinique du père de Ronan. L'homme exerçait en tant que neurochirurgien depuis des dizaines d'années. Et il était sacrément doué et pas mal réputé. Raison pour laquelle son nom était écrit en grands caractères à l'entrée. Malheureusement un tel statut le rendait difficile d'accès sans rendez-vous. Doyle dût soulever le fait qu'il était son beau-fils pour qu'on le laisse le voir.

"- Bonjour mon garçon, le salua Giuseppe. Que me vaut le plaisir de ta visite?

- J'étais dans le coin, inventa Doyle."

Son beau-père n'avait pas l'air d'y croire. Mais il ne dit rien.

"- Ça te va si on discute pendant que je fais mes consultations? demanda le médecin en mettant son stéthoscope autour de son cou. Je suis un peu à la bourre

- Non pas de problèmes, je te suis."

Et comme ça, ils allèrent de chambres en chambres, Giuseppe examinait ses patients et Doyle restait un peu en retrait. Il avait dû mettre une blouse blanche pour que personne ne pose de questions. Entre deux patients, ils pouvaient discuter plus ou moins tranquillement.

"- Comment va Ronan?"

Les lèvres du blond s'étirèrent dans un sourire en entendant cette question.

"- Bien. Même s'il pourrait aller mieux.

- Oh ne t'en fais pas, toute cette situation avec sa sœur le secoue un peu voilà tout.

- Je crois que c'est la situation avec son père qui fait ça."

Ces paroles eurent le don de stopper Giuseppe net. Il se tourna vers Doyle sui s'était également arrêté et plissa les yeux.

"- Il a besoin de toi Giuseppe, ajouta le jeune homme."

Son beau-père l'entraîna dans une chambre vide pour qu'ils soient seuls. Dès qu'ils furent isolés il dit:

"- Ronan n'a pas besoin de moi. Il a rendu ça très clair.

- Quel fils n'a pas besoin de son père?

- Le mien apparemment.

- Je ne vois pas pourq...

- Doyle, je lui ai tout donné, okay? La meilleure éducation, les meilleurs soins, ma totale disponibilité. J'ai demandé une chose de sa part, une. Et il m'a craché au visage.

- Refuser d'être un docteur c'est te cracher au visage?

- C'est une tradition familiale! Giuseppe s'emporta. Tous les Carafelli sont des médecins. Je l'ai élevé pour être médecin et le voir rejeter tout ça...

- Je ne veux pas parler à sa place. Mais je suis sûr et certain qu'il tient à votre famille et à vos traditions. Il est vraiment blessé que tu lui en veuilles encore pour ses choix de vie. Et je dois être honnête, ce n'est pas juste. Il s'est mis en tête que tu ne l'aimes carrément pas. Ce n'est pas le cas, pas vrai?

- Bien sûr que non, Giuseppe s'offusqua.

- Alors dis-lui, le pressa Doyle. Parce que vous deux, depuis que je vous connais, c'est juste toxique et ça ne peut plus durer. Apaiser sa conscience en rencontrant la famille de Hector l'aidera à aller de l'avant. Mais il n'ira pas bien loin avec ce gouffre qu'il y a entre vous."

Doyle n'attendit pas de réponse de la part du chirurgien. Déjà il retirait la blouse et la plaçait sur le lit à côté d'eux. Il s'en alla ensuite et rentra chez lui. Peut-être avait-il poussé le bouchon un peu trop loin en allant comme ça sur le lieu de travail de son beau-père. Mais Ronan et lui étaient bien trop bornés pour faire le premier pas. Il leur donnait juste un coup de pouce.

Doyle, my husband  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant