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Fran sortait de Moore Industries et se dirigeait vers la voiture qui l'attendait quand il percuta de plein fouet quelqu'un qui allait dans la direction opposée. Il perdit l'équilibre et se sentit tomber à la renverse mais une main se ferma sur son poigné pour l'en empêcher. Le blond se retrouva donc pressé contre un torse ferme, l'autre main de l'inconnu dans son dos qui le maintenait en place.

"- Il s'en est fallu de peu, dit l'homme de sa voix basse.

- Il s'en serait fallu de zéro si vous ne m'étiez pas rentré dedans, s'énerva Fran.

- De mauvaise humeur je vois."

Le jeune blond expira lourdement avant de se décider de s'extraire de l'emprise de l'autre homme. Il fit un pas en arrière et l'autre le lâcha. Ce n'est qu'à cet instant qu'il vit réellement son vis-à-vis. La première pensée qui lui vint était qu'il était indéniablement beau. La seconde, que lui qui était toujours contrôlé dans toutes ses actions, il venait de s'emporter contre une personne qu'il ne connaissait même pas. Alors très vite, il plaqua son sourire d'affaire sur son visage avant de lancer à l'inconnu:

"- Sans doute un peu mais je n'ai décidément pas le droit de déverser ça sur vous."

L'homme fronça légèrement les sourcils. Il se demandait comment quelqu'un pouvait changer aussi vite d'expression du visage. Cependant, il ne donna pas deux cents à cette pensée parce qu'il avait un tout autre objectif en tête. En effet ce n'était pas par hasard qu'il avait bousculé Fran. À travers les portes vitrées à l'entrée de Moore Industries il avait vu le blond dans le hall et avait décidé de l'intercepter.

"- Peut-être que vous devez vous faire pardonner en m'invitant à prendre un verre, finit-il par répondre."

Les sourcils de Fran se levèrent si haut que l'autre cru qu'ils allaient disparaître dans ses cheveux. Puis il éclata d'un rire franc. Le genre de quand on rit aux éclats, la tête en arrière, les genoux pliés et les mains sur le ventre. Sauf que le blond lui, avait gardé son impeccable posture. L'inconnu se rendit compte qu'il avait rarement entendu un rire aussi mélodieux. Il le regardait un peu fasciné, toujours un peu étonné que ce soit ce même homme qui lui avait répondu durement juste quelques secondes plus tôt.

Une fois sortie de son hilarité, Fran planta ses yeux gris dans ceux vert eau de l'inconnu et dit en souriant:

"- Vous savez quoi? Peut-être que je dois vous l'offrir ce verre, ne serait-ce que pour votre cran.

- Super, lâcha l'autre, lui aussi un sourire charmeur aux lèvres. Et si on y allait maintenant?"





Plus tard ce soir là Fran attendait patiemment que Ronan arrive. Il avait son éternel verre de champagne à la main et les yeux fixés sur un tableau abstrait accroché dans sa cuisine. C'était un genre qu'il appréciait particulièrement parce qu'il s'agissait plus d'émotions, de ressenti que du simple visuel. Et le mélange de couleurs, qui pouvait sembler sans sens à qui n'était pas expert, reflétait selon lui son état d'esprit à ce moment là. Il était resté troublé de sa rencontre avec l'inconnu de Moore Industries. Et Fran n'était jamais troublé. Il se remémorait leur brunch quand son interphone sonna. Il ouvrit sachant déjà qui c'était et alla s'asseoir dans son canapé au salon. C'est là que le trouva Ronan.

"- Pas de tenue légère aujourd'hui? demanda-t-il en voyant sa tenue."

Fran s'habillait toujours le plus légèrement possible lors de ses entrevues avec Ronan. Ça lui facilitait la tâche quand venait le moment de passer à leurs activités. Mais ce soir, il était vêtu d'une chemise grise et rose pâle rayé et d'un pantalon chinot noir. Il avait deux chaînes autour du cou et ce qui semblait une centaine de bracelets au poigné.

Doyle, my husband  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant