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La boîte de chocolat qu'il s'était faite livrer plus tôt dans une main et son sac dans l'autre, Ronan était prêt à rentrer. Il aurait dû se douter qu'avec sa récente malchance, les choses se dérouleraient difficilement comme prévues. Et comme pour le lui rappeler, la porte de son bureau s'ouvrait sur Fran, sa secrétaire Lyse juste derrière lui.

"- Je suis désolée monsieur, je lui ai dit que vous ne receviez plus personne mais il n'a rien voulu entendre.

- Ça va Lyse, je m'en occupe."

Elle sortit du bureau, les laissant seuls. De la même façon qu'il n'avait pas attendu que la jeune femme lui fasse passer la porte, Fran n'attendit pas que Ronan l'invite à s'asseoir. Déjà, il se dirigeait vers un des fauteuil. Une fois assis, il croisa les jambes et lui dit:

"- Je n'aime pas être ignoré Ron.

- Non sérieux? J'avais pas remarqué.

- Je n'aime pas ton ton non plus.

- Et moi je n'aime pas être retenu au boulot inutilement. Mais surprise, on en est quand même là! s'énerva Ronan."

Pendant un moment Fran se contenta de le regarder. Il était vraisemblablement contrarié. Mais une chose qu'il faisait à la perfection c'était contrôler ses émotions. Donc très vite un sourire apparût sur son visage. Malheureusement Ronan, lui, manquait de maîtrise ces derniers temps. Le sourire du jeune homme acheva de lui faire perdre patience.

"- Fran, écoute. On fera tout ce que tu veux une autre fois. Là c'est vraiment pas le moment. Je dois m'en aller.

- Oh oui tu dois t'en aller. Mais avec moi.

- De quoi tu parles encore?

- Tu vas m'accompagner quelque part.

- Quelque part?

- Tokyo."

Ronan ne dit rien. Il attendait que Fran se corrige. Parce que c'était impossible qu'il vienne de lui demander d'aller avec lui à Tokyo. Mais les secondes passaient et l'autre ne disait rien.

"- Tu plaisantes j'espère.

- Est-ce que j'ai l'air de plaisanter? Prends tes affaires, on s'en va."

Il avait répondu en se levant. Il se dirigeait vers la porte et passait près de Ronan qui l'arrêta net en tenant son bras. Il le rapprocha de lui, leurs visages à quelques centimètres de distance avant de lui dire de sa voix grave et basse:

"- Je crois que tu n'as pas bien compris. Je ne vais nulle part avec toi Fran. Et sûrement pas au putain de Japon. Tu débarques et tu me donnes des ordres? Je ne suis pas ton pantin, merde!

- Je crois que c'est toi qui n'a pas bien compris, avait dit Fran, lui aussi la voix basse, son visage encore plus proche de celui de Ronan, tellement qu'il pouvait sentir son souffle sur lui. Tu ES mon pantin Ron et tu vas faire exactement ce que je dis ou alors ton mariage? Ta petite vie parfaite? Finie! Terminée! Je vais t'enfoncer si bas sous terre que tu vas douter de ta propre existence. Je ne parle pas juste de toi non. Ton mari, ta sœur, ton père, ils vont tous y passer. Et si tu penses encore que je n'en suis pas capable, c'est que tu ne me connais pas."

Ils s'affrontaient à présent du regard. Ronan tenait peut-être le bras de Fran mais le blond le tenait par les couilles. Il avait appuyé où ça fait mal. Sa famille était son talon d'Achille et l'autre savait parfaitement qu'il ne ferait jamais rien qui pourrait leur nuire. Il lâcha donc le jeune homme, employant plus de force que nécessaire, afin de l'éloigner de lui. Le visage de Fran s'était fermé lorsqu'il lui avait répondu mais à présent il était de nouveau tout souriant. Franchement, la vitesse à laquelle il passait d'une émotion à l'autre faisait peur à Ronan. Sans perdre plus de temps, il arrangea son haut qui s'était légèrement froissé quand le châtain lui avait tenu le bras avant de finalement sortir du bureau.

Doyle, my husband  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant