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Leurs têtes étrangères aux expressions diverses me dévisagent dans la cour froide du nouvel établissement. Mon coeur se serre. Je marche, tête baissée, de peur de foudroyer quelqu'un par l'appréhension qui habite mon regard.

Surprise. Étonnement. Pitié. Bienveillance. M'accueillent au milieu du chahut des élèves.

Je ne me sens pas à ma place. Ni ici, ni ailleurs. Je veux rebrousser chemin, m'enfuir à toutes jambes et m'enfermer à double tours dans ma chambre.

Ma nouvelle chambre est à mon image. Pathétique. Elle fait peine à voir. Un grand lit enfermé entre quatre murs blancs et sans âme ; un bureau noirci par les croquis et les citations griffonnés au stylo noir, aussi indélébiles que mes arrières pensées. Notre authentique table en bois nous a suivi, à pris sa place au Rez de chaussée, aux côtés de notre canapé jaune moutarde.

A présent, j'ai un balcon dans ma chambre. Quelques pots de pétunias et de lilas sont suspendus à la rambarde. Ce balcon est ma seule réjouissance. Au moins, je pourrai tenir compagnie à la lune et aux étoiles. Je pourrai leur déclamer mes poèmes à des heures perdues de la nuit, leur chuchoter mes secrets et me délecter de leur silence qui résonne au clair de lune. 

Broken.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant