54. Regard perdu

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Je rentrai aussi vite à l'hôtel plus que désespéré surtout en ne voyant pas Assia. Où pouvait-elle bien être ? Elle ne connaissait même pas bien l'Egypte alors elle risquerait de se perdre !
Je pris mon téléphone pour la contacter mais celle-ci ne répondit pas malgré le nombre de fois que je l'eus appelé.

Je soupirai de désespoir avant de m'assoir sur le petit fauteuil qui était présent dans la pièce.
Je restai dans cette position pendant environ une demi-heure avant d'entendre la porte s'ouvrir.

Je me levai machinalement et découvris à ma surprise qu'il s'agissait de Bérénice.

La première question qui me vint en tête fut « pourquoi est-elle ici ? »

Elle m'offrit un de ces sourires que je n'appréciais point avant de m'annoncer :

- Votre femme se trouve chez nous

Je fronçai les sourcils avant de demander :

- Pour quelle raison ?

Elle éclata de rire avant de répondre :

- Mon père , le sultan Saladin second l'a retenu prisonnière là-bas. Elle avait tenté de s'échapper mais il a envoyé ses gardes.

- Comment ?

- Vous avez très bien entendu alors si vous voulez retrouver votre femme saine et sauve , vous allez devoir préparer vos affaires ainsi que les siennes et venir habiter avec nous.

- Je refuse ! Dites à votre père de libérer ma femme tout simplement !

- Cela est impossible. Vous allez devoir venir vivre avec vous et vous marier avec moi. Ainsi , votre femme sera saine et sauve.

- Pensez-vous réellement que je me marierais avec vous ?

- Bien sûr ! Vous pouvez toujours divorcer de votre femme ou bien en avoir deux.

Je ne dis rien mais me contentai de ranger mes affaires ainsi que celles de ma femme et d'aller avec elle jusqu'à leur demeure.
Ma mission était de délivrer ma femme et de partir le plus vite possible.

Pourquoi devais-je tomber sur ce Saladin qui n'était même pas un vrai Sultan ?

Une fois entrés à l'intérieur , Bérénice ordonna aux gardes de prendre les deux valises que j'avais et d'aller les ranger.

Le Sultan se présenta à moi avec un sourire.

- Vous êtes revenus finalement après avoir appris que je retenais votre femme prisonnière !

- Où est-elle ?

- Garde ! Allez lui montrer où se trouve sa femme !

Un des gardes me fit signe de le suivre jusqu'à arriver dans un sous-sol où il y avait des cellules de partout.

- Nous voilà au cachot ! Votre femme est enfermée dans la deuxième cellule là-bas.

Je me dirigeai vers la cellule où elle se trouvait puis le gardien lui annonça mon arrivée.

- Yeo-Woon ! Ils m'ont enfermé ici ! Sors moi de là je t'en supplie !

- Si vous voulez la sortir de cette cellule , il va falloir épouser la fille du Sultan. Si vous refusez , votre femme sera exécutée.

- Que voulez-vous dire par « exécutée » ?

- À votre avis ? Elle sera guillotinée.

- Quoi ? Pourquoi nous faire cela hein ? Nous ne sommes que des gens voulant profiter de nos vacances et c'est tout.

- Épousez la fille du Sultan et votre femme pourra vivre ici autant qu'elle le souhaitera.

- Pouvez-vous me laisser seul  avec elle un instant ?

Il s'inclina d'approbation à ma demande avant de partir.

- Vas-tu accepter cette proposition Yeo-Woon ?

Je baissai la tête à sa question , ne sachant pas quoi répondre exactement. Nous qui voulions juste venir passer de merveilleuses vacances en Égypte , nous voilà dans une situation sans issues.

- Que devrais-je répondre à ton avis ? Devrais-je les laisser te guillotiner ?

- Alors , tu vas épouser la fille du Sultan.

- Nous n'aurions pas dû accepter son invitation. Que devrais-je faire maintenant ?

- Tu connais déjà la réponse. Épouse la fille du Sultan !

Je hochai affirmativement la tête en guise d'approbation , d'un air accablé.

- Je vais faire part de ma décision au Sultan. Tout s'arrangera ne t'inquiète pas !

- Je te fais confiance Yeo-Woon. Fais bien les choses !

J'interpellai le gardien qui me rejoignit quelques secondes après puis m'emmena vers le sultan.

- Alors , qu'avez-vous décidé ? Vous préférez épouser ma fille pour que votre femme puisse vivre tranquillement dans notre royaume ou bien préférez-vous refuser et laisser votre femme être guillotinée ?

- Je vais épouser votre fille afin de faire échapper à ma femme au pire mais sachez qu'Allah est parfaitement connaisseur de ce que vous faites.

- Ne me donnez point de leçon de morale ! Je connais la religion d'Allah mieux que vous alors évitez de jouer au bon savant !

- Je ne joue pas au bon savant , je ne fais qu'exposer la vérité.

- La cérémonie aura lieu après demain , juste le temps de vous préparer et de discuter avec ma fille. Cela vous va t'il ?

Et quelle question ! Quelle ironie ! Comme si j'avais voulu de mon plein gré me marier avec sa fille.

Le garde me fit signe de le suivre alors je le suivis sans poser de questions jusqu'à arriver dans la chambre de Bérénice.

Elle était debout à côté de la fenêtre entrain de contempler l'extérieur. En entendant le garde parler , lui annoncer mon arrivée , elle se retourna en souriant.

- Je vous dis bonjour mon cher Yeo-Woon

Elle fit ensuite signe au garde de quitter la chambre un moment.

- Asseyez-vous je vous prie !

- Pensez-vous réellement que cela me plaise ce genre de menaces ? Vous rendez-vous compte de ce que vous faites ?

- Si vous parlez d'argent , il n'y a aucun problème à cela. Je ne veux rien venant de vous , mes pères mères ont déjà tout organisé à l'avance donc vous , vous ferez juste la cérémonie sans rien me donner. Cela devrait vous plaire non ?

- Quel genre de personne êtes-vous réellement mademoiselle Bérénice ?

- On m'a toujours dit être raisonnable jusqu'à présent. On dirait que j'ai eu beaucoup de chances car mon père avait déjà invité des hommes comme toi chez nous afin de leur proposer de venir m'épouser mais au final je ne les acceptais pas mais vous aujourd'hui , vous me correspondez parfaitement.

- J'ai vraiment pitié de vous.

- Vraiment ? Contrôlez vos dires car je peux en un claquement de doigts faire en sorte que votre femme se fasse guillotiner.

Non ! Pas ça ! Yeo-Woon , fais les choses correctement ! Tu n'as pas le droit à l'erreur

Je m'efforçai de sourire malgré les larmes qui coulaient sur mes joues.

- Je laisserai l'affaire entre les mains du meilleur des juges !

Je quittai ensuite la chambre sans rien ajouter de plus.

Mon SeigneurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant