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Ce fût au tour de Ronan de se réveiller dans un lit vide le lendemain matin. Il avait à peine fermé l'œil de la nuit. Ça ne l'empêcha pas de se lever et de se diriger vers la salle de bain. Une autre dure journée de travail l'attendait.
Lorsqu'il finit de se préparer il descendit à la cuisine où Doyle préparait ce qui semblait être un petit-déjeuner digne d'un bataillon. La table était pleine d'un bout à l'autre, remplie de plats en tout genre. Il y avait des œufs brouillés, du bacon, des pancake, des toasts, du beurre, de la confiture, des viennoiseries, de la charcuterie, du jus de pêche et du lait frais. Sans oublier le café qui coulait dans la machine à espresso un peu plus loin. C'était un peu une obligation avec les origines italiennes de son mari.

"- Tu sais qu'il n'y a que nous deux ici rassure moi."

Doyle, qui était occupé à couper il ne savait quoi sur le plan de travail et qui ne l'avait pas vu arriver - ni entendu d'ailleurs parce que trop concentré à sa tâche - ne se donna même pas la peine de se retourner lorsqu'il lui lança nonchalamment :

"-Bien sûr que je sais. Je me suis levé dans un mood c'est tout.

- J'adore quand tu cuisines mais on en a pour le reste du mois là, continua Ronan en avançant vers lui, les yeux sur les différents mets étalés sur la table.

- Et c'est mal?

- Évidemment que non."

Doyle su que Ronan l'avait rejoint, quand il sentit sa présence juste derrière lui. Son eau de cologne lui chatouillait doucement les narines. Il se tourna pour lui faire face. Il ne s'attendait pas cependant à le trouver si près de lui, pas qu'il n'en avait pas le droit, c'était sa cuisine à lui aussi, il pouvait se mettre où bon lui semblait et il était son mari après tout et donc la proximité était plus que recommandée.

"- Est-ce que je peux t'embrasser?

- Depuis quand tu demandes?

- Depuis qu'on s'est couché pas dans les meilleures conditions hier et que tu tiens un couteau qui m'a l'air des plus tranchants."

Ce fût à ce moment que Doyle se rendit compte qu'en effet il n'avait pas lâché le couteau et qu'il le tenait toujours fermement dans sa main. Mais pas pour les raisons que semblait penser Ronan. En réalité, il avait pu dormir et chasser sa frustration suite à sa énième rentrée tardive. Il ne lui en voulait plus autant que ça.

Il posa donc l'ustensile derrière lui sur le plan de travail avant de supprimer lui-même la distance entre lui et son mari. Il se hissa sur la pointe des pieds, les mains sur les épaules de Ronan, avant de presser tendrement ses lèvres contre les siennes. Ronan ne perdit pas un instant pour passer une main sur sa taille, le rapprocher encore plus de lui et intensifier leur baiser. Lorsque Doyle gémit doucement dans sa bouche, il se dit que c'était peut-être l'occasion rêvée pour vraiment passer sur leur mésentente de la veille. Il renforça la prise qu'il avait sur la taille de son mari et le souleva pour le faire asseoir sur le plan de travail. Doyle ouvrit immédiatement les jambes, faisant place pour Ronan qui n'hésita pas à s'y engouffrer et continuer leur baiser.

À ce point, Ronan pu voir que c'était des pommes que Doyle coupait plus tôt, sûrement pour les ajouter à la salade de fruit dans le bol qui se trouvait plus à gauche.

Après plusieurs minutes à s'embrasser, Ronan détacha leurs lèvres pour glisser les siennes tout doucement sur la joue de son époux. Il se dirigea ensuite sur sa mâchoire, son cou, encouragé par les doux gémissements de Doyle qui était plus que réceptif à ces attentions qui se faisaient bien trop rare ces derniers temps. Une des mains de ce dernier était posé derrière lui sur le plan de travail, lui servant d'appui tandis que l'autre se baladait dans les cheveux de l'homme devant lui, le bras posé sur son épaule. Les mains de Ronan, elles, caressaient les hanches de Doyle, ses doigts se faisant un passage sous le vêtement qu'il portait. Cherchant plus d'accès à la peau de sa moitié, Ronan était sur le point d'ôter son t-shirt à Doyle lorsque son téléphone se mit à sonner.

"-Argghhh are you kidding me?! s'exclama Doyle, la voix remplie de frustration. Ronan s'était arrêté net pour pêcher son téléphone de la poche intérieure de sa veste de costume.

- C'est ton père, lui lança-t-il, un regard désolé sur le visage."

Il décrocha avant de lancer:

"- Bonjour Henry, que me vaut le plaisir d'un appel si matinal?

- Ronan, fiston, tu sais que je me réserve le droit de t'appeler quand bon me semble, plaisanta l'autre homme au bout du fil. J'ai besoin de toi un peu plus tôt au bureau aujourd'hui."

Doyle avait entendu leur échange. Ronan ne s'était pas vraiment éloigné pour répondre. Il s'immisça donc dans leur conversation, s'adressant directement à son paternel:

"- Papa, est-ce trop demander un peu de temps avec mon mari? Il passe déjà tout son temps à la société, il doit en plus venir en avance?

- Doyle, mon grand, content d'entendre ta voix. Tu devrais rendre visite à ton vieux père au lieu de le réprimander.

- Je suis venu te voir il y a deux jours, répondit Doyle, sans manquer de lever les yeux bien haut au ciel.

- Ah si? fit Henry, comme si il s'en rappelait à peine. Tu dois vraiment beaucoup me manquer alors, continua-t-il la voix pleine de malice.

- Mais bien sûr. Ne pense pas que je n'ai pas remarqué comment tu as changé, pas si discrètement que ça, de sujet. Ronan doit vraiment venir plus tôt ?

- Tu sais qu'il est mon bras droit, angel. J'ai besoin de lui. Ronan, tu as quarante minutes pour être dans mon bureau, pas une de plus.

- Pas de problème, j'y serai, répondit Ronan."

Jusque là il avait assisté amusé à la conversation entre son mari et son beau-père. Le plus drôle étant que c'était lui que ce dernier avait appelé à la base, que c'était lui qui avait le téléphone en main mais malgré tout il avait vite été écarté de la discussion. C'était souvent ainsi quand ces deux là étaient concernés.

Il venait de raccrocher lorsque Doyle passa ses deux bras autour de son cou et lui dit:

"- Pas de sexe de réconciliation donc j'imagine.

- J'allais plutôt dire pas de petit-déjeuner, mais c'est vrai aussi.

- Menteur, tu pensais autant au sexe que moi, le taquina Doyle, un sourire au coin des lèvres."

Ronan se contenta de rire avant de déposer un petit baiser sur le nez de Doyle. Il se détacha de lui avant de lui dire:

"- On pourra toujours manger tous tes délicieux plats une autre fois. Et pour le sexe, je promets que ce soir je me fais entièrement pardonner."

C'est avec un large sourire lui mangeant la moitié du visage que Doyle regarda son mari partir pour son travail. Il attendrait impatiemment son retour plus tard, l'espérance d'une séance de "faisons la paix" plus sexy que d'ordinaire en perspective.

Doyle, my husband  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant