La légende du loup

Chapitre 14

Je ne suis qu'une monnaie d'échange pour eux. Je ne suis ni plus ni moins qu'une marchandise dont ils veulent se débarrasser au plus vite. Je m'éloigne de la foule en jouant des coudes pour sortir. Ca me dégoute; j'ai envie de vomir. J'arrive derrière une maison et pose ma main sur ma bouche pour me retenir de crier, mes larmes dévalent sur mes joues. 

Je me laisse glisser contre le mur en me recroquevillant sur moi même en silence. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour être vendu par ma propre famille ? Je pleur toute les larmes de mon corps en silence à l'écart de tous. 

Puis quelqu'un s'installe à coté de moi. Je relève la tête vers lui alors qu'il regarde droit devant. 

- La situation n'a pas changer à ce que je vois. 

- Qu'est-ce que tu veux Erwan ? Dis-je en essuyant rageusement mes larmes. 

Il me regarde et passe un bras autour de mes épaules pour me rapprocher de lui. Il me mets ma capuche avant de murmurer. 

- Personne te vois tu peux pleurer. 

Je tremble et me blottie contre lui en pleurant dans son cou alors qu'il me caresse le dos doucement. On reste comme ça un moment sans que personne ne parle. Je veux retourner voir Lupus. Il faut que je le prévienne, je n'ai pas le temps de me morfondre sur mon sort. Et puis, je dois avoir l'habitude depuis le temps. 

Je me redresse et époussète ma robe sous le regard surpris d'Erwan. 

- Je vais te laisser, il faut que j'y aille. 

Il me prends la main alors que j'allais partir. 

- Je suis là si tu as besoin. Je serais toujours là pour toi, mi amor. 

Je lève les yeux vers lui cette simple phrase me mettait dans tout mes états avant mais je ne ressens plus cette chaleur qui me submergeais jadis. Il se rapproche de moi et prends mon visage en coupe avant de poser ses lèvres sur les miennes. 

Je retiens ma respiration et ferme les yeux, mais ce n'est pas ce que je veux. Je prends ses poignets et me détache de lui, nos visages toujours près l'un de l'autre. Alors que je soupire et lui fait retirer ses mains de mon visage; je m'éloigne d'un pas et le regarde dans les yeux. 

- Merci Erwan mais je n'ai pas besoin de ça. Alors oublie notre passé en commun tu veux bien ? 

Je n'attends pas sa réponse et pars. Je croise quelques personnes qui me regardent avec joie et pitié mélangé. Comme s'ils étaient fière d'avoir de quoi échangés et en même temps qu'ils regrettent cette pensée de se servir de moi. Mais je marche la tête haute, je n'ai pas l'intention d'être vendue et si il faut tuer alors je le ferais, pour ma liberté, je suis prête à tuer. 

Je retourne dans la maison, récupère un grand panier, prends du pain et sors. Je regarde vers les chariots des chasseurs, remplis d'armes diverses et dangereuses. 

Je me faufile à l'intérieur discrètement et prends un arc, des flèches, des dagues et des poignards. Il faut que j'apprenne à me défendre. Je cache les armes dans mon panier puis je passe la tête à travers la toile et regarde de part et d'autres du chariot; personne en vu. 

Je saute et part en direction de la forêt en évitant les villageois et les chasseurs, comme la peste qu'ils sont. Je termine ma course effréné dans une petite clairière, où je tombe à genoux épuisée. Je pose ma main sur mon cœur et essaie de reprendre un souffle à peu près correcte. 

- Tu cours vite dis donc. 

Je me retourne précipitamment vers la voix en me redressant. Mais lève les yeux au ciel en voyant qu'il s'agit de James suivie de près par Cole et Henri. 

- Qu'est-ce que vous voulez les garçons ? 

- C'est quoi cette histoire de " mariage " ? Demande Cole. 

- Il dis ça mais il va pas le faire, n'est-ce pas ? Je regarde Henri et arque un sourcil. 

- Oh merde. Dit James en passant une main dans ses cheveux. 

- Qu'est-ce que ça peux vous faire que je me marie ou non ? Ils me regardent tous choqué. Vous ne me connaissez pas. Vous ne savez rien de moi alors évitez de faire semblant de vous inquiétez pour moi. C'est ridicule ! 

Ils se regardent entre eux mal à l'aise, puis Henri s'avance vers moi avec un sourire. 

- C'est vrai on ne sait pratiquement rien de toi. Tu es un mystère à toi seule. Avec une apparence froide et terrifiante. On est incapable de savoir ce que tu pense, ce que tu veux, ce que tu ressens. Et pourtant, tu es incroyablement forte, intelligente et sincère. Je le regarde me demandant où il veut en venir. Alors même si on ne sait rien de toi on ne cautionne pas le fait que l'on te prenne pour une simple marchandise que l'on peut échanger contre tout et n'importe quoi. 

- Pourquoi ton père te fais ça ? Demande James. 

Je baisse les yeux et fait un faible sourire avant de relever la tête. 

- La liste est bien plus longue que tu ne peux l'imaginer. 

- Tu veux t'enfuir ? Je regarde Cole, interrogative. Je t'ai vue partir avec des armes et des vivres. 

- Si je commence à fuir maintenant, je ne pourrais pas m'arrêter même si je le désire. Et je ne serais jamais libérer du joug de mon père. 

- Alors tous ça c'est pour quoi faire ? Demande Henri en examinant une des flèches qu'il m'a prise. 

- Me défendre.  

Ils me regardent tous puis entre eux, avant de me sourire et de me proposer leur aide. Cole vas m'apprendre à me défendre au corps à corps, Henri vas m'aider à être plus souple et plus agile pour m'échapper et James vas m'apprendre à manier les armes. 

- Mais pas avec ces armes là, il faut les rendre. Je regarde James. Ne t'en fais pas, je vais t'en fabriqué. Il faut que tu sache que les armes ne sont pas faites pour tous. Il faut que les armes, peu importe le type que tu vas utiliser, puisse en quelques sortes cacher tes faiblesses et approfondir ta force. 

- Ok je vous fais confiance. 

- Oula c'est pas bon quand tu dis ça. Tu es malade ? Plaisante Cole en posant une main sur mon front. 

Je soupire et la repousse avec un léger sourire. 

- J'ai une idée. On se tourne vers Henri. Il faut que se soit les chasseurs qui tuent le loup pour que le gars obtiennent ta main. C'est bien ça ? 

J'hoche la tête. J'ai peur de ce qu'il va dire. 

- Alors il suffit qu'on tue le loup avant eux. 

- Ah mais t'es pas bête. 

- C'est une super idée. 

Alors que les garçons s'enjaillent sur leur " brillante " idée. Je me tient la poitrine, c'est pas bon. C'était déjà assez difficile de se cacher des villageois mais maintenant des chasseurs veulent la peau de Lupus pour avoir ma main en plus d'un groupe d'idiot qui veulent le tuer avant les chasseurs pour me sauver. 

Je me tourne vers la forêt. Lupus.