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Il fait une chaleur étouffante. Le centre ville est bondé de monde, des passants qui flânent devant les vitrines aux femmes  d'affaires pressées. Les gens sont en short, débardeur, sandales ou robes florales. L'été est agréable. L'air sent les gaufres et la crème solaire. Mon meilleur ami et moi sommes tapis derrière un buisson. Nous planifions une tactique efficace. 

Léo a décidé de faire ses adieux à l'ochlophobie. Bon débarras. Je pense pouvoir improviser. Même si je suis une incapable. 

Je bondis de notre cachette et me mets à courir au milieu des habitants étonnés. Mes sandales manquent de me faire trébucher à plusieurs reprises mais je continue ma course jusqu'au kiosque de la grande place noire de monde. Là, je m'achète une glace à la vanille et m'assois sur le banc. J'attends patiemment. 

Il va bien finir par arriver, je me suis enfuie sans explication. J'imagine bien le tourbillon de ses pensées en cet instant précis. Comme prédit, il finit par apparaître, dans un coin de l'avenue. Son visage n'exprime aucune émotion mais s'illumine lorsqu'il m'aperçoit. Je commence presque à douter de cette phobie de la foule dont il m'a parlé... Il semble tellement nonchalant et décontracté.

Je l'invite a s'asseoir avec moi. 

- Qui êtes vous et qu'avez vous fait de Léo qui est sensé avoir peur de la foule ? Demandé-je, amusée. 

Il respire nerveusement. Apeurée, je prends sa main. A ma grande surprise, celle ci est moite. 

- Je suis pétrifié. Murmure-t-il. 

- Tu veux rentrer ? 

Il acquiesce, l'air d'être sur le point de rendre son déjeuner. Sur le chemin du retour, je le félicite. Je suis fière de lui. C'est un bon début et le premier pas est toujours le plus difficile avant que tout se mette à rouler comme sur des roulettes. 

Dans un recoin obscur de mon esprit, une petite voix familière me chuchote « Tu es nulle, tu ne sers à rien...  Même en essayant d'aider tes amis, tu empires les choses... ». Je ne lui prête pas la moindre attention et la fais taire d'un sourire radieux. J'ai décidé de ne plus accorder aucune importance à cette voix imposante et cruelle, dictatrice machiavélique de ma conscience. 

Puisque je n'arrive pas à m'aider moi même pour aller mieux, autant me rendre utile et apporter de l'aide aux autres.  

Broken.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant